L'amitié et la famille

Introduction :

Jean-Pierre Vernant, est un historien et anthropologue français, spécialiste de la Grèce antique et plus particulièrement de ses mythes.

Il a été directeur d’études à l’École pratique des hautes études puis professeur au Collège de France.

Durant ses études à la Sorbonne, il est membre des Jeunesses communistes.

En février 1942, il entre dans la Résistance en rejoignant le mouvement Libération-Sud. Après la guerre, il reste au sein du Parti communiste français.

Dans cet œuvre, l’auteur retrace la formation et l’itinéraire du savant et de l’homme engagé dans le siècle. Dans cet œuvre, il passe par différents thèmes : les formes de croyance et de rationalité en Grèce ancienne et aujourd’hui, la religion comme objet de science, l’imaginaire et les manières de donner une présence à de l’invisibilité, l’actualité du tragique, les problèmes de mortalité et d’immortalité chez les Anciens, les mythologies et la longue vie des dieux grecs.

L’auteur soutient que les liens d’amitié et de famille, bien que différents dans leur nature, jouent tous deux un rôle crucial dans la formation de notre identité. Ces relations, qu’elles soient choisies (comme l’amitié) ou imposées (comme la famille), nous façonnent et nous changent.

Nous verrons dont comment les relations d’amitié et de famille influencent-elles notre identité et notre perception du monde ?

Le texte, se délimite en cinq parties, des lignes 1 à 7, l’amitié et la famille comme communauté, des lignes 7 à 19, l’importance des souvenirs partagés, des lignes 20 à 22, la dualité de la famille, des lignes 22 à 27, l’amitié comme choix, et des lignes 28 à 46, l’amitié comme agent de changement.  

1. L’amitié et la famille comme une communauté

L'amitié et la famille partagent un socle commun, celui du sentiment de communauté. Cette notion, ancrée au cœur des relations amicales, trouve également son écho dans les liens familiaux. L'idée centrale est que la connexion, le partage et le soutien mutuel, qui sont des piliers de l'amitié, transcendent également les relations familiales, renforçant ainsi les liens par des moments de solidarité et d’entraide.

Prenons l'exemple d'une famille traversant une épreuve, comme une maladie ou des difficultés financières. Dans une unité familiale imprégnée d'un fort sentiment de communauté, les membres se rassemblent pour offrir un soutien émotionnel et financier. Cette dynamique rappelle le soutien entre amis dans les moments difficiles, soulignant ainsi la similitude entre la famille et l'amitié.

De même, du point de vue grec, l'amitié civique est comparée à la famille. Les membres d'une famille peuvent se quereller, se faire des reproches, mais une solidarité fondamentale les unit. De manière similaire, dans une communauté civique, telle que la cité grecque d'Athènes, les citoyens peuvent avoir des désaccords politiques, mais ils partagent une connexion profonde en tant que membres d'une même communauté politique.

L'idée de communauté s'étend également à des contextes plus contemporains, comme la Résistance. L'auteur souligne une similarité entre la dynamique familiale et celle des résistants. Lorsqu'il rencontre un ancien résistant, même s'il diffère politiquement, il ressent un sentiment d'appartenance similaire à celui ressenti en retrouvant un membre éloigné de sa famille. Cette connexion transcende les différences politiques, en soulignant la puissance du lien communautaire qui les unit.

L’amitié et la famille sont donc enracinées dans ce concept de communauté.

1. L’importance des souvenirs partagés.

Les souvenirs partagés au sein de la famille représentent les fils invisibles qui tissent le tissu de notre identité. Lorsque l'auteur évoque les histoires qui circulent, les traditions transmises et les souvenirs d'enfance, il met en lumière la puissance de ces expériences partagées. Ces récits familiaux forment un "horizon commun", une toile de fond qui unit les membres de la famille, les reliant à leurs racines communes.

L'importance des souvenirs partagés se manifeste également dans le geste symbolique d'embrasser sur les deux joues lorsqu'un nouveau membre rejoint la famille. Ce geste, bien que ne garantissant pas une intimité immédiate, représente une reconnaissance symbolique de la connexion familiale. De même, deux anciens résistants politiquement opposés peuvent se saluer chaleureusement lors d'un événement commémoratif, reconnaissant ainsi leur lien forgé par une expérience commune. Les souvenirs de la résistance transcendent les différences politiques, créant une connexion profonde entre eux.

Les souvenirs partagés jouent un rôle central dans la construction et la reconstruction de l'identité. Lorsque l'auteur affirme que les racines communes et les liens familiaux renforcent soudainement l'identité d'une personne, il souligne la capacité des expériences partagées à façonner notre compréhension de nous-mêmes. Les émotions envers soi-même et envers les autres sont intrinsèquement liées aux souvenirs d'enfance et aux expériences familiales passées.

La temporalité, en constante évolution, est explorée dans la citation sur le problème du temps. Les membres de la famille, bien qu'évoluant et changeant, ont le pouvoir de reconstruire ensemble leur "tissu personnel" en évoquant des souvenirs souvent oubliés. La présence de ceux que l'on n'a pas vus depuis longtemps offre une opportunité unique de partager des moments du passé, renforçant ainsi les liens familiaux.

Enfin, la transformation d'une histoire personnelle en folklore familial souligne l'importance de la validation communautaire des souvenirs. Ce processus confère une légitimité à ces récits, les intégrant dans le récit familial collectif. Ainsi, les souvenirs partagés deviennent une composante inestimable de l'histoire familiale, créant une continuité entre les générations.

Donc, les souvenirs partagés sont les piliers de la cohésion familiale, tissant un réseau d'expériences communes qui renforcent l'identité individuelle et collective.

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