Junon, Jean-Jacques Clérion

Junon

 Le sculpteur est Jean-Jacques Clérion. C’est un sculpteur français né en 1637 à Trets dans les Bouches du Rhône et décédé le 28 avril 1714 à Paris. Il travaille essentiellement à Versailles. Il exécute des ornements divers et plusieurs figures mythologiques dont Jupiter, Vénus callipyge, Vénus pudique et Junon qu’il sculpte de 1686 à 1687.

Cette statue de marbre représente Junon diadémée, tenant son sceptre. Elle date de la période moderne (17ème siècle) et mesure 2mètres 7. Elle est vêtue d’une toge drapée. Dans la mythologie romaine, Junon, en latin Juno, est la reine des dieux, déesse de la maternité, de la fécondité et protectrice du mariage.

 Fille de Cybèle (Rhéa) et de Saturne (Cronos), elle est à la fois sœur jumelle et épouse de Jupiter. Elle est aussi la mère de Mars (Jupiter ayant conçu Minerve seul, Junon fût jalouse et la déesse Flore lui indiqua une fleur qui lui permit d’engendrer Mars seule), de Vulcain, Hébé, Typhon, Argé et Ilithye. Junon et Jupiter sont connus pour être continuellement en conflit, souvent à cause d’infidélité de Jupiter auprès des mortelles qui excitent et justifient souvent la jalousie et la haine de Junon. Jupiter était allé jusqu’à la suspendre entre Ciel et Terre en lui attachant des enclumes aux pieds. Vulcain, qui voulait la sauver de cette situation, se fit jeté d’un coup de pied du ciel pour atterrir sur Terre. Junon fût maltraitée par Jupiter, qui était constamment de mauvaise humeur.

Avant leur mariage, Junon s'était réfugiée en Crète, Jupiter chercha à la courtiser mais devant son refus, celui-ci prit l'apparence d'un coucou mouillé par une averse. L'oiseau alla alors se réfugier sous la robe de la déesse et se blottit contre sa poitrine pour se réchauffer. Jupiter reprit forme humaine et décida de l'épouser. Junon et Jupiter se marièrent. Leurs noces furent célébrées en Crète, sur le territoire des Cnossiens, près du fleuve Thérène. Jupiter ordonna à Mercure d'y inviter tous les dieux, tous les hommes et tous les animaux. Tous s'y rendirent, excepté la nymphe Chéloné, assez téméraire pour se moquer de ce mariage. Face à ces moqueries et ce refus, Jupiter ordonna à Mercure de changer la nymphe en tortue.

 Junon persécuta toutes les concubines de Jupiter et tous les enfants issus de ses illégitimes amours, Hercule, Io, Europe, Sémélé, Platée, etc. On dit qu'elle éprouvait pour les femmes