La bourgeoisie en Europe au XXème siècle
Dissertation : La bourgeoisie en Europe au XXème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar evaalxdr • 29 Avril 2023 • Dissertation • 1 797 Mots (8 Pages) • 178 Vues
1A-Histoire-22005444
Histoire et Historiographie du XIXème siècle
La bourgeoisie en Europe au 19ème siècle
Friedrich Engels et Karl Marx, tous deux philosophes allemands du XIXème siècle, auteurs du Manifeste du Parti Communiste (1848), définissent la bourgeoisie comme la classe dominante du siècle, ayant imposé ses propres valeurs au monde. Dans ses notes publiées en 1888 pour la réédition anglaise du manifeste, Engels explique que “Par bourgeoisie, [il] entend la classe des capitalistes modernes, qui possèdent les moyens de la production sociale et emploient du travail salarié”. La bourgeoisie s’impose en effet comme le groupe social associé au XIXème siècle ; ainsi, elle est au centre des transformations économiques, politiques et sociales de cette période. L’Europe, en ce temps, est de plus un vaste territoire géographique, s’étendant du Royaume du Portugal à l’Ouest jusqu’au l’Empire de Russie à l’Est, étant témoin de fait de nombreuses disparités entre les régions. Malgré tout, l’apparition de la bourgeoisie reste un point commun à tous les pays européens. Ces bourgeois (du latin burgensis), initialement des citoyens habitant un bourg et jouissant de certains avantages, continuent au XIXème d’être privilégiés, de part leur situation économique, et de part leur statut social. Ce groupe connaît un véritable essor parallèlement au mouvement de modernisation européen, et apparaît comme la première manifestation de la mondialisation. Cependant, d’autres groupes sociaux comme l’aristocratie, bien ancrée dans la vie politique, sociale et économique de l’Europe, ou la classe ouvrière, qui se développe avec la révolution industrielle, demeurent importants.
Il convient donc de nous interroger sur la place de la bourgeoisie tout au long du siècle, sur ses particularités, ses interactions avec les autres groupes sociaux, et bien entendu sur l’importance du rôle qu’elle joue. Le XIXème siècle apparaît-il donc comme le siècle du triomphe de la bourgeoisie ? Il convient d’aborder en premier lieu le socle de valeur et de représentations communes à cette bourgeoisie, puis son engagement dans le national-libéralisme, avant d’évoquer les divisions qui demeurent au sein du groupe.
Premièrement, la bourgeoisie, en tant que groupe social en pleine expansion, se construit sur un socle, une base de valeurs et de représentations communes aux individus.
Ses valeurs sont liées au contexte de son développement. Ainsi, l’essor du groupe étant principalement lié au progrès industriel et aux révolutions techniques, les valeurs que les bourgeois partagent sont celles du travail. L’entreprise, l’innovation, le progrès, la propriété et l’enrichissement financier sont les valeurs communes au groupe social. Le travail est un élément central de leur vie, car il permet leur reconnaissance sociale tant intérieure qu' extérieure : leur but est d’ailleurs de transmettre plus de patrimoine qu’ils n'en ont reçus à la base. La norme est de plus aux études longues et prestigieuses, toujours dans une démarche d’élévation sociale. Leur unité se trouve dans la nouveauté que représente cette bourgeoisie : de nouveaux métiers principalement (même s' il demeure des corps de métier plus classiques au sein du groupe social, comme les enseignants), un nouveau décloisonnement du monde, un nouvel entre deux entre le peuple et l’aristocratie… Avec ces nouveautés vont de pair certaines revendications politiques, comme la liberté ou la libre entreprise, qui détonnent complètement avec le fonctionnement de la société d’ordre de l’Ancien Régime. Ce nouveau groupe social, avec ses propres codes, réclame un certain pouvoir politique, mais pas pour soi comme pouvaient le faire les classes dominantes d’Ancien Régime, mais pour y participer.
Ces réclamations de libéralisme dureront tout le siècle en Europe, et leur volonté sera partiellement assouvie. Ainsi, les bourgeois ont un statut assez privilégié dans les sociétés européennes. Ce groupe de l'ascension sociale obtient dans de nombreuses régions un accès au pouvoir, tant limité soit-il. Au Royaume-Unis, la bourgeoisie prospère, grâce à certains compromis faits avec la noblesse. Il n’y a pas de rupture brutale pour que cette dernière laisse une partie du pouvoir aux bourgeois, elle le fait au nom des intérêts économiques supérieurs du pays. Toujours est-il que la bourgeoisie exerce sa volonté de développer l’industrie drastiquement, au dépens de l’agriculture, originellement la principale ressource anglaise. En France, à la chute de Charles X, la bourgeoisie prend une partie des commandes, et ne quitte plus ce pouvoir, parfois au prix de compromis peu progressistes et libéraux. Ainsi entre 1830 et 1848, sous le règne de Louis Philippe 1er, la bourgeoisie préfère partager le pouvoir avec l’aristocratie voire lui rendre une partie de son pouvoir politique pour assurer l’ordre et un climat favorable aux affaires. Mais les bourgeois restent très privilégiés sous Louis Philippe : ils jouissent d’un droit de vote et d’éligibilité censitaire, ainsi qu’un droit de participation à la garde nationale.
Les bourgeois apparaissent donc comme un groupe social neuf, certes, mais avec un statut privilégié, leur donnant accès au pouvoir politique, à l’instruction. Leur développement, dû à l’industrialisation du continent, leur garantit une prospérité financière et un pouvoir économique fort. Mais une grande partie de la bourgeoisie se fait porteuse de nouveaux idéaux, de nouvelles réclamations politiques, plus en adéquation avec leur valeurs et leur idéaux.
La bourgeoisie se fait donc porteuse d’un mouvement de national-libéralisme. De nombreux bourgeois prennen5.t part aux contestations des monarchies conservatrices qui embrasent le XIXème, et s’opposent à l’Ancien Régime et son mode de fonctionnement qui n’est pas bénéfique au développement des affaires et qui s’oppose au libéralisme économique. Le 25 Juillet 1830 en France, Charles X, avec une série de 4 ordonnances, met à bas les libertés que la bourgeoisie libérales avait obtenues durant la révolution française et avec la Charte octroyée par … en …. S'ensuit alors une première révolution, portée en partie par la bourgeoisie : c’est les 3 glorieuses le 27, 28 et 29 Juillet 1830. Une monarchie constitutionnelle est mise en place, avec le début du règne de Louis Philippe, qui comme nous l’avons évoque précédemment, concède de nombreux privilèges et avancées libérales à la bourgeoisie. Ainsi, la bourgeoisie libérale est porteuse d’un nouveau souffle révolutionnaire, et en 1848 participe au Printemps des peuples” européen. La réforme politique exigeant un élargissement du corps électoral et l'interdiction d’être à la fois député et fonctionnaire, demandée par le bourgeois en 1848 à Louis Philippe étant refusée, un mouvement révolutionnaire se crée à Paris. Les forces bourgeoisie et populaires se conjuguent et réclament le départ du président du Conseil Guizot et de nouvelles réformes. La révolution éclate le 23 février 1848 après l’interdiction d’un banquet républicain (composé à majorité de bourgeois). A Vienne aussi la bourgeoisie porte la révolution nationale, et réclame plus de pouvoir politique à l’image des démocraties occidentales. La révolution nationale emboîte le pas à la révolution politique. Il apparaît ainsi que les bourgeois savent conjuguer leur intérêts et ceux du peuple quand il s’agit de porter le nationalisme et le libéralisme politique.
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