Les métissages musicaux

Les métissages musicaux 

     La mondialisation culturelle est un phénomène d'émergence culturelle lié à la diversité, l'intérêt et la découverte.

Ce phénomène a d'abord été perçu comme un renouveau et une originalité artistique.

Aujourd'hui, grâce à la technologie, l'accès aux différentes cultures est facilité ce qui nous permet d'êtres reliés avec le monde entier et d'innover.

     La relativité culturelle est la croyance que toute musique s'ancre dans une réalité de temps et d'espace. Chaque musique traditionnelle se différencie des autres et offre une originalité musicale et ethnique.

La mondialisation culturelle est un phénomène lié à la Mondialisation qui se caractérise d'une part par la découverte de la diversité culturelle et des enjeux mondiaux, et d'autre part de l'émergence d'une culture commune qui menace les diversités culturelles. La Mondialisation a fait voyager la culture et les invariants entre les différents pays.

Les invariants sont nombreux, ils peuvent être liés au timbre ou à la couleur instrumentale, au mode de jeu, aux gammes et mêmes à la pratique sociale.

Par exemple, dans la musique des aborigènes d'Australie, la musique n'a pas d'existence à part du rituel ou de la cérémonie qu'elle accompagne au rythme. L'un de leurs instruments développés est un instrument à vent qui s'appelle le Didgeridoo. Pour en jouer, il faut être un homme et faire vibrer ses lèvres. La plupart des joueurs de cet instrument utilisent la technique de la respiration circulaire qui permet de maintenir pendant un laps de temps assez long, un souffle d'air continu à l'aide de la bouche.Le son produit par cet instrument est appelé le bourdon,il est produit lorsq´une ou plusieurs cordes ou anches vibrent toujours sur la même note ou forment un accord continu avec la tonique et la dominante de la gamme. Il est généralement accompagné de mots ou d’onomatopées imitant le cris des animaux prononcés par les Aborigènes.

Pour citer un autre exemple, le raga, qui est une mode musicale dans la musique de l'Inde, caractérisé par une structure déterminée, des ornements et un motif mélodique spécifique qui correspond à un climat émotionnel. Dans un raga, un ou plusieurs instruments (tampura, grand luth à manche long) ont pour but d'installer un fond sonore qui sert de base harmonique à la musique.

     Par le passé, les rencontres faites par les voyages ou les migrations subies ont initié le brassage musical. Cette mondialisation culturelle a crée de nouvelles esthétiques. Bob Marley a apporté le raggae au monde entier avec son titre «  No Woman No Cry » Il influencera par la suite de nombreux styles musicaux comme la pop, le rock ou alors le rap. En considérant la période avant le milieu du XXe siècle, cette mondialisation culturelle était vécue, du côté de la production (compositeurs, interprètes) comme un renouveau, une découverte et donc comme une originalité perçu par le public. Le groupe français Stupeflip, qui mélange à la fois le hip-hop au punk à la musique électronique a fait une sample sur une composition de Carl-Maria Von Weber du 18e siècle, Der Freischutz Overture pour la réutiliser dans leur musique « Stupeflip Vite ».

     Le phénomène récent de mondialisation accrue accélère les processus de métissages musicaux. On pourrait alors se demander si ce phénomène menace les identités musicales. Un exemple de quand l'ici et l'ailleurs se rencontrent est l'oeuvre N'Kapelama, crée en 2015 par deux artistes de deux cultures différentes Vincent Ségal et Ballaké Sissoko. Vincent Ségal est un violoncelliste et bassiste francais et Ballaké Sissoko est un joueur de Kora malien issue d'une famille de Griot. Le Griot est une personne qui office comme communicateur traditionnel en Afrique de l'Ouest. Sa fonction est l'intercession et la préservation des coutumes. N'Kapelama est un échange et une symbiose entre deux cultures opposées et éloignées géographi-quement. C'est une conversation poétique d'une rencontre entre deux instruments inconnus entre eux, la Kora et le Violoncelle.L'album, musique de nuit propose de l'improvisation envoûtante, caractérisée par des effluves sonores d'ici et d'ailleurs. Le caractère singulier de chacun des instruments ressort dans l’œuvre car le timbre de la Kora est clair et cristallin tandis que celui du violoncelle est plus rond et refermé. Les modes de jeux sont différents, le joueur de Kora pince les cordes et fait des trilles, tandis que le violoncelliste a un jeu pizzicato et effectue des tréomolo d'arche. Cette rencontre entre deux musiciens d'univers différents, c'est à dire de musique savante européenne avec de la musique traditionnelle d'Afrique de l'Ouest est un échange singulier qui démarque chaque culture de l'autre et qui au contraire, ne fait pas perdre les identités musicales mais les mets en valeur.

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