L'isolement

EMC : L’isolement

  Certaines pratiques solitaires ou certains évènements de la vie quotidienne peuvent amener à un isolement. Cet isolement provoque de nombreux effets chez la personne touchée et va, dans certains cas, jusqu’à une mise en danger.

On peut se demander comment, à la suite de cet enfermement, on peut en arriver à de telles conséquences. Pour y répondre, nous nous appuierons sur le cas particulier des hikikomori. Pour cela, nous traiterons dans un premier temps des causes et dans un deuxième temps des conséquences de cet isolement pour les individus et pour la société. Et pour finir, nous verrons le rôle de la société pour lutter contre la prolongation de cet abandon de tout contact humain.

  Tout d’abord, nous nous intéresserons à l’exemple des hikikomori. C’est un terme japonais qui pourrait se traduire par « retrait social ». Il désigne un syndrome d’isolement extrême, les personnes qui en souffrent vivent enfermées, retirées de la vie sociale. On est considéré comme un hikikomori lorsque cela fait plus de 6 mois que l’on vit reclus. Les hikikomori ne souffrent pas de maladie mentale mais comptent sur leurs parents pour survivre ; ils ne travaillent pas, ne font pas d’études, ne sortent pas et ne rencontrent personnes. Ce comportement est apparu au Japon. Ce pays a subi une grande crise économique en 1990. Depuis, à Tokyo comme dans le reste du pays, la pauvreté est honteuse : les mendiants sont rares et les personnes connaissant des difficultés financières accordent plus d’importance à leur apparence plutôt qu’à leur nutrition. Ainsi, certaines personnes préfèrent devenir invisibles et c’est comme ça que les hikikomori ont commencé à se développer. Mais il pourrait aussi exister une autre explication : être hikikomori pourrait être une forme de rébellion contre les changements de culture du pays, qui était très collectif et qui devient individualiste.

Ce phénomène touche aujourd’hui des gens de tout âge, mais est surtout présent chez les jeunes hommes. En 2016, le gouvernement japonais estimait  le nombre de reclus à 540 000 pour les 19-35 ans. Toute classes d’âge confondues, ils seraient plus d’1 million. On commence à observer des hikikomori dans nos sociétés occidentales. En France ils seraient des dizaines, principalement âgés de 15 à 49 ans.

Ce rejet de la société et cet isolement ont des conséquences personnelles assez importantes.

Le manque de contact social prolongé a un effet dévastateur sur la santé mentale des hikikomori. Ils perdent leur capacité à vivre en société. Ils s’enferment dans leur chambre et passent la plupart de leur temps à dormir, à regarder la télévision, à jouer sur l’ordinateur et à surfer sur internet. Leur hygiène de vie est donc malsaine et insalubre. Certains s’équipent de bouteilles pour faire leurs besoins, ou s’enferment dans le noir avec leur plateau repas posé devant la chambre par les membres de leur famille.

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