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Les Relations Des Journalistes Au Champ Politique

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Par   •  2 Avril 2014  •  2 609 Mots (11 Pages)  •  1 049 Vues

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Sujet : Quelles sont les relations des journalistes au champ politique ?

D’après Dan Rather « Les journalistes sont faits pour aboyer ! » ,ce journaliste américain a présenté durant presque trois décennies le grand journal de CBS avant d’être « renvoyé à la niche » nous dit Bruno Masure un journaliste politique( de 1973 à 1984 pour RMC et TF1 puis pour France 2) il décrit les journalistes comme de « gentils caniches » qui obéissent au doigt et à l’œil lorsque leur maitre les appellent et qui, lorsque que la gamelle est meilleure ailleurs, changent de maitres et que rare sont les journalistes qui refusent de jouer les chiens de garde du système… cette métaphore des journalistes et des politiciens nous amènent à nous interroger sur les relations qu’entretiennent les deux champs l’un envers l’autre. Par ailleurs Masure soulève l’ambiguïté des rapports qu’entretiennent les médias avec le pouvoir il souligne ainsi une première lorsque depuis l’élection de Nicolas Sarkozy : un président de la république tutoie les journalistes et vice versa. Cette proximité nous amène a nous interroger sur la nature des champs politique et journalistiques. Pour Pierre Bourdieu, les champs sont « des espaces structurés de positions (ou de postes) dont les propriétés dépendent de leur positions (sic) dans ces espaces et qui peuvent être analysés indépendamment des caractéristiques de leurs occupants (en partie déterminées par elles) » en somme c’est un lieu où s’organise des relations de pouvoir et de domination entre classes et fractions de classes. Bourdieu nous explique que dans chaque champ il y des dominants et des dominés et que chaque champs a une logique interne qui lui est propre et une logique externe dans laquelle il noue des relations avec les autres champs. Le champ politique est dans une logique de compétition autour du contrôle de l’appareil d’Etat, et ce contrôle implique des possibilités d’intervention dans l’ensemble de la société régie (matériellement et symboliquement) le champ politique est donc vaste. Le métier des journalistes consiste à informer le public à travers un média, il collecte vérifie sélectionne synthétise et commente des faits pour les présenter au public, ceux-ci cherche à acquérir une certaine légitimité et une reconnaissance de leur compétence. Entre la volonté d’acquérir un prestige et la volonté d’acquérir un pouvoir d’influence les deux champs trouvent intérêts à se relier. Cependant on observe d’un côté une montée en puissance des médias qui prennent de plus en plus d’ampleur dans la vie et pratiques politique et qui bénéficie d’une certaine influence qui suscite l’intérêt des politiciens et de l’autre côté les politiciens qui sont des agents reconnus et légitimés par l’Etat et qui bénéficient du capital politique ,des prestiges que convoitent les journalistes. On peut donc parler d’un mécanisme de contre-pouvoir des deux champs. Mais certains se demandent s’il n’existerait pas une dominance d’un des champs sur l’autre qui est le dominant et qui est le dominé entre les deux… Pour cela il serait intéressant de nous demander en quoi existe-il une interdépendance inégale entre le champ politique et les journalistes ? On verra tout d’abord qu’il existe des avantages qui favorisent l’interconnexion entre les deux champs (I) Puis on verra qu’il existe également des contraintes qui lient le champ politique et les journalistes (II)

I-Contraintes qui lient le champ politique et le champ journalistique.

A-La lutte des journalistes pour la reconnaissance des politiciens et du public

Le Bohec un professeur en sociologie des médias et de la réception nous explique le conformisme des journalistes politiques (de la télévision) à l’égard des « puissants », auparavant le métier de journaliste était en quelque sorte méprisé dans les années 50 à 70 avant l’essor de la télévision. En effet les journalistes devaient redoubler d’effort pour rehausser ce métier et le rendre prestigieux. Cependant un dilemme persiste, celui de rendre le discours politique audible au plus grand nombre en captant l’attention des gens sans pour autant banaliser le discours politique en le simplifiant pour prouver leurs compétences auprès de la sphère politique.

Les relations entre journalistes et politiques sont traditionnellement marquées par la dichotomie connivence/conflit pour ne pas dire associés rivaux.

De nombreux auteurs aux positions différenciées comme Bourdieu, Charon, Rieffel ou encore Halimi signalent tous que les relations entre l’élite journalistique et les politiciens ne sont pas tant marquées par le conflit et par une fonction de contre-pouvoir mais plutôt qui se présentent comme une forme coopérative et consensuelle, on appelle ce type de journalisme de « fréquentation » de « révérence » envers le pouvoir politique c’est ce que l’on appel couramment en France « journalisme de connivence ». François Mitterrand a lui-même parlé de « classe politico-médiatique » du fait de leur complicité. Cette connivence contribue à raviver à l’excès l’image d’une presse française trop liée au pouvoir politique et cela a des conséquences négatives pour les journalistes eux-mêmes puisque s’opère dans l’opinion publique un double amalgame qui conduit à mettre dans le même sac politiques et journalistes. L’exemple des interviews présidentielles illustre bien cette pratique du journalisme de connivence ou les politiciens contrôle l’information.

En France encore aujourd’hui il est dans la pratique que les interviews présidentielles retransmises à la télévision soient contrôlées par l’Elysée. Ces interventions sont préparées minutieusement par une équipe de communication présidentielle qui se charge de désigner les journalistes qui animeront l’interview tout en déterminant la date, les décors, la chaîne etc, ainsi que le contenu du questionnaire soumis au président .Tout est ainsi préparé pour que l’intervention présidentielle soit réussite. Le journal le Monde consacra un large reportage à l’analyse de ce phénomène. Dans celui-ci, de nombreux étrangers montrent leur perplexité ou leur consternation devant le journalisme français qu’ils considèrent excessivement complice du pouvoir politique, ainsi l’américain Daniel Tilles correspondant de The International Herald Tribune à Paris pense que les journalistes qui interviewent le président craignent la critique.

L’outil du sondage permet aux journalistes de légitimer leur statut auprès des hommes politiques. En effet cet outil permet de mesurer l’opinion publique et plus encore certains

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