Analyse des besoins sociaux BTS SP3S ESF

BESOINS  DEMANDES OFFRE

1-La triade « Besoins – Demandes – Réponses »

2-La demande

3-L’analyse de la demande

4-Les besoins

5-Les besoins et les demandes de santé

6-La classification des besoins : Maslow, Henderson

7-Introduction à l’offre

8-Un public : les personnes âgées

9- Analyse d’un article

1-La triade « Besoins – Demandes – Réponses »

Le BC 3 se nomme :

« Contribuer à la mise en œuvre de la politique de la structure sur le territoire en vue de concevoir des réponses adaptées aux enjeux de société »

Il s’agit donc d’analyser la triade « Besoins – Demandes – Réponses »

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La triade est un modèle clé qui guide la réflexion en santé publique. Elle éclaire la nécessaire prise en compte du point de vue des personnes visées par l'action. La nécessaire analyse préalable de leur état de santé ou situation sociale, ainsi que la prise en compte des réponses déjà existantes. Elle représente les relations entre les besoins, les demandes de santé et les réponses existantes. Elle montre qu'ils ne sont pas toujours en adéquation. Exemple : les migrants provenant de Syrie. Certains besoins ne font pas l'objet d'une demande, d'autres ne sont pas couverts par l'action d'un service.

Certaines demandes ne semblent pas correspondre à un besoin, même si des services y répondent. La zone hachurée centrale représente la situation idéale : à un besoin correspond une demande exprimée, et les services répondent à l'un et à l'autre.

A/ Les 3 cercles

Les besoins : ils sont l'expression d'un écart entre un état de santé donné et un état souhaitable. Le besoin de santé indique que l'individu ne peut accéder à un niveau de santé supérieur, tant que le problème auquel il est confronté n'est pas résolu par une intervention. Les besoins peuvent être exprimés par la population. Exemple : la loi DALO (droit au logement opposable). Les besoins peuvent également être mis en évidence de manière objective (ex : des données existantes, des statistiques sanitaires par des enquêtes épidémiologiques, des avis d'experts ou de professionnels…).

Exemples de besoins : cf vidéo « Les femmes invisibles », Le Monde en Face, France 5. Grâce aux témoignages des femmes dans la rue, repérer leurs besoins, et les facteurs d'exclusion. Elles ont des besoins primaires / physiologiques (se nourrir, se reposer, se détendre, la chaleur, hygiène, répondre aux addictions, se faire soigner) ; des besoins secondaires (se divertir, estime de soi, pouvoir prendre soin de soi, avoir des liens affectifs, l'accès à une formation, un emploi, pouvoir prévoir des activités, avoir des projets, besoin de considération). Les facteurs d'exclusion : rupture familiale, déménagement, manque de soutien, de réseaux, forme de fierté (refus d'être aidé)). Dans le cas des personnes SDF, la demande n'est pas exprimée ou si elle est exprimée, les réponses sont insuffisantes, places d'hébergement pas assez nombreuses, fermeture de l'accueil de jour à 18h).

Les demandes : elle correspond aux besoins exprimés par la population. Cette demande n'est pas toujours exprimée, lorsque le besoin n'est pas conscient (ou refoulé). Dans ce cas, le besoin (la demande) s'exprime sous une autre forme : agressivité, mal être. Il peut y avoir aussi une non-demande : le besoin est présent mais non exprimé. Le symptôme n'est pas diagnostiqué. Exemples : accès aux loisirs, aux vacances pour des familles défavorisées / modestes.

Certaines demandes sont induites, c'est-à-dire non justifié par un besoin reconnu. Elles proviennent de l'offre de soins ou de services. (ex : cure thermale,  cours spécialisés, un médecin qui prescrit des examens inutiles pour rassurer un malade ou pour atteindre ses propres objectifs de résultats de revenus ou d'activités ;… on profite du système).

Ces demandes qui ne sont pas prises en compte ou dont la réponse est inadaptée, remettent en cause notre système de protection sociale, créées des injustices et entraîne un cercle vicieux auprès des demandeurs.

Les réponses : c'est l'ensemble des biens, des services, des organisations, des actions proposées par le système de santé ou le système de sécurité sociale. Exemple : proposer un accueil d'urgence pour les SDF ; demande de RSA pour une personne en fin de droit; l'ASPA (minimum vieillesse).

B/ Les 4 zones d'intersections

Intersection 1 : correspond à des besoins, une demande, mais pas de réponse. C'est-à-dire que les besoins existent, les demandes sont exprimées, mais le système n'est pas en mesure d'apporter des réponses satisfaisantes (ex : le logement d'urgence ; l'accès au trithérapie dans les pays en développement).

Intersection 2 :  correspond à des besoins identifiés, une réponse, mais d'absence de demande. Exemples : le non-recours aux soins, le non-recours aux prestations légales dont on a droit. Il y a sous-utilisation des réponses pertinentes, soit parce qu'elles ne sont pas connues, soit parce qu'elles ne sont pas adaptées pour des raisons financières, culturelles ou géographiques (ex : le faible recours à la vaccination, alors même que le service existe, qu'il est gratuit et facilement accessible). L'amélioration de cette situation passe par une réorientation de la demande grâce à l'éducation pour la santé et l'information sur les systèmes disponibles.

Intersection 3 : correspond à une réponse à des demandes sans besoin identifié. Cette zone correspond à une zone de gaspillage (ex : l'utilisation excessive des antibiotiques contre des virus). Les populations sont souvent demandeuses par précaution ou par manque d'information. Il y a aussi des risques écologiques possibles (ex : médicaments).

Intersection 4  : correspond à l'adéquation des besoins, des demandes et des réponses. C'est la zone idéale où le système de santé correspond aux besoins de santé, correctement estimés et aux demandes exprimées. Toute action de santé publique devrait viser à obtenir cette adéquation ; d'où l'importance du diagnostic initial qui analyse, estime et recherche ces trois éléments de façon à proposer des réponses nouvelles, complémentaires aux réponses existantes qui vont couvrir des besoins jusque-là, non pris en compte.

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