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Lecture linéaire - Le Malade Imagine - I - Scène 5

Analyse sectorielle : Lecture linéaire - Le Malade Imagine - I - Scène 5. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  3 351 Vues

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Introduction

Présentation de l’auteur et de l’œuvre

Présentation de l’extrait étudié

LECTURE A VOIX HAUTE

Projet de lecture

Annonce des

Mouvements du texte

Illustre dramaturge et écrivain français, Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, fut aussi comédien, chef de troupe et metteur en scène. Sous la protection de Louis XIV, il écrit et met en scène des œuvres demeurées célèbres dans l’histoire du théâtre français, comme Don Juan ou Le Bourgeois gentilhomme.

Dernière pièce de Molière, Le Malade imaginaire (1673) est une comédie-ballet mettant en scène un bourgeois hypocondriaque, Argan, qui veut à tout prix que sa fille, Angélique, épouse un médecin. Mais celle-ci est amoureuse d’un certain Cléante.

L’insolente servante, Toinette, prend ici le parti de la jeune fille contre son père, provoquant une discussion qui tourne vite, à la fin de la scène à la dispute.

Nous nous demanderons comment l’attitude de Toinette remet-elle en question les rapports de pouvoir maître-servante ? (En quoi cette scène marque-t-elle l'inversion des rôles du maitre et de la servante ?) Toinette bafoue en effet les conventions en parlant d’égal à égal à son maître et cet aplomb donne lieu à un affrontement de plus en plus farcesque.

  1. l.1 à 29 : un dialogue vif au sujet de la question du « couvent »
  2. l.30 à 37 : quand une servante affronte son maître
  3. l. 38   à la fin : une confrontation farcesque

Texte

Procédés d’écriture

Interprétation

1er mouvement :  un dialogue vif au sujet de la question du couvent

ARGAN. — Ouais, voici qui est plaisant. Je ne mettrai pas ma fille dans un couvent, si je veux ?

TOINETTE. — Non, vous dis-je.
ARGAN.— Qui m'en empêchera?
TOINETTE.— Vous-même.
ARGAN.— Moi ?
TOINETTE.— Oui. Vous n'aurez pas ce cœur-là.
ARGAN.— Je l'aurai.
TOINETTE.Vous vous moquez.
ARGAN.Je ne me moque point.

TOINETTE.— La tendresse paternelle vous prendra. 

ARGAN.Elle ne me prendra point. 

TOINETTE.— Une petite larme, ou deux, des bras jetés au cou, un «mon petit papa mignon», prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher.

ARGAN.— Tout cela ne fera rien.

TOINETTE.— Oui, oui. 

ARGAN.— Je vous dis que je n'en démordrai point.

TOINETTE.— Bagatelles.

ARGAN.— Il ne faut point dire «bagatelles».

TOINETTE.— Mon Dieu je vous connais, vous êtes bon naturellement. 

ARGAN, avec emportement.— Je ne suis point bon, et je suis méchant quand je veux. 

TOINETTE.— Doucement, Monsieur, vous ne songez pas que vous êtes malade.

ARGAN.— Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis.

  • Utilisation du langage familier + participe de goût
  • Négation « non, n’»
  • Stichomythie / phrases monosyllabiques
  • 3 questions
  • Moquerie / exagération

Conjonction de coordination

- présent de vérité

- toinette a recours alors à un argument affectif

- interjection pour montrer qu’elle se fiche de ce qu’il lui raconte

- invitation de clémence 

- antiphrase

- montre la colère grandissante d’argan

- Quand utilise l'ironie afin de faire comprendre à toi n'est qu'elle délire et que lui est au-dessus.

- Toinette est sûre d’elle et s’affirme face à Argan jusqu’à arriver à son niveau, elle en joue même

- l’utilisation des phrases monosyllabiques vident le langage de sa substance

- la scène repose sur le comique de répétition et l’exagération jusqu’à la caricature, la scène devient farcesque.

