Persépolis

PERSEPOLIS

Marjane SATRAPI est née en 1969 à Téhéran, en Iran, sous le régime du Shah. Persépolis est un film d’animation autobiographique sorti en juin 2007. Il dure 1 heure 32. Il est tiré de la bande dessinée du même nom. Ce film est construit en flash back en noir et blanc  opposant le présent par la couleur. Dans ce le long métrage il y a 80.000 dessins ! Marjane Satrapi a écrit l’histoire et Vincent Paronnaud l’a aidée à rédiger le scénario et le découpage.

Résumé du film : La première scène se passe à l’aéroport d’Orly en France. Marjane  hésite à prendre un avion en direction de Téhéran. Elle se souvient  qu’en 1978 à l’âge de 8 ans, en Iran, elle était petite et insouciante elle est choyée par sa famille.

Intellectuels modernes, ses parents soutiennent la révolution contre le Shah 1979. Mais leurs espoirs de liberté tombent avec la mise en place de la République islamique. Elle subit alors les privations et les bombardements lors de la guerre Iran-Irak. Puis elle est obligée de porter le voile.

C’est une adolescente qui se révolte de plus en plus et ses parents, pour la protéger,  décident  de l’envoyer en Europe  à 14 ans à Vienne où elle connaît sa deuxième révolution : l’adolescence, la liberté.

Mais elle s’adapte difficilement à la vie européenne et revient en Iran où elle se marie. Mais elle se rend compte qu’elle ne peut pas vivre dans ce pays privé de libertés, elle divorce alors et part définitivement pour la France.

Analyse du film :

Dans ce film d’animation Marjane SATRAPI utilise beaucoup l’humour pour s’exprimer :

• L’humour est surtout présent dans la séquence de la transformation du corps : les changements sont soudain, imprévisibles et affectent toutes les parties du corps successivement ; le comique est accentué par le mouvement de chute et de redressement du corps comme si le personnage était un jouet mécanique. La narratrice pratique ici l’autodérision et transforme une aventure personnelle en histoire universelle.

C’est pareil, dans La scène de la rencontre et la rupture avec son petit ami Marcus : on y voit l’exagération des dessins avec des caricatures drôles et émouvantes. Lors de la rencontre amoureuse, on entend les violons, ils se promènent en voiture qui plane, les étoiles  brillent dans le ciel. et lors de la rupture Marjane revient sur la réalité de la situation.  Elle amplifie négativement le  visage  et le caractère de Marcus qui se transforme ensuite pour finir laid et boutonneux.

L’humour sert également à dédramatiser: les anciens partisans du Shah sont devenus les ennemis du Shah : par exemple dans la scène où la maitresse oblige les enfants à déchirer les images du shah dans les livres d’école. Ils obéissent alors avec nonchalance.

A plusieurs reprises l’humour sert à condamner le port du voile dans ce film mais également dans la bande dessinée comme dans la scène du foulard où les enfants ne savent pas pourquoi ils doivent le porter, alors ils s’en servent  come instrument de jeu.

En conclusion :

On peut dire que Marjane SATRAPI, a réussi avec l’humour , à réaliser un film engagé qui dénonce :

- le régime totalitaire mis en place par  la république islamique 

- la condition féminine, du droit des femmes, la discrimination 

- enfin en Europe il dénonce  le racisme, l’exclusion, l’indifférence

Ce film, interdit en Iran, a obtenu en France le prix du jury au festival de Cannes, en 2007 il a également obtenu 2 césars.

On peut faire un lien avec beaucoup d’œuvres comme le film Une séparation, d’Asghar FARHADI en 2011, sur les conditions de vie en Iran et l’histoire d’un couple qui se sépare, de leur fille qui doit choisir entre vivre avec son père en Iran ou vivre avec sa mère et partir aux Etats-Unis. On peut également faire le lien avec des dessins de Cabu qui par l’humour avec ses dessins a défendu la liberté et critiqué les intégristes musulmans. Exemple du dessin : « C’est dur d’être aimé par des cons »

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