Quelle Sont Les Relations Entre Le Champ Journalistique Et Politique

Quelles sont les relations des journalistes au champ politique ?

On peut observer dans la vie politique actuelle un certain paradoxe. D’un côté, les événements politiques (élections municipales remaniements ministériels…), et surtout l’action politique (mesures du ministre de l’Intérieur, départ des verts du nouveau gouvernement), bénéficient d’une très forte médiatisation. De l’autre, on observe la continuité d’un désaveu des citoyens envers les hommes politiques, qui se traduit par des taux d’abstention colossaux.

Le champ est l'espace dans lequel s'affrontent dominants et dominés. Il existe une variété de champs différents, aux contenus divers. (Champ politique/économique/journalistique etc.)

Au sein d'un même champ, les individus sont vu comme des agents sociaux en compétition qui se comportent selon des règles imposées. Chaque champ est indépendant, mais un même individu fait partis en même temps de plusieurs champs. Cependant, un individu n'est pas au même niveau dans chaque champ, et il est possible de se retrouver en même temps au sommet hiérarchique dans un champ économique, et au plus bas dans le champ journalistique.

Pierre Bourdieu compare cette théorie à un jeu dans lequel chaque joueur possède ou non des atouts. Les individus tentent d'obtenir une place avantageuse dans chaque champ.

Le journalisme consiste en deux activité distincte. En premier lieu transmetteur de communication : une communication descendante, véhicule de la communication politique que les gouvernants adressent aux gouvernés ainsi qu'une communication montante, diffuseur des revendications des gouvernés à l’endroit des gouvernants. Il est en second lieu, un lieu d’analyse des faits politiques, ce qui fait de lui un vif contributeur à la formation de l’opinion. Le journalisme politique est donc non seulement transmetteur d’information, mais aussi source d’information. L’ambiguïté de ce rôle nécessite une interrogation : la médiation opérée par les journalistes entre gouvernés et gouvernants permet-elle de resserrer les liens entre ces deux entités ? Il apparaît que, tout en assurant la publicité de la vie politique, les journalistes politiques contribuent à la décrédibiliser.

Le journalisme politique est en effet un médiateur nécessaire à la communication entre gouvernés et gouvernants (I), mais, n’étant pas neutre, il constitue un obstacle à la création d’un lien direct entre gouvernés et gouvernants (II).

I – Le journalisme politique : Outil de communication nécessaire entre le gouvernement et ses citoyens.

Considérer le journalisme politique comme un moyen de communication implique nécessairement une bilatéralité. L’information circule en effet dans les deux sens : elle permet aux gouvernants de faire passer leurs messages politiques à la population (communication descendante) (A), elle permet aussi aux gouvernés de faire entendre leur voix auprès des gouvernants (communication montante) (B).

A- Un outil de communication au service des leaders politiques

Le journalisme politique qui s’exerce dans les médias de masse contribue à rendre l’action politique compréhensible du grand public. L’information politique est ainsi souvent vulgarisée dans le but de permettre au citoyen une meilleure compréhension de la politiques, ce qui l’aidera à construire son propre esprit critique sur les actions ou les hommes politiques. Le journalisme politique assume un rôle d'éducateur politique des citoyens. Fort de son autonomie, le journalisme politique est aujourd'hui justifier et plausible pour les gouvernants.

Les hommes politiques gagnent donc en crédit à s’exprimer via des médias indépendants.

D’autre part, les médias, en particulier la radio et la télévision, ont un pouvoir de représentation de la réalité politique. Ils sont pour les gouvernants le seul moyen de faire savoir aux citoyens qui ils sont, ce à quoi ils croient… Ils permettent donc aux leaders politiques d’établir un contact direct avec la base citoyenne.

La communication entre le monde politique et les citoyens se fait d’autant mieux que les médias ont gagné en neutralité politique. En effet, face aux contraintes économiques, les journaux ont renoncé à une virulence susceptible de diviser leur lectorat. Les journaux semblent donc moins enclins à favoriser une tendance politique particulière. Les messages politiques dont ils sont porteurs gagnent par là en objectivité et par conséquent, en crédibilité auprès du public.

B- Un outil de communication au service de la base citoyenne.

Le journalisme possède un pouvoir de représentation politique certes, mais il dispose d’un pouvoir de représentation sociale tout aussi important. Il permet en effet de décrire les réalités sociales auxquelles font face les citoyens et éveille par là même le monde politique à s’intéresser au sujet traité.

Le journalisme politique constitue également pour les gouvernés un droit d’interpellation de leurs gouvernants. En effet, le journaliste donne la parole aux gouvernés par le biais de l’interview ou du reportage, ce qui lui permet d’exprimer ses revendications. Ainsi, la volonté des gouvernés de voir leurs gouvernants adopter telle ou telle mesure doit nécessairement s’exprimer dans les médias pour être entendue. A titre d’exemple, les citoyens réunis en associations ou groupes de pression se doivent d’exister médiatiquement pour interpeller les pouvoirs publics, d’où la fréquence des manifestations, des actions symboliques, destinées à attirer l’attention des médias.

Ces pouvoirs de représentation et d’interpellation que met

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