La vie chère

Ce graphique comme vous pouvez le voir présente les écarts de prix entre les territoires ultramarins français et la France hexagonale

Cet écart s’explique en premier lieu par l’octroi de mer qui est un impôt indirect sur les produits importés dans les départements d’OM FR

Originaire de la période coloniale, Il est apparu pour la première fois en 1670 en Martinique et depuis 1992 cette taxe a été modifié pour être conforme au principe de non-discrimination contenu dans l’acte unique européen et aujourd’hui seule les DROM conservent ces impôts

La différenciation entre les produits locaux et importés permet de soutenir la production locale et est réparti au profit des collectivités locales principalement des communes.

En revanche, il n’est pas sans critique puisqu’il est accusé de peser trop lourdement sur le budget des ménages.

En outre s’il avait une vision protectrice de l’économie locale qui pousserait les ménages les plus pauvres à se tourner vers les produits locaux moins cher en raison de la taxe de l’octroi de mer, en s’appliquant sur les produits impossibles à être produits localement perd cette vocation.

Cependant sur le graphique la différence concernant les produits alimentaire est particulièrement élevée par rapport aux autres produits

Pourquoi ?

Dans les Antilles françaises, la dépendance aux importations résulte directement de l’héritage du modèle colonial fondé sur un principe d’exclusivité des échanges avec l’Hexagone et sur le développement d’une économie extractive tournée vers cette dernière au détriment des productions vivrières.

Ainsi ce système a préconisé la constitution d’oligopole voire de monopole qui caractérise le modèle économique des DROM COM, par conséquent la grande majorité des magasins franchisés est contrôlée une partie de la population

Ces derniers sont dans une situation de quasi-monopole dans ces territoires en contrôlant une grande partie de l’import-export, de l’agroalimentaire et de la grande distribution.

A titre d’exemple, la famille Hayotte installée en Martinique depuis la période esclavagiste a pu prospérer avec l’exploitation de sucre et en 1960 Bernard Hayotte fonde la groupe Bernard Hayotte qui aujourd’hui détient les supermarchés tels que Carrefour en Martinique mais également en Guadeloupe, à la Réunion mais pas seulement.

Ainsi en tant qu’intermédiaire premier entre l’Hexagone et les OM, ce groupe a pu profiter de situation monopolistique pour prendre davantage de marge au détriment du consommateur.

Selon Thomas Piketty les anciennes colonies esclavagistes les 10% des plus riches détiennent 80% du revenus soit 100% du patrimoine incarnant les continuités coloniales traversant ces territoires

Qui plus est, il ne faut pas oublier la multiplication des intermédiaires qui induit un cout d’acheminent comme facteur d’augmentation des prix. Il représente le transport, les taxes, l’octroi de mer pour certains territoires ultramarins, les frais de stockages mais également les marges et les salaires.

Face à cela s’ajoute une grande pauvreté, elle est 5 à 15 fois plus fréquente dans les DROM que dans l’Hexagone et cohabite avec une minorité aisée voire très aisée et un corps fonctionnaire bénéficiant d’une sur rémunération de 40% entretenant cette cherté puisque certains peuvent se le permettre

Photographie :

Depuis le 1er septembre, la Martinique est agitée par des manifestations contre la vie chère lancé par le rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro caribéens réclamant un alignement des prix sur ceux de la France Hexagonale.

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