L'art et l'histoire d'Haïti
Compte rendu : L'art et l'histoire d'Haïti. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Drexter972 • 1 Mars 2020 • Compte rendu • 491 Mots (2 Pages) • 488 Vues
Haïti est, sous un certain angle, un festival de couleurs. Couleurs délavées des murs, couleurs bigarrées des marchés omniprésents, couleurs vives des petites constructions des villages, décoration surréaliste des célèbres «Taptap » qui brinquebalent et promènent à travers les villes leurs armoiries à la gloire d’un Dieu qui semble seul à pouvoir sauver ce pays oublié du reste de la planète…comme si les Haïtiens voulaient échapper, en coloriant le monde, aux difficultés insurmontables de la vie quotidienne ou à l’effroyable misère des bidonvilles, comme s’ils voulaient prendre, à travers la peinture, la parole si souvent interdite.. La peinture est partout, sur les murs de chaque croisement de rues. Cette forme d’expression semble pratiquée depuis la nuit des temps chez les Haïtiens. Cet art est aussi marqué par le repli du pays sur lui-même, en quête perpétuelle et forcée d’originalité. On ne sait comment ce peuple est devenu «un peuple de peintres», d’oeuvres naïves, religieuses, historique ou primitives qui font partie de la vie quotidienne haïtienne
Peu après l’indépendance en 1804, le Roi Christophe, mégalomane et dictateur plus ou moins éclairé, régnant sur la région Nord, crée une Académie de peinture au Cap Haïtien. De 1830 à 1860 la peinture historique et religieuse prend alors un grand essor. Elle retrace avec un talent indéniable l’histoire de l’émancipation de ce peuple qui fut le premier à se libérer par ses propres moyens de l’esclavage et immortalise les glorieux libérateurs. Elle chante la gloire d’une religion étonnante (le Culte Vaudou) qui assimile et métamorphose avec poésie et humour les personnages de la religion catholique ou les esprits venus avec les esclaves de l’Afrique profonde, elle stigmatise les aberrations sanglantes des dictatures…
L’art haïtien se révèlera au monde et à lui-même au moment de l’immédiat après-guerre. Le monde découvre bientôt avec étonnement et admiration l’Art naïf ou primitif haïtien. L’homme à qui l’on attribue cette découverte s’appelle Peters Dewitt, professeur américain et peintre de talent. Il décide, juste après la guerre de 40, de créer une école d’art et de peinture à Port au Prince.
Les grands peintres haïtiens d’hier et d’aujourd’hui ont représenté avec bonheur des scènes de cérémonies Vaudou… du temps des esclaves (où elles furent des catalyseurs de la révolte et de la marche vers la libération), jusqu’à nos jours. La communauté de Saint Soleil produit des œuvres puissantes, enracinées dans le Vaudou. Cette école d’art populaire a été fondée en Haïti le 3 décembre 1972 par deux artistes haïtiens, Maud Gerdes Robart et Jean-Claude Garoute (Tiga).
Beaucoup d’œuvres chantent la gloire des esprits du Vaudou qui assurent le lien entre l’homme et la divine nature, entre les vivants et les morts, le temporel et le surnaturel. Les artistes comme Edgard Jean-Louis et Pierre Barra, tous deux «Ougan», grands prêtres du vaudou, ont produit des objets de cultes ambigus, partagés entre esthétique kitch et art brut. Images catholiques, poupées, jouets de plastique recouverts de paillettes et de perles scintillantes animent cet univers artistique inspiré des esprits
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