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Le désir est-il par nature illimité ?

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Par   •  21 Avril 2023  •  Dissertation  •  2 302 Mots (10 Pages)  •  334 Vues

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Dissertation de philosophie rédigée par un élève en 4 heures

Sujet : Le désir est-il par nature illimité ?

Le désir est présent en chacun de nous, à chaque instant de notre vie, il semble être une composante essentielle et première de notre vie. En effet, nous désirons sans cesse, de manière illimitée, il semble que notre désir soit de ce fait, de nature illimitée, nous prônons et croyons à l’exhaustivité du désir. Cependant, l’homme doit se garder de cette pensée car le désir que nous croyons illimité, que nous prônons comme tel, est néfaste. En effet de cette croyance découle inévitablement une surenchère infinie, inarrêtable car le désir amène le désir. Il semble donc que, bien au contraire, le désir ne soit pas un moteur bénéfique à l’homme mais un moteur qui le rapproche de l’abîme. De ce fait, le désir semble avoir en lui une contradiction, il s’apparente pour l’homme à quelque chose d’illimité car nous pensons qu’il est un rouage essentiel à la fureur de vivre. Mais il semble également avoir une face négative car l’assouvissement de désir ne semble pas pouvoir se faire puique nous le pensons de nature illimitée. De ce nœud, nous allons nous poser la question suivante : le désir se doit-il d’être par nature exhaustif, illimité ? Ne doit-il pas au contraire être limité, sagement utilisé, voire supprimé ? Finalement le désir ne peut-il pas servir, malgré sa contradiction, une cause bien plus haute ?

Nous allons pour cela voir dans une première partie que le désir semble illimité, dans une seconde partie, qu’au contraire, le désir se doit d’être limité, utilisé de manière rationnelle, voire supprimé. Enfin dans une troisième partie, nous chercherons à voir en quoi le désir peut servir une cause plus haute.

Tout d’abord, le désir semble illimité, nous le voulons illimité, nous le prônons et le croyons illimité, c’est en effet ce que prône Calliclès, personnage du livre Gorgias de Platon, lors d’un débat avec Socrate, celui-ci avance l’idée que l’homme se doit de vivre pleinement, de manière exhaustive, sans aucune limite. Il prône donc que le bien pour l’homme est de désirer à outrance, sans aucune retenue, car l’homme sera heureux, seulement de cette manière. Pour Calliclès, il faut arrêter de vivre selon sa raison qui brime notre existence, qui nous freine dans notre élan de vouloir vivre. La position de Calliclès est donc claire, l’homme est désir, il est constitutif et central de son être, il se doit de vivre selon ses désirs, il se doit de tous les assouvir, plus il en a, mieux il se porte, le désir est la clé de la porte du bonheur. Le désir est de ce fait représenté positivement, il se doit d’être même la raison de l’homme, il se doit donc d’être illimité.

En second, l’idée que le désir soit illimité nous provient tout simplement des mythes. En effet, divers mythes nous assurent que le désir est ancré en l’homme dès sa naissance, qu’il est indissociable de l’homme, qu’il est en lui et qu’il le portera à jamais. C’est tout d’abord, le mythe d’Eros qui nous renseigne sur la nature du désir que l’homme porte en lui. Eros est le fils de Poros et Pénia, deux personnes complètement différentes. Pénia est pauvre, n’a rien et manque de ce fait de tout. Au contraire, Poros est opulent, riche et possède tout. C’est de cette contradiction que naît le désir infini d’Eros. De par sa mère, il ne possède rien et est pauvre et de ce fait ne peut rien désirer ; mais de par son père, il a en lui ce savoir qu’il peut tout posséder. Il tend donc à vouloir tout posséder, car de par la nature de son père, qui est en lui, il sait qu’il peut. C’est donc de ce mythe que naît le désir chez l’homme, de par une mère et un père en contradiction totale. Un second mythe (dans le discours d’Aristophane, Le banquet de Platon) relate la nature du désir chez l’homme, ce mythe raconte l’histoire de sphères, plus puissantes que les hommes qui ont eu l’impudence de vouloir affronter les dieux, de cette impudence Zeux décida de les punir, de les séparer en deux. La conséquence fut terrible, en effet chacune des deux sphères erra depuis ce jour à travers le monde dans la quête de retrouver sa moitié, cette quête n’étant cependant jamais couronnée de succès. Une à une, les sphères mourront de désir, ne pouvant vivre sans sa moitié. Ici, le désir est vécu de manière illimitée mais comme une tragédie puisque le désir de s’assembler avec sa moitié n’étant pas possible, elles se laissent mourir.

Nous avons donc pu voir que le désir semble devoir être illimité par nature pour le bien-être de l’homme et que ce désir illimité remonte à des temps ancestraux avec deux mythes nous racontant la nature de ce désir illimité. Cependant, ce désir illimité n’est-il pas au contraire de ce que prétend Calliclès, le malheur de l’homme ? N’en est-il pas sa cause ? Un premier signe perceptible nous a mis en garde sur le côté négatif du désir avec les sphères, désirant infiniment leur moitié mais ne pouvant assouvir celui-ci, elles se laissent mourir. Le désir prétendu illimité par nature ne semble pas positif. N’y a-t-il pas de ce fait une autre voie ? Ne dit-on pas contenir nos désirs ? Les borner pour vivre selon la raison ? Peut-on envisager de ce fait mêler raison et désir ? Ou tout simplement, ne faut-il pas les supprimer puisqu’ils sont la cause de malheur pour l’homme ? Le désir n’est-il pas tout simplement mauvais ?

Le désir illimité ne serait donc au contraire pas à promouvoir comme de nature illimitée, la pensée de Calliclès et les mythes nous tromperaient sur la véritable définition du désir et ce que nous devons en faire.  C’est ce qu’avancent deux écoles de l’Antiquité qui vont dans un tout autre sens, en posant le fait que le désir se doit d’être limité, voire supprimé, ce sont les pensées des Stoïciens et des Épicuriens. Ils ont cependant sensiblement une version différente du désir. En effet, pour les Stoïciens, les désirs doivent être purement et simplement supprimés, alors que pour les Épicuriens les désirs doivent être limités. Tout d’abord, les désirs doivent être supprimés, c’est ici la pensée du Stoïcien Epictète, esclave qui prône une philosophie de vie basée sur la sagesse. En effet, pour lui, nous devons changer nos représentations du monde et adhérer au cosmos qui propose une finalité à laquelle nous ne pouvons échapper. Partant de cette idée, Epictète nous fait comprendre qu’il n’y a rien à désirer car désirer est par essence mauvais puisque je désire quelque chose que je n’ai pas, nous devons simplement adhérer à ce que nous propose la vie et que c’est en cet état de fait que nous atteindrons l’ataraxie, autrement dit le bonheur, la tranquillité de l’âme. C’est donc pour Epictète, en acceptant notre condition et en supprimant nos désirs impossibles à assouvir et qui ne dépendent pas de moi, que nous pourrons atteindre l’ataraxie, c’est à dire le repos de l’âme.

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