Entre liberté et sécurité, faut-il choisir ?
Dissertation : Entre liberté et sécurité, faut-il choisir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rouliette123 • 6 Juin 2023 • Dissertation • 4 387 Mots (18 Pages) • 355 Vues
Entre liberté et sécurité, faut-il choisir ?
Spontanément, on serait amenés à opposer liberté et sécurité ; deux termes qui représentent des droits majeurs pour l’individu. Du fait de cette opposition, on conclurait au premier abord que ces deux notions ne peuvent être attribués aux individus conjointement, ainsi, il faudrait faire un choix entre ces deux valeurs fondatrices de la société.
Mais cette vision correspond en réalité a réduire ces deux notions a leurs extrêmes; la liberté serait réduite a une liberté absolue ou l’individu serait libre de tout ses actes sans aucune contrainte. La sécurité elle, primerait sur tous les autres droits de l’individu. Liberté et sécurité sont au coeur des débats depuis la socialisation de l’humanité : de nombreux avis contrastés et de désaccords naissent autour de cette question. Le débat se manifeste encore aujourd’hui lors des récentes attaques terroristes qui ont obligés la mise en place de plans vigipirates afin de protéger la population ; au détriment, parfois de nos libertés publiques : les perquisitions administratives, les restrictions de circulation, la dissolution de groupes,... De surcroit, on peut rapprocher le débat d’un modèle encore plus récent et même actuel : la crise sanitaire, qui nous a poussé à nous isoler temporairement afin de retrouver une bonne situation sanitaire et donc la sécurité générale. Ces moyens mis en place provoquent de fortes tensions dans la société. Ces deux notions sont donc en perpétuel conflit.
Le sujet nous suggère donc de faire un choix entre ces deux notions. Un choix doit être libre et autonome, pour Leibniz un choix est libre s’il propose deux alternatives contraires, ici : liberté et sécurité seraient donc les deux contraires. Nous pouvons donc, de ce fait nous interroger avec une réflexion plus poussée sur la réelle présence de l’antinomie entre liberté et sécurité ? Le choix idéal est-il la sélection et donc l’exclusion d’une des deux de la vie de l’individu ? Est-ce que l’exclusion de l’une ne reviendrait pas à perdre les deux ? Est ce qu’en réalité, rechercher un équilibre ne serait pas plus judicieux ? Pour protéger la démocratie, la France doit-elle abandonner les valeurs qui la fondent ? Comment l’état répond-il a ces questions ?
Afin de répondre a ces interrogations, nous allons, dans un premier temps réfléchir sur l’origine de l’Homme pour comprendre comment il agit face a des besoins de sécurité et de liberté. Dans un second temps, nous nous interrogerons sur le paradoxe d’un choix entre liberté et sécurité et donc amener la solutions d’un juste équilibre entre les deux. Et enfin, nous nous demanderons comment et avec quels moyens cet équilibre peut-il être obtenu.
Au cours de l histoire, de nombreux philosophes vont essayer d’imaginer l’ Homme avant la civilisation, l’Homme à son état de nature afin d’établir son portrait des tendances biologiques. Un portrait qui définirait, d’après eux, ce qui résiste a l’éducation : ce qui est sauvage, naturel et universel chez l’Humain. La définition de cet état sauvage peut donc, nous amener à comprendre l’essence même de la nature humaine, des relations entre humains en tout temps. Nous pouvons donc nous demander quel était le comportement de l’homme à l’origine, avant toute forme de civilisation ?
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Aristote, un philosophe grec du IVe siècle définit l’Homme comme un « animal politique », l’Homme représenterait un animal qui vit naturellement en groupe et la communauté serait donc un besoin pour l’Homme. Il serait donc fait pour vivre sous le coups de règles sociales et de lois. Mais cette idéologie va amener de nombreux philosophes à en établir des controverses. Parmi ces philosophes, Thomas Hobbes, un philosophe contractuel du XVIIe pense plutôt que l’Homme est naturellement sauvage et mauvais. Son état de nature résiderait dans la lutte, la compétition pour le gain de ressources, pouvoir,... Notre nature nous enseignerait de nous occuper uniquement de nous même, de nos désir individualiste, par conséquent le désir aurait une origine biologique. Cette nature de l homme le conduirait donc a des rivalités, des rapports de force ; c’est ce qu’il appelle « la guerre de chacun contre chacun ».
Jean-Jacques Rousseau, un philosophe contractuel du XVIII siècle, quant a lui déclare « Ils parlaient de l’homme sauvage, et ils peignaient l’homme civil ». Il pense donc que pour définir l homme il faudrait plutôt parler de l’Homme avant la civilisation pour en définir sa vrai nature. Il pense donc que les Hommes, à leur état biologique étaient peu nombreux et bénéficiaient donc d’un grand territoire ou ils y étaient seuls, isolés, voir même sans connaitre l’existence de leurs pairs. Pour Rousseau, cette période définirait l’Homme à son état naturel : solitaire et heureux mais surtout bon et dénué de toute forme d’agressivité. Quant à la socialisation, elle, serait arrivée accidentellement et aurait transformé l’Homme. Avec elle serait arrivé luxe et par conséquent le désir de choses dont les Hommes n’ont pas un besoin vital mais, qui sont synonyme de pouvoir, comme la beauté. Par exemple, au siècle de louis XIV, une époque marquée par le pouvoir de la beauté, du luxe qui était synonyme de pouvoir, de richesse chez les bourgeois. Il était important, pour attirer l’attention de donner de grands bals, de grandes réceptions, c’est- à-dire d’étaler sa richesse pour être bien vu. Cette réalité a donc amener l’avidité économique ; les hommes cherchaient à s’accaparer le plus de richesse possible. Mais avec cela les hommes ont également découvert la morale et ses sentiments qui lui sont associés : comme la pitié, dans laquelle se cache le fait d avoir le droit ou non de souffrir. Ceci va amener la peur de l’humiliation, une nouvelle souffrance. Le résultat de cette socialisation va donc être la guerre pour l orgueil mais également pour l’argent, le besoin d’accumuler une richesse et un pouvoir sans fin. Donc, pour Rousseau c’est d’une certaine façon la civilisation qui a rendu l’Homme mauvais, agressif. Il exprime notamment le fait, que l’individu aurait certaines facultés mentales qui lui sont propres comme l’imagination, la réflexion, la connaissance mais également une capacité d’adaptation. L’Homme est donc fait pour décider et ne peut donc pas renoncer à sa liberté. Cette thèse va être a l origine du fondement historique des droits de l homme. Nous pouvons donc en déduire que pour Hobbes comme pour Rousseau, l’Homme serait a la base solitaire et la socialisation serait, quant à elle arrivée après et aurait bouleversé
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