Le portrait d'artiste de Wajdi Mouawad

Portrait d’artiste

Wajdi Mouawad

Par

Damien Suzanie

Présenté à

Dans le cadre du cours

Cégep

27 octobre 2022

        Wajdi Mouawad est un comédien, auteur et metteur en scène libano-québécois né en 1968. Cet artiste est spécialisé dans le théâtre francophone et est devenu une figure relativement importante de la scène québécoise et française dû aux nombreuses œuvres qu’il a écrite. Il a commencé à écrire dès l’âge de ses onze ans et n’a pas arrêté depuis. Il est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre et de romans.

Wajdi est né le 16 octobre 1968 à Deir-el-Qamar, au Liban. Sa famille et lui ont dû quitter leurs pays en 1977, pendant la guerre civile du Liban. Cet épisode de sa vie se fait énormément ressentir dans ses œuvres. Il immigra quelques années en France avant d’aller s’installer au Canada, un pays qu’il nommait à l’époque «monstrueusement en paix». Il y fit ses études en théâtre et au même moment, il cofonda le théâtre nommé Ô Parleur avec Isabelle Leblanc. Il obtint son diplôme de l’École nationale de théâtre en 1991.

L'un des principaux objectifs du Théâtre Ô Parleur est de faire la promotion de la valeur du langage et, lorsque cette aventure prend fin en 1994, la réputation de Wajdi Mouawad comme dramaturge, metteur en scène et producteur s'établit rapidement^[1].

Il créa par la suite des œuvres très riches, distinctes et intense qui seront jouées et traduites internationalement. Mais en plus d’être un excellent comédien, Wajdi Mouawad a mis en scène énormément de pièces de théâtre dans sa vie. Il a aussi écrit des livres, fondé des entreprises et adaptés cinématographiquement quelques de ses œuvres. Il est un artiste polyvalent et reconnu malgré certaines polémiques à son égard. Notamment celle avec la programmation du chanteur Bertrand Cantat.

Wajdi Mouawad est sans aucun doute l’artiste qu’il est à cause de son passé. Vivre son enfance dans la croissance du chaos qu’est la guerre civile du Liban, devoir quitter son pays et se chercher une place entant qu’humain dans le monde l’ont marquée lui et ses oeuvres. Chacune d’entre elles sont remplis de thèmes semblables: la mort, la famille, l’exil, l'identité etc. Nous pouvons l’observer dans l’une de ses premières œuvres appelées Alphonse, écrit en 1996. Cette pièce de théâtre raconte l’histoire d’un garçon de quatorze ans disparu vivant la plus grande expérience de sa vie. Ce récit a été finaliste au Prix littéraire du gouverneur Général en 1996. Les oeuvres de Wajdi Mouawad sont excessivement généreuses dans leur côté dramatique. Particulièrement dans son regroupement d’oeuvres le plus célèbre nommé Le sang des promesses. C’est une tétralogie comportant les pièces de théâtre Littoral (1999), Incendies (2003), Forêts (2006) et Ciels (2009). Ce qui a fait connaître ce cycle est bien sûr Incendies qui a été adapté cinématographiquement en 2010. Bien que cette tétralogie ne se suive pas de pièce en pièce, le fond respecte un fil conducteur. Les trois premiers opus ont reçu des distinctions, ce qui n’est pas le cas pour le dernier qui était un peu à l’écart de ses frères, selon les critiques. Mais l’oeuvre ayant obtenu le plus de distinction est Anima (2012). Il est le troisième roman de l’artiste et est l’un de ses accomplissements les plus notoires. Ce livre a été quatre fois lauréat et trois fois finaliste de différents prix de littérature. Wajdi Mouawad aime utiliser plusieurs médias artistiques, tant que ceux-ci permettent de raconter une histoire.

Mais l’oeuvre de Wajdi Mouawad dont j’ai réellement envie de traiter est Littoral. L’histoire raconte la mort du père de Wilfrid et de la recherche d’une sépulture digne. Cette pièce de théâtre, que j’ai lue, se base énormément sur la recherche de soi. Wajdi emmène les pensées de Wilfrid dans le monde physique de la scène, la psychologie du protagoniste se concrétise par des personnages, secondaires certes mais bien présents sur scène. Cette manière intéressante d’amener les pensées d’un personnage sur scène n’est pas simplement pratique, elle est aussi très dramatique. Cela rajoute à l’histoire de la proximité, de l’intimité et un sans filtre parfois très dérangeant. Cette pièce est très touchante et devrait, si ce ne l’est pas déjà, être un classique.

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