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LA GRAVURE DANS LES PAYS DU NORD DU XVIe SIECLE AU XVIIe SIECLE

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Par   •  24 Octobre 2015  •  Dissertation  •  2 737 Mots (11 Pages)  •  1 033 Vues

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LA GRAVURE DANS LES PAYS DU NORD DU XVIe SIECLE AU XVIIe SIECLE

On sait que la gravure existe depuis très longtemps, des gravures ont même été datées de l’époque de la préhistoire. La gravure sur bois, la xylographie, une des plus anciennes techniques d’impression, est connue depuis fort longtemps en Chine. Elle s’est ensuite propagée jusqu’en Europe vers 1400 avec la diffusion du papier au XIVe siècle et l’invention de l’imprimerie par Gutenberg au XVe siècle, mais c’est en Allemagne et en Hollande que la gravure s’est le plus développée. C’est là qu’on retrouvera les plus grands graveurs du 16e au 17e siècle.

I – La gravure

1 – Qu'est-ce que la gravure ?

C’est à partir du XVe siècle que la gravure est utilisée en Europe comme moyen d’expression artistique. Mais elle sert avant tout à la multiplication des livres de prières et joue principalement un rôle éducatif pour le peuple et les illettrés, elle est alors considérée comme une simple technique de reproduction.

La gravure, dans les pratiques artistiques, désigne une technique, le fait de « graver », c'est-à-dire de creuser ou d’inciser un matériau, mais elle désigne aussi l’œuvre finale obtenue, le matériau gravé lui-même ou bien sa transposition sur un support. C'est aussi le moyen pour les artistes peintres de faire connaître leurs œuvres au-delà de leur région et de leur pays : les peintures sont reproduites par les graveurs et diffusées aux quatre coins du continent.

Biblia pauperum, la Bible des Pauvres, xylographie

La technique la plus ancienne, utilisée dès l’Antiquité pour l’impression des étoffes est la gravure sur bois ou xylographie. La matrice est une tablette de bois dur taillée « dans le fil » c’est-à-dire dans le sens des fibres.

2 – Les procédés de gravure

Depuis son apparition, la gravure a gagné de nombreux supports tels que le bois, le métal, le linoleum, au burin, ou à la pointe-sèche, à l’eau-forte ou à l’aquatinte, ou encore à la manière noire.

La gravure s’exécute suivant trois grands procédés : la gravure en relief sur bois ou métal également appelée la taille d’épargne, la gravure en creux sur métal, ou taille douce, et la gravure à plat. Grace à ces trois procédés, des techniques multiples peuvent être réalisées, expliquant ainsi la richesse et la complexité de cet art.

La gravure en taille d'épargne est la technique employée pour la xylographie (gravure sur bois) et la linographie (gravure sur pierre). On parle de taille d’épargne lorsque la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet, seul le dessin est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est donc « épargné » d’où le nom du procédé. Le graveur évide la matière autour du dessin pour faire apparaître le motif en relief.

La gravure en creux, appelée aussi taille-douce, se pratique le plus souvent sur un métal, généralement sur le cuivre - on parle alors de chalcographie - mais également sur le zinc, le laiton et l'acier.

Le dessin est réalisé en creux sur une plaque métallique. Ils existent plusieurs moyens pour entamer le métal : le burin, la pointe sèche, l’aquatinte et l’eau-forte.

La taille directe au burin est une technique consistant à réaliser des tailles avec un burin (outil des orfèvres), c’est une tige d’acier trempé affûtée en biseau et montée sur un manche en bois. Celui-ci permet d'inciser les lignes du dessin directement sur la plaque métallique. Cette technique demande une grande dextérité de la part du graveur, et donc un long apprentissage afin d’acquérir une grande souplesse de la main pour modeler le trait comme il le souhaite.

Lors de l’incision de la plaque, de petits copeaux, appelés barbes, se soulèvent légèrement au bord des sillons. Elles retiennent l’encre lors de l’impression et donne un rendu velouté. Il est possible de les enlever à l’aide d’un ébarboir mais aussi de les adoucir avec un brunissoir afin de faire varier l’intensité du trait. Plus l’entaille sera profonde plus le trait sera noir à l’impression.

L’eau-forte quant à elle, procédé de taille indirecte, nécessite l’aide d’un mordant chimique, c’est-à-dire un acide. La plaque de cuivre à graver est recouverte d’un vernis puis est travaillé avec une pointe aiguisée, cela permet de travaillé dessus avec le même geste que le dessinateur. La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide qui attaque les zones découvertes par le vernis, formant ainsi un relief en creux pouvant retenir l’encre servant à l’impression. Plusieurs bains successifs d’acide pouvait être exécuté afin d’obtenir des variations de teintes. Il faut alors ajouter du vernis à recouvrir dans les zones souhaitées. La morsure sera alors moins profonde et cela permettra de réaliser une distinction entre les différents plans et de créer des illusions de profondeur. Tout au long de ces opérations, il est possible de contrôler et de corriger le travail préalablement exécuté. C’est au XVIIe siècle que cette technique connaîtra ses véritables heures de gloire.

L'aquatinte est un procédé d'eau-forte qui permet d’obtenir différentes tonalités par la morsure dans un bassin d'acide. La plaque de métal est recouverte ici par une couche de résine ou de bitume en poudre. Elle permet, grâce à l'utilisation de particules de colophane saupoudrées puis chauffées, d'obtenir une surface composée de points plutôt que de traits et introduit ainsi plus de variétés dans les rendus.

Le procédé de la pointe sèche consiste à tailler directement dans la plaque de métal avec une pointe d’acier ou de pierre. La pointe sèche ne trace pas un sillon net comme le burin, mais raye le métal de manière plus irrégulière. Elle laisse comme le burin des barbes le long de l’incision. Lors de l’impression, ces barbes donnent un aspect velouté puisqu’elles retiennent l’encre. Elles constituent l’essence de cette technique puisque la force des lignes et la couleur à l’impression en dépendent complètement. En exerçant, la même force sur une pointe, il est possible d’obtenir quatre lignes différentes. L’aspect obtenu lors du tirage sera aussi différent en fonction des pointes choisies, de l’angle d’attaque et de la force de pression.

On peut ajouter aux deux précédents procédés la gravure à

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