La Seine Vue De L'ile De La Grande Jatte
Recherche de Documents : La Seine Vue De L'ile De La Grande Jatte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soff • 14 Janvier 2015 • 2 305 Mots (10 Pages) • 2 133 Vues
1/ Artiste :
Georges Seurat (1859 – 1891) naquit à Paris dans une famille aisée de la bourgeoisie et n'aura jamais le souci de vendre ses œuvres. Son père, Antoine Seurat, était huissier de justice auprès du Tribunal de la Seine. Homme solitaire et taciturne, il ne vivait pas avec sa famille et ne lui rendait visite qu'une fois par semaine. Georges fut très proche de sa mère, Ernestine Faivre, qui sut lui donner son affection ainsi qu'à ses deux aînés et fut très tôt initié à la peinture par son oncle maternel Paul Haumonté-Faivre. Sa vocation ne fut ainsi jamais contrariée
En 1877, il s'inscrit aux Beaux-arts. Ses études sont interrompues par son service militaire qu'il effectue à Brest, où il réalise de nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer. En 1882, il se consacre à la maîtrise du noir et blanc et commence à peindre réellement.
Mais, Seurat trouve dommage que les teintes employées par les artistes ne rendent pas parfaitement bien celles que l’on retrouve dans la nature et décide de rapprocher l’art de la science. Il invente la technique du chromo-luminarisme (plus couramment appelé divisionnisme ou pointillisme), qui s'inspire des écrits du scientifique Michel-Eugène Chevreul sur la loi du contraste simultané des couleurs.
Cette technique permet de créer des effets d’ombre, en variant la taille des points et leur couleur. Elle permet également d’obtenir un nombre infini de couleurs secondaires sans mélanger les teintes mais en les juxtaposant. On utilise pour cela les trois couleurs primaires (rouge bleu & jaune) et leurs complémentaires (vert, orange et violet). Par exemple avec des bleus et jaunes, c’est seulement en prenant un peu de recul que le regard découvre des verts. L'aspect visuel obtenu est différent de celui obtenu en mélangeant des couleurs sur une palette et en les appliquant ensuite sur la toile.
Seurat achève, en 1884, Une baignade à Asnières (Londres, National Gallery), le premier des six grands tableaux qu'il va peindre dans sa courte vie. Il travaille longuement sur chaque toile, il multiplie les études et les dessins préparatoires. Ses principales œuvres sont :
Une baignade à Asnières 1884 (Londres, National Gallery)
Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte, 1884-1886
(Chicago, The Art Institute)
Les Poseuses, 1884-1886 (Philadelphie, Barnes Foundation)
La Parade, 1889 (New York, Metropolitan Museum of Art)
Chahut, 1890 (Otterlo, Kröller-Müller Museum)
Le Cirque, 1890 (Paris, Musée d'Orsay)
Sa technique séduit rapidement de jeunes peintres, tels Paul Signac et Camille Pissarro.
Il meurt subitement en mars 1891, à l'âge de 31 ans, probablement des suites d'une angine infectieuse. Sa famille découvrira alors qu'il entretenait depuis plusieurs années une liaison avec Madeleine Knobloch, de qui il avait eu un fils, Pierre Georges, né en février 1891, et qui devait d'ailleurs décéder deux semaines après son père, de la même infection. Seurat est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
2/ Analyse de l’œuvre :
Présentation :
La Seine vue de la Grande Jatte (1888)
Huile sur toile 65x81 cm – Musée des Beaux Arts de Bruxelles
Description de l’œuvre :
Sur ce tableau de Georges Seurat, on peut voir la Seine sur laquelle voguent un petit voilier et un canot. Sur la rive, se déploie un arbre. Au-delà du voilier, il y a une berge jaune, apparemment constituée de sable, où se dresse une construction. Un bosquet clôt ce paysage. Cette scène est peinte depuis l’ile de la Grande Jatte qui était un lieu de loisir et de promenade pour les parisiens de la fin du XIX° siècle. En 1880, Asnières était une banlieue aisée. Sur l'autre rive, Levallois-Perret était une banlieue ouvrière. L'île de la Grande Jatte est un lieu de rencontre entre ces deux mondes où partager des activités de loisirs.
La composition :
Dans ce tableau de petit format, Seurat établit des différences de plans en distribuant plusieurs zones délimitées soit par des lignes horizontales (la berge jaune, le bosquet) soit par des diagonales ascendantes (la rive herbeuse, l’arbre qui touche le ciel, la Seine qui se rétrécit à la droite du tableau).
Au premier plan, on voit un morceau de rive recouvert d’herbe où se dresse un arbre à tronc double dont le feuillage s’étend sur toute la largeur du tableau ne laissant que quelques trouées de ciel.
Au second plan, , il y a l’eau de la Seine sur laquelle glisse un bateau à 2 voiles blanches et un canot très fin, réduit à l’état de trait.
Le premier et le second plan occupent presque l’exacte moitié de l’œuvre
Au troisième plan, se trouve la berge sableuse et sa construction.
Au quatrième plan et dernier plan c’est un bosquet et des trouées de ciel qui apparaissent.
Il n’y qu’un personnage sur ce tableau : un homme courbé qui rame sur le canot.
Technique utilisée :
Ce tableau apparaît légèrement flou. Cela est dû à la technique utilisée par le peintre (divisionnisme, pointillisme). Les couleurs sont des touches très fines de couleurs pures : bleu, rouge et jaune juxtaposées directement sur la toile pour obtenir les diverses tonalités sans perdre de la luminosité.
Les bleus du ciel et celui plus soutenu de l’eau viennent s’harmoniser avec les verts des feuilles et de l’herbe. Les formes sont sans reliefs, et presque transparentes.
Lumière :
Sur l’ensemble des plans, la lumière est quasi identique, L’arbre malgré son feuillage impressionnant ne fait pas d’ombre.
Le ciel est très clair et ensoleillé. Le soleil se reflète sur l’eau, ce qui renforce l’effet de lumière. La lumière ne vient d’aucun endroit en particulier ; elle est partout ce qui la rend un peu étrange.
Dans cette œuvre, le temps semble arrêté.
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