- elle veut piquer Argan, cette réplique est un piège car elle amène Argan à clamer son insensibilité, ce qui fait bien de lui un personnage moliéresque excessif

- paroles en l’air, il fait semblant qu’il s’en fiche

- Argan veut être le père méchant et sûr de lui

- le comique de caractère atteint son paroxysme

- Il sort de ses gongs à cause de Toinette et perd ses moyens

2ème mouvement : quand une servante affronte son maître

TOINETTE.— Et moi, je lui défends absolument d'en faire rien.

ARGAN.— Où est-ce donc que nous sommes ?

et quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître?

TOINETTE.— Quand un maître ne songe pas à ce qu'il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.

- utilisation de la 1ère personne + adverbe

- question réthorique + opposition une coquine/son maître

- reprise de l’opposition

- allitération en s

- présent de vérité général

- une réelle confrontation, Toinette tient tête à son maître et reste sur ses positions. Elle le contredit une nouvelle fois et se met à la place de la mère d’Angélique

-Argan se sent dépasser et est obligé de rappeler qu’il détient le pouvoir sur elle et non l’inverse car Toinette répond habillement par un sage aphorisme au présent de vérité générale

- l’allitération en « s » souligne le persiflage de la servante

- discours plus calme

- argument moral

  • La scène bascule alors dans la farce / faute d’arguments il reste l’affrontement physique

3ème mouvement : une confrontation farcesque

ARGAN, court après Toinette.— Ah! insolente, il faut que je t'assomme.


TOINETTE se sauve de lui.— Il est de mon devoir de m'opposer aux choses qui vous peuvent

déshonorer.

ARGAN, en colère, court après elle autour de sa chaise, son bâton à la main.Viens, viens, que je t'apprenne à parler. 

TOINETTE, courant, et se sauvant du côté de la chaise où n'est pas Argan.— Je m'intéresse, comme je dois, à ne vous point laisser faire de folie.

ARGAN.Chienne !
TOINETTE.— Non, je ne consentirai jamais à ce mariage.
ARGAN.Pendarde !
TOINETTE.— Je ne veux point qu'elle épouse votre Thomas Diafoirus.

ARGAN.— Carogne ! 

TOINETTE.— Et elle m'obéira plutôt qu'à vous.

ARGAN.— Angélique, tu ne veux pas m'arrêter cette coquine-là?

ANGÉLIQUE.— Eh, mon père, ne vous faites point malade. 

ARGAN.— Si tu ne me l'arrêtes, je te donnerai ma malédiction.

TOINETTE.— Et moi je la déshériterai, si elle vous obéit.

ARGAN se jette dans sa chaise, étant las de courir après elle.— Ah! ah! je n'en puis plus. Voilà pour me faire mourir. 

- verbes de mouvement (d’action)

- insulte : langage familier

- phrase ironique

- hyperbole

- injures « Chienne ! », « Pendarde ! »

- Paradoxe : Argan est vaincu et appel au secours sa fille à qui il imposait plus tôt un mariage

- le comique atteint son paroxysme car cette réplique exprime une inversion sociale complète.

- Argan capitule et s’écroule dans sa chaise

Dernière réplique revient au thème principal de la pièce : l’hypocondrie du personnage qui craint la mort

- bastonade

- Argan exagère ses propos pour faire rire son auditoire, pour rappeler son côté comique

- phrase comique pour souligner qu’il a toujours de l’humour en lui et que c’est un homme drôle

- la violence et les injures du maître créent par antithèse un contraste comique avec le discours moralisateur et protecteur de Toinette qui s’exprime avec une tournure impersonnelle.

- Toinette finit par s’affirmer comiquement comme une autorité concurrente face à Argan

- Toinette prend littéralement la place d’Argan pour affirmer déshériter Angélique. Elle se substitue au père.

Conclusion =

Rôle charnière de Toinette, qui prend le pouvoir sur son maitre. En réalité, il s'agit même d'une double inversion des rôles : elle prend la place d'Angélique face à Argan à qui elle tient tête, puis celle d'Argan devant Angélique.

Ouverture : cet extrait annonce le rôle déterminant de Toinette à l'échelle de la pièce, et fait écho à un autre passage au cours duquel elle sera amenée à jouer un rôle devant son maitre = la scène du poumon (acte III scène 10)

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