La fontaine Stravinsky / Nikki de Saint Phalle et Jean Tinguely
Commentaire d'oeuvre : La fontaine Stravinsky / Nikki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar phanou48 • 18 Janvier 2022 • Commentaire d'oeuvre • 2 149 Mots (9 Pages) • 557 Vues
La fontaine Stravinsky (1983)
Nikki de Saint Phalle et Jean Tinguely
PRESENTATION : TITRE : Fontaine Stravinsky NATURE : « Fontaine sculpture » ARTISTES : Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle, dite Nikki de Saint Phalle (née à Neuilly-sur-Seine le 29 octobre 1930, décédée à San Diego le 21 mai 2002) Jean Tinguely (né le 22 mai 1925 et décédé à Berne le 31 août 1991). Ils sont tous deux artistes plasticiens, peintres et sculpteurs. Ils font partie du courant des « Nouveaux réalistes ». Ils sont mariés depuis 1961 et collaborent à des projets communs. La Fontaine Stravinsky est l’un d’entre eux. QUELQUES DATES : 1981, le projet est confié à Jean TINGUELY et Nikki de SAINT-PHALLE. Le 29 septembre 1982, ils sont officiellement désignés pour réaliser la « Fontaine Stravinsky ». Le 16 mars 1983, la Fontaine est inaugurée. LIEU : Place Igor-Stravinsky, 4ème arrondissement de Paris, quartier Beaubourg. C’est une place piétonne. Elle se situe entre la façade sud du Centre Georges Pompidou, l'église Saint Merri et l'IRCAM, dont les 5 niveaux souterrains situés sous la fontaine sont invisibles, pour des raisons d'isolation acoustique. DIMENSIONS : 36 m x 16,5 m et 580 m2 pour le bassin. MATERIAUX : Aluminium, acier et moteurs pour les sculptures de Jean TINGUELY. Polyester armé de fibres de verre et structure en acier pour les sculptures de Nikki de SAINT-PHALLE.
CONTEXTE HISTORIQUE : Nous sommes sous la présidence de François Mitterrand, élu en 1981, 4ème Président de la Vème République, qui succède à Valery Giscard d‘Estaing. C’est le 1er Président socialiste de la Vème République. Son arrivée au pouvoir a entrainé de nombreuses réformes comme « l’abolition de la peine de mort », la 5ème semaine de congés payés, la décentralisation… Et, pour ce qui concerne la culture, la création du « 1er Ministère de la culture », l’autorisation des « radios libres »… Il est à l’origine de la création du « Grand Louvre », le musée actuel, avec la construction de « la Pyramide » dans la Cour carré, de l’architecte PEI, et des fameuses « Colonnes de BUREN », Place du Palais royal, mais aussi de la « Grande arche » de la Défense... Autant de projets qui ont suscités une vive polémique à cette époque… La Fontaine Stravinsky est une commande publique, de Jacques CHIRAC, alors Maire de Paris, en partenariat avec le Ministère de la culture et le Centre Georges Pompidou. C’est Pierre BOULEZ, fondateur et directeur de l’IRCAM, qui est à l’origine de cette oeuvre, en hommage à Igor STRAVINSKY. Son financement est prélevé sur le budget de construction du Centre Georges Pompidou ainsi que sur des fonds privés. Elle a été inaugurée par Jacques CHIRAC. |
I) BIOGRAPHIE DES AUTEURS
La Fontaine Stravinsky, ou Fontaine des automates, réalisée en 1983, est l’œuvre commune Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely
1. Niki de Saint Phalle (1930-2002).
Née à Neuilly sur Seine, elle passe son enfance à New York. Elle revient vivre à Paris en 1952 où elle se lie avec Tinguely qui deviendra son compagnon et avec qui elle réalisera plusieurs oeuvres. Elle commence à fabriquer et à peindre des objets en plâtre puis utilise de nouveaux matériaux comme le polyuréthane.
A partir de 1965 apparaissent les premières Nanas. Les Nanas sont des poupées géantes gaies, colorées, rondes qui semblent légères comme des ballons. Elles rappellent les jeux de l'enfance. Elles sont parfois habitables comme celle commandée par le musée d'Art moderne de Stockholm en 1966 qui contient des salles d'exposition, de cinéma, un bar.
Mais la Nana, énorme poupée colorée et ludique, est en même temps une caricature de la femme telle que la proposent les médias. Elle est l’une des dénonciations les plus percutantes sur la condition féminine dans les années 60 et restera le motif central de l'oeuvre de Niki de Saint Phalle. Elle réalisera aussi beaucoup d'aménagements urbains comme la fontaine Stravinsky.
2. Jean Tinguely (1925-1991).
Il est né et a grandi en Suisse. Fils d'ouvrier, il a commencé à construire de petites roues en bois au bord des ruisseaux. Élève de l’école des Arts Appliqués de Bâle, il réalise ses premières sculptures actionnées par un moteur électrique à partir de déchets récupérés. Il continue à fabriquer des machines inutiles, bruyantes et délirantes à Paris où il s'installe en 1952. Il y rencontrera l'artiste Niki de Saint Phalle qui deviendra sa compagne et dont il animera plusieurs sculptures.
Depuis 1963, le métal des sculptures de Tinguely, peint en noir, prend un aspect plus austère. Ses sculptures qui produisent des bruits et des mouvements sans fonction apparente apparaissent comme des parodies du fonctionnement industriel, des " anti-machine ". Les mécanismes mis au point par Tinguely sont en effet à l'opposé de ce que l'on entend ordinairement par " machine ". Elles sont imprécises, se trompent, grincent, et surtout, ne fabriquent rien.
Jean Tinguely continuera, toute sa vie, à construire à partir de déchets un grand nombre de machines, généralement inutiles et délirantes, qui rappellent les constructions des jeux mécano des enfants. L'étude du mouvement restera le thème central de ses créations.
II) DESCRIPTION DE L'OEUVRE
Les deux artistes ont choisi de collaborer pour créer un ensemble de sculptures fontaines animées en hommage à l’œuvre musicale de Stravinsky.
1) Vue générale.
Il s'agit d'un vaste bassin rectangulaire peu profond dans lequel plusieurs sculptures mécaniques noires ou colorées sont animées par la force de l'eau. Un banc en béton est intégré au pourtour du plan d'eau. Les sculptures, au nombre de 16, sont disposées de manière relativement égale dans le bassin.
Sept sculptures sont de Jean Tinguely, la vie, le renard, la diagonale, Ragtime, la clé de sol, et six de Niki de Saint Phalle : le coeur, l’oiseau de feu, le chapeau de clown, la sirène, le serpent, le rossignol. Trois sont des œuvres communes : l’éléphant, la mort, l’amour.
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