Comment l’Europe, dont l’hégémonie était indiscutable au début du XX siècle, a-t-elle pu sombrer dans la guerre en 1914 ?

Comment l’Europe, dont l’hégémonie était indiscutable au début du XX siècle, a-t-elle pu sombrer dans la guerre en 1914 ?

     Les causes de la Première Guerre mondiale sont différentes, complexes et actuellement toujours débattues. Alors il faut se demander comment l’Europe, puissance incontestée du XX siècle, a-t-elle pu sombrer dans la guerre en 1914. Nous allons distinguer celles qui se considèrent causes immédiates , pour voir ensuite leur transformation en causes de nature politique, économique et sociale.

     Le 28 juin 1914, l'archiduc austro-hongrois François Ferdinand et son épouse sont assassinés à Sarajevo par Gavrilo Princip, soutenu par une société secrète nationaliste serbe,  la Main noire, qui avait considère la visite d’inspection de la Bosnie-Herzégovine (alors sous domination austro-hongroise) comme une provocation (Document 1). L’occasion que Vienne avait toujours attendu s’était présentée, et soutenue par l’Allemagne, elle adresse un ultimatum à la Serbie le 23 juillet, mais la nation slave ne l’acceptait pas. Le refus serbe conduit à la mobilisation autrichienne, puis à la déclaration de guerre à la Serbie le 28 juillet. La Russie lance la mobilisation générale pour soutenir la Serbie le 30 juillet, entraînant la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie le 1er août. Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique et enfin le 4 août, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne (Document 2).

     C’est pourquoi avant de devenir Première Guerre Mondial, elle est rappelée comme troisième guerre balkanique. Toutefois les facteurs géopolitiques ne suffisent pas à expliquer l’éclatement de la guerre en 1914. Un écrivain autrichien, Zweig, disait que : ’’Chaque État avait soudain le sentiment d’être fort et oubliait  qu’il en était exactement de même voisin’’ (Document 3). Pour cette raison, on parle d’émergence des nationalismes et des États-nations, qui comportent la construction d’une identité collective, et de renforcer le sentiment patriotique, avec le but d’exalter les foules qui un jour composeront les soldats d’une armée nationale.

     En définitive, si aujourd’hui nous ne demandons pourquoi l’Europe est entrée en guerre en 1914, on ne trouve pas un seul motif raisonnable, pas même un prétexte. Il est certain que les fissures qui existaient déjà entre les différents états , ont permis aux États européens de tomber dans un système d’alliance loin d’être stable. Quelques décennies plus tard, les nationalismes conduiront à des dérives racistes sous des allures pseudo-scientifiques, comme les théories racialistes et antisémites du français Gobineau, mais nous devrions nous demander si le populisme contemporain puisse devenir également redoutable.

GIUSEPPE PERRONE

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