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L'évolution du rôle de l'artiste entre le moyen-âge et la renaissance

Dissertation : L'évolution du rôle de l'artiste entre le moyen-âge et la renaissance. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2020  •  Dissertation  •  4 056 Mots (17 Pages)  •  881 Vues

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Du Moyen Âge à la Renaissance, plusieurs continuités s’imposent. D’abord, l’appréciation des oeuvres antiques n’est pas unique aux penseurs de la Renaissance : certaines pièces de la

littérature médiévale sont inspirées de textes de l’Antiquité. Les poèmes de Virgile, notamment, sont respectés à travers toute l’Europe médiévale, et la légende de Troie influencera Benoît de Saint-Maure pour son Roman de Troie, écrit en 1665 . Ensuite, même si des différences culturelles s’imposent, les populations plus pauvres ne constatent pas ces changements, puisqu’ils ne les affectent pas. Les structures politiques restent d’ailleurs inchangées. Malgré les éléments qui demeurent entre les deux périodes, les philosophes humanistes considèrent qu’il existe une réelle divergence entre leur époque et la précédente. Effectivement, l’élite lettrée développe une philosophie humaniste nouvelle, où elle renouvelle la lecture de ces récits anciens. Quoique les clercs et intellectuels du Moyen Âge connaissent la littérature antique, leur savoir, à cet égard, est souvent limité par leur traduction latine. L’humanisme de la Renaissance offre donc une redécouverte de ces classiques de l’Antiquité . Les artistes, membres de l’élite intellectuelle, subissent eux aussi cette influence. Ceux d’Italie, état même où la Renaissance débute, inaugurent un nouveau courant artistique, qui devient rapidement la référence de tous les créateurs d’Europe . Véritable révolution visuelle, l’art italien de l’époque se voit transformé, autant que les artistes eux-mêmes. L’art est une composante majeure de cette période. Ainsi, s’y intéresser et s’intéresser aux artistes qui l’ont composée permet de mieux comprendre la Renaissance. D’ailleurs, le traitement des artistes de ce mouvement artistique influencera grandement ceux qui le suivront : son étude permet de mieux comprendre ses successeurs. Cette analyse comparative portera donc sur l’évolution du rôle de l’artiste entre l’époque médiévale (du Ve au XVe siècle) et la Renaissance italienne (du XVe siècle au XVIIe siècle, mais surtout entre 1500 et 1530, qui correspond à la Haute-Renaissance artistique). Une telle comparaison permet de constater certaines des divergences qui existent entre les deux époques. Contrairement au plan précédemment remis, ce travail portera une attention particulière à la chronologie : la Renaissance artistique se divise en plusieurs périodes (le quattrocento et la Haute-Renaissance ) et chacune marque une évolution plus marquée du statut de l’artiste par rapport au Moyen Âge. Dans cet essai, il s’agira d’examiner en premier lieu les différences dans les représentations et comment celles-ci s’inscrivent dans les périodes à l’étude. Les nouvelles techniques artistiques seront mentionnées. Puis, les moyens de diffusion artistique, c’est-à-dire, le mécénat et l’économie de l’art, seront comparés. Pour finir, l’écart dans la manière dont l’artiste est perçu par sa société sera abordé.

Les différences dans la représentation

Les représentations et techniques de l’art médiéval

Les styles artistiques du Moyen Âge peuvent être divisés en trois catégories principales : l’art byzantin, l’art roman et l’art gothique. Ces trois courants présentent principalement de l’art religieux. La peinture, à cette époque, servait à enseigner les récits bibliques aux illettrés. Les enluminures médiévales, notamment dans les livres d’Heures, sont un exemple parfait de cet art narratif et permettent une compréhension autre des textes sacrés . L’art byzantin, d’une part, fut présent entre le Ve et le XVe siècle. Existant surtout sous l’Église d’Orient, les fidèles de celle-ci considéraient l’art religieux comme un reflet du monde céleste. Ainsi, les autorités ecclésiastiques imposèrent aux peintres des canons inspirés de l’art grec, puisqu’il est impensable de vénérer n’importe quelle œuvre comme une icône sacrée. Malgré sa raideur, son influence grecque le rapproche plus de la nature que l’art roman occidental . D’autre part, l’art roman, ayant triomphé entre le Xe et le XIIe siècle, se caractérise par un souci de représenter les symboles traditionnels et le désintérêt de dépeindre le réel. Ainsi, les scènes bibliques dramatiques peuvent être illustrées sans violence crue. Les figures sont généralement disposées de façon décorative, et non avec une perspective réelle. Refusant de reproduire la réalité, cet art devient plus adéquat pour transmettre les enseignements de l’Église et décrire le surnaturel, le sacré . Enfin, l’art gothique, du XIIe jusqu’au XVIe siècle, est un art, surtout architectural, sculptural et français, du détail et de l’élégance, qui s’aventure sur de nouvelles recherches spatiales. Ce mouvement mena au gothique international . Ce dernier débute les tentatives de représentation de vie réelle par l’observation juste de ses sujets . Au cours de la période du Moyen Âge, la pratique a tempera domine l’art pictural. Cette technique de détrempe, connue depuis l’Antiquité, correspond à un mélange entre pigment et liant, ici, souvent l’œuf. Elle rend difficile le traitement réaliste des ombres et la conservation de certaines couleurs, dont le bleu, qui est verdit par le jaune d’œuf .

Les représentations et techniques de l’art de la Renaissance italienne

Les artistes du début du XVe aspiraient à un renouveau artistique, ce qui les poussa à s’intéresser aux œuvres antiques, aux sciences et la nature, dans le but de créer des formes plus vivantes, belles et symétriques. Une découverte picturale fut capitale à cette période : la perspective, par l’architecte italien Filippo Brunelleschi (1377-1446). Même l’art antique ne comprenait pas les règles mathématiques derrière ce phénomène. Masaccio, puis Donatello, utilisent cette pratique pour représenter plus fidèlement la réalité. Ils se servent d’ailleurs de représentation d’architecture pour souligner leurs connaissances. Le respect de l’anatomie est aussi une préoccupation centrale aux artistes de la Renaissance. Comme les maîtres de la Grèce antique, ils étudièrent le corps humain en recrutant des modèles vivants et tentèrent de le comprendre par des calculs statistiques . Certains, comme Léonard de Vinci, allèrent même jusqu’à disséquer des cadavres . Un autre procédé apparut à cette période : la peinture à l’huile. Malgré le fait qu’elle fut développée par un peintre flamand, Jan van Eyck, elle est adoptée par des artistes italiens. Cette nouvelle recette permet au peintre un

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