Très bien équipé et accueil très chaleureux
Fiche : Très bien équipé et accueil très chaleureux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mia Anna • 11 Mai 2020 • Fiche • 1 228 Mots (5 Pages) • 644 Vues
L’étranger, Albert Camus
1913-1960
Albert Camus
1913: Naissance en Algérie dans un milieu modeste.
Durant la seconde Guerre Mondiale, s’engage dans la Résistance en participant activement au journal « Combat »
1942: Publication de L’Etranger et du Mythe de Sisyphe dans lequel Albert Camus théorise « L’absurde de la condition humaine ».
1944: Ses pièces de Théâtre servent de support à ses idées philosophiques.
1947: Publication de La Peste.
1957: Reçoit le prix Nobel de littérature.
1960: Meurt dans un accident de voiture.
Repères moraux inhabituels
« J’ai dit que plutôt que du regret véritable, j’éprouvais un certain ennui. » page 107
Contexte : Il s’agit de la réponse du héros lorsque le procureur lui demande s’il regrette son acte.
Le narrateur ne paraît pas ressentir le sentiment de culpabilité sur le meurtre qu’il commet.
Il n’ émet pas de jugement de valeur sur certains actes qui pourraient choquer, comme par exemple le moment où Raymond bat la femme qu’il aime n’entraîne pas de réaction particulière chez le narrateur alors que Marie est mal à l’aise, « La femme criait toujours et Raymond frappait toujours. Marie a dit que c’était terrible et je n’ai rien répondu » page 58. Et plus loin, page 59 « Mais elle n’avait pas faim et j’ai presque tout mangé », dans le chapitre IV.
Cependant, au moment de la rixe sur la plage, le narrateur fait tout pour éviter que la situation ne dégénère, par exemple, page 88, « j’ai pensé que si je disais non il s’exciterait tout seul et tirerait certainement ».
La relation aux autres
« cela m’était égal d’être son copain et il avait vraiment l’air d’en avoir envie. » page 52
Contexte : Il s’agit du moment où Raymond demande pour la deuxième fois au narrateur de confirmer la nature de leur relation, à la fin du premier repas qu’ils prennent ensemble, dans la chapitre III.
Le narrateur, tout au long du roman, ne semble pas avoir besoin d’échanger verbalement avec les personnes qu’il côtoie. Il n’évoque jamais ses sentiments ni ses émotions avec eux.
L’importance des sensations dans le rapport au bonheur
Les bains de mer du narrateur sont souvent décrits. Ils constituent une pause dans le récit. Les mots liés au bonheur sont rarement évoqués mais les descriptions de sensations ont sur le lecteur un effet de plénitude, d’apaisement.
« J’avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré. Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement » page 32
L’importance des sensations liées à l’étourdissement
Comme pour le bonheur et le plaisir, les mots liés aux sentiment de malheur ou de tristesse sont rarement évoqués, en revanche, les sensations d’étourdissement, d’ennui ou d’abattement du narrateur sont présentes tout au long de l’œuvre, elles sont provoquées par des événements extérieurs à lui.
« Moi je l’écoutais toujours. J’avais bu près d’un litre de vin et j’avais très chaud aux tempes. » page 50, chapitre III. Cette sensation d’étourdissement est particulièrement présente au moment du meurtre sur la plage. Le narrateur justifie son geste en évoquant les sensations d’étourdissement liées au soleil.
« Des lecteurs lui ont reproché [au personnage principal, ndlr] son inhumanité comme si l’homme ne comportait pas des traits qu'on appelle "inhumains" ; pour ma part je crois que dans l’appréciation d’une œuvre littéraire nous devons nous demander si le portrait du personnage imaginaire qu'on nous présente est réussi, et non pas s’il nous plaît. Or il est réussi ; il a même une valeur générale par le fait que ce révolté appartient à un milieu où la société fait sentir ses gênes et non à celui où elle distribue ses faveurs ; où une enfance humiliée ouvre une blessure inguérissable. Il peut devenir un révolutionnaire. [...]
Sur le plan esthétique cette révolte est exprimée d’une manière très originale dans L'Étranger. Le lecteur français est habitué aux subtiles et interminables analyses psychologiques. Ici rien de tel. Un récit saccadé qui semble ne retenir que les apparences les plus extérieures et les plus superficielles — un défilé d’images incessant, et rien que cela. On reconnaît la technique du roman américain, héritée du film dès le début : "Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier." Il y a de la maîtrise dans cette manière d’"attaquer" comme font les grands pianistes sûrs d’eux-mêmes et qui n’ont pas besoin de nuances et de précautions. »
Jean Grenier, Les Cahiers du Sud, Février 1943
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