Mourinho et l'éthique journalistique
Analyse sectorielle : Mourinho et l'éthique journalistique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yayo • 6 Mars 2014 • Analyse sectorielle • 964 Mots (4 Pages) • 854 Vues
Mourinho... Au revoir José Mourinho ». Voilà comment l’entraîneur de Chelsea conçoit l’exercice journalistique : « Bonjour » – Les questions – « Au revoir ». Et en aucun cas, le réalisateur n’a le droit de filmer en dehors des scènes de tournage. C’est aussi simple que ça. D’où la surprise du Portugais à l’heure du Canal Football Club le 23 février dernier. La chaine cryptée diffuse alors la fameuse vidéo. Une discussion privée dans laquelle Mourinho ironise sans gêne (c’est du off) sur Eto’o, Falcao et Monaco. Le journaliste n’a pas dit qu’il démarrait son interview, c’est donc du off. Mourinho a beau voir la petite lumière rouge, il s’en fout puisque c’est du off. Mourinho se croit à l’abri. Il comprendra que non.
À cette rare scène footballistique, s’offrent alors quatre explications plausibles. La première : Mourinho est un blagueur. Il s’emporte. Ses farces vont plus loin que ses pensées. La vidéo a été diffusée et il se rend compte de sa connerie. Mais jamais il n’aurait pensé que le journaliste allait laisser passer ces boutades à la télé. Il s’en prend à Canal +, qui ne comprend rien à son humour. Il s’est laissé avoir par le off. Deuxième solution. Mourinho veut se faire virer de Chelsea. L'homme rêvait de Manchester United cet été. Il a finalement choisi les Blues. Un peu par défaut, mais aussi par confort. Du coup, il décide de réitérer ses frasques madrilènes. Il se met tout le monde à dos et se mue dans son coin. Il quittera Chelsea en fin de saison. Il a utilisé le off à bon escient. Troisième solution. Mourinho est un génie et il veut titiller les joueurs en question. Eto’o ne marque pas assez. Il le vexe pour mieux le remotiver. Et Falcao s’emmerde à Monaco. Il exacerbe sa fierté. Radamel est touché. Il signe à Chelsea cet été pour prouver à José le contraire. Coup de poker risqué. Il s’est servi dangereusement du off. Et enfin quatrième et dernière solution. À la fois la plus probable et la plus triste. Comme de nombreux politiques, Mourinho sait que le off a complètement disparu des pratiques journalistiques modernes. Et il ne s’est pas gêné pour parler librement parce qu’il sait que les journalistes ne se servent plus du off.
Le off n’existe plus
OK, le journaliste filmait. Eh oui, José a bien vu la petite lumière rouge. Mais pour une fois que ses propos sortaient un petit peu des discours rodés et efficaces, il a certainement pensé que ça n’intéresserait pas un journaliste. Comme si tout était normal, puisque ça se passe TOUJOURS comme ça. Dans sa tête, José a imaginé que le journaliste allait bien sagement se débarrasser de ses images sans rien avoir à lui demander. Tout ça parce que ce n’était pas l’objet du jour. C’est une situation que connaît bien Daniel Carton, un ancien journaliste. Tellement, qu’il a écrit plusieurs bouquins sur le sujet : « Le off n’existe plus aujourd’hui. À force de soigner leur discours, les communicants ne se rendent plus compte de l’objet de notre métier. À l’inverse, si les journalistes montraient un peu l’exemple et habituaient tous ces "Grands Hommes" à pratiquer sérieusement leur métier, cette histoire ne se serait jamais passée ainsi. Mourinho aurait su que le journaliste allait se servir de ces images. »
Cette
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