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L'imitation comme concept de construction d'une histoire de l'histoire de l'art

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Par   •  16 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 825 Mots (12 Pages)  •  667 Vues

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Commençons d’abord par définir ce qu’est l’imitation. Il s’agit de l'apprentissage par imitation est une forme d'apprentissage par mimétisme. Ce processus permet le transfert d'informations (comportements, coutumes, style, goût etc.) entre individus et les générations qui les suivent sans qu'il n'y ait besoin d'héritage génétique » (cf : Lydia Hopper). Depuis la naissance de la notion « d’art », nombre de théoriciens, philosophes, artistes et élites se sont penchés sur la question de l’imitation au sein de l’Histoire de l’art. Les avis divergent sur cette question depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, depuis Platon à Kant. Cependant, est-ce que l’imitation est un principe inhérent à la construction d’une l’histoire de l’histoire de l’art ? Nous allons débuter notre analyse en positionnant l’imitation comme étant un principe inhérent à la construction d’une histoire de l’histoire de l’art, puis nous continuerons avec l’antithèse de cette pensée. Nous terminerons enfin par une conclusion.

Tout d’abord, nous allons commencer notre analyse en positionnant l’imitation comme étant un principe inhérent à la construction d’une histoire de l’Histoire de l’Art. Commençons par revenir à l’une des premières pensées sur l’imitation dans l’art, fondamentale pour notre analyse. C’est durant l’Antiquité avec Aristote (384 – 322 avant J.-C.) que les débats sur l’imitation sont nés. Pour Aristote, l’imitation n’est pas le problème mais plutôt une règle par laquelle les hommes apprennent. Il se concentre lui sur la poétique qui est importante pour connaître la poésie. Il n’y a pas de hiérarchie dans les arts dans sa pensée, la poétique est un objet d’étude comme un autre et qui renferme des propriétés. Selon lui, l’art est une imitation, ainsi la poétique préconise les bonnes règles. Il faut en effet suivre des règles pour réaliser une bonne tragédie ou comédie. Pour le philosophe, l’imitation est inhérente à l’homme, elle nous permet d’accueillir les nouvelles et premières connaissances de l’homme. Celle-ci vient de la mimesis. Le plaisir et la connaissance s’articulent pour comprendre la mimesis. C’est pourquoi l’homme représente la réalité afin d’essayer, de comprendre. L’une des illustrations de la pensée aristocratique est Le Laocoon, œuvre découverte en 1506, qui représente la mort du prêtre de Poséidon qui aurait permis l’inspiration de l'Enéide de Virgile. Nous pouvons aussi nous référer à l’œuvre Le Thyeste de Sénèque, sur les thèmes de l’adultère et du cannibalisme. Cette dernière illustre al pensée d’Aristote selon laquelle on prend du plaisir à voir des horreurs par l’imitation. Il n’est pas possible d’un homme pour passer outre le plaisir de l’imitation. C’est un jeu aristocratique qui a la volonté et le plaisir d’être trompé. De plus, des auteurs latins vont s’emparer des questions artistiques et de la question de l’imitation, tels que Vitruve et Pline l’Ancien qui sont les prémisses de l’histoire de l’Histoire de

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l’art. Vitruve est un architecte romain vivant de 90 à 20 avant J.-C. C’est autant un architecte qu’un ingénieur ou un militaire. Son ouvrage De Architectura va être lu par tous les architectes de la Renaissance italienne et sera de base architecturale à de nombreux ouvrages. Il théorise une pensée entre Grèce antique et monde romain. Par l’imitation, il reprend des architectures grecques réinventées sous le spectre d’une identité romaine. Une architecture qui perdure jusqu’à la fin de l’empire romain. Vitruve a une grande importance car même après l’Antiquité et sa mort, les architectes classiques de l’époque moderne s’inspirent de Vitruve. On essaye d’imiter l’architecture antique pour retrouver la grandeur passée. Par ailleurs, le livre V de De Architectura est basé sur le théâtre. Vitruve dresse une différence fondamentale entre l’architecture des théâtres grecs et latins dans ses proportions mathématiques. Le théâtre grec est fait dans une proportion qui fonctionne par quatre carrés (ex : Théâtre d’Épidaure, IVe avant J.-C.) alors que le théâtre latin fonctionne par trois triangles. Une différence de proportion et de culture qui marque la mimesis entre grec et latin. Ce concept d’imitation, se retrouve dans le théâtre à l’italienne qui reprend par l’imitation les proportions de Vitruve. Ensuite, si l’on parle de l’imitation comme étant un concept inhérent à la construction d’une histoire de l’histoire de l’art, nous devons nous attarder sur la pensée de Pline l’ancien, avec son ouvrage Histoire Naturelle. Né en 23/24 avant J.C. pendant le règne de Tibère, il est un contemporain de Vitruve. Par son expérience de terrain (il fût entre autre militaire), il rend compte des peintures qu’il voit. Son expérience de terrain se manifeste dans cet ouvrage. Son service militaire finit, il est sous le règne de Néron. Dans son ouvrage, il fait référence à l’art, dans un concept de matérialité, au livre 35. On peut malgré les critiques, dégager dans son texte une esthétique à proprement parlé. Il y fait un fait un jugement, qu’il développe sur l’art du passé et du présent. Il ne donne pas ses goût mais critique l’art officiel. On peut dégager une préférence autour d’un art réaliste et pathétique car il essaye de montrer que l’art meilleur est réaliste et condamne une autre forme d’imitation, le trompe l’œil. Selon lui, l’art n’est pas de l’ordre du sentiment mais du matériel. L’homme propose une œuvre qui rend compte d’une certaine réalité qui est vue par une culture de l’artiste, basée sur l’imitation de la Nature. Cette une idée que l’on retrouve par ailleurs jusqu’à la Révolution française. C’est une notion fondamentale de progrès lié au concept d’imitation, qui sera reprise par Vasari, comme nous allons le voir par la suite. En autre, dans le livre XXI de Pline l’Ancien (Invention de la peinture), le philosophe à une perspective diachronique de la naissance de la peinture « La question des origines de la peinture est obscure et n’entre pas dans le plan de cet ouvrage. Les Égyptiens déclarent qu’elle a été inventée chez eux six mille ans avant de passer en Grèce : vaine prétention, c’est bien évident… ». En réfutant la théorie de la naissance de la peinture chez les Égyptiens, il donne privilège à son

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modèle, le modèle grec. Par imitation on se sent redevable du modèle (en l’occurrence grec). Il sélectionne donc une partie de l’Histoire. Son propos fonctionne sur l’idée de progrès, que la peinture aurait commencé à partir

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