La transmission

A  LA GLOIRE DU GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS[pic 1]

             FRANCS-MACONS DE RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE

ORDO  AB CHAO

Au Nom et sous les Auspices de la Grande Loge de France

LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE

                 R .˙. L .˙. Mosaïque Initiatique - n°1403

Or .˙. de MONTPELLIER

1.                              
2. LA TRANSMISSION MACONNIQUE

VM et vous tous mes frères

Transmettre est le fait de faire passer quelque chose à quelqu’un, la transmission étant le résultat de cette action. Le verbe, composé du préfixe latin trans au-delà et du verbe mittere, signifie envoyer et également déposer. Le transmissio latin donnera « transmission » désignant initialement non pas l’envoi mais la traversée, le passage.

La transmission suppose une relation entre un donateur, celui qui transmet et un receveur, à l’image de la relation entre le Maître et l’apprenti. Ce donateur a fait une expérience qu’il choisit de faire vivre. L’apprenti reçoit et sera également, à son tour, dans la situation du maître, constituant ainsi une sorte de chaîne d’union et de mouvement perpétuel. Cette relation entre le maître et l’apprenti s’inscrit dans un processus d’initiation, marquée elle-même par le fait de « donner ou de recevoir les premiers éléments d’une science, d’un art, d’un mode de vie et d’une pratique ».

A la transmission est associé les concepts de patrimoine et de tradition, héritages de ce qui a été transmis par nos prédécesseurs. Le patrimoine impose la conservation des objets en vue de les transmettre, et repose sur une démarche particulière qui fera de « l’héritier » un dépositaire et un continuateur et non un propriétaire.

La tradition, du latin traditio, acte de transmettre, vient du verbe tradere, faire passer à un autre, livrer, remettre, elle a donc un sens général de transmission. Elle se définit comme : « Action, façon de transmettre un savoir, abstrait ou concret, de génération en génération par la parole, par l’écrit ou par l’exemple » […]. C’est aussi ce qui est ainsi transmis.

La tradition est une forme de connaissance éprouvée par des générations d’êtres humains qui l’ont ébauchée pour nous l’offrir et faire prospérer. On ne peut nier l’intérêt de la tradition maçonnique, telle que nous l’ont léguée des générations d’initiés qui nous ont estimés dignes de la recevoir, l’ayant eux-mêmes mi-préservée mi-amendée selon des interrogations semblables aux nôtres.

La tradition renvoie à notre quête de sens et d’humanité. Elle opère de la sorte une fonction « référentielle » essentielle ; en même temps la tradition joue une fonction de libération car elle dispense d’avoir à revenir au point de départ et à toujours tout recommencer.

La tradition n’a donc pas seulement une fonction conservatrice, elle est de l’ordre du monde de l’esprit. De cette manière elle est continuellement reçue, changée et enrichie. Elle n’est donc pas « la répétition continuelle de la vérité originelle dans la forme qu’elle a prise aux commencements de l’histoire, mais la reproduction continuelle de celle-ci dans des formes toujours nouvelles.

Il apparaît donc que la tradition, engendre des « traditions ». Il ne conviendrait pas, en effet, de figer les traditions en un système clos, susceptible d’engendrer intolérance et violence.

Transmettre, c’est transmettre des valeurs et non des savoirs et des outils. Car les valeurs ne périssent pas alors que les outils sont condamnés à mourir.  

La transmission est un devoir réciproque, reliant maître et apprenti, et donne à l’acte de transmission, une valeur sacrée, fondée sur un engagement individuel et collectif.

Si le franc-maçon cherche toujours à s’améliorer, la transmission devient transmission de sens. Elle est la capacité à faire évoluer sur la voie d’un perfectionnement.

Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens disait « Je vous ai transmis ce que moi-même ai reçu » (1 Co 15, 3a). Pour Saint Paul, le processus de Tradition, exprimé par le couple des verbes recevoir/transmettre, est présenté comme le fondement même de la foi chrétienne.

Saint Paul, n’est donc pas seulement un « instrument » opérant la diffusion de la tradition : en tant qu’agent responsable, il participe de cette tradition à tel point que la référence à sa personne tient lieu, pour une part, de processus de régulation au sein d’un ensemble pluriel de « traditions », dont l’interprétation peut être sujette à débats.

En franc-maçonnerie, la transmission est à la fois le but et le moyen. Le déclencheur est double : d’un côté l’initiation, de l’autre la prise de responsabilité. Mission par excellence du maître maçon, elle est connue de tous comme un devoir majeur pour assurer la perpétuité de l’Ordre.

Les cherchants qui nous ont précédés nous ont légué une tradition qui recèle discrètement bien des réponses obtenues par l’écoute du rituel et des autres initiés le vivant intensément. C’est pourquoi la transmission est capitale en ce qu’elle donne à la tradition initiatique maçonnique tout son sens d’engagement au bien-être de chacun et au perfectionnement de l’Humanité.

La franc-maçonnerie permet encore d’avancer aujourd’hui sur une véritable voie de la Connaissance. Les supports de réflexion et de perfectionnement sont les symboles, les rituels et le Rite dans son ensemble que tout initié ne doit négliger, au profit de considérations profanes ou temporaires.

La transmission est une mission qui met en transe ceux qui s’y vouent avec générosité. Pour un franc-maçon, transmettre est un désir se muant bien vite en Volonté. Restera à en trouver les clefs, le mode d’expression, en un mot : la méthode.

Modes et méthodes de transmission

Même sans écriture, la connaissance se transmettait, car nos ancêtres avaient pour motivation majeure leur foi en l’ordonnancement d’un monde dont ils faisaient partie intégrante. L’Homme cherchait à s’inscrire harmonieusement dans un monde où règne le chao et ce, de sa naissance à sa mort comme dans l’au-delàs.

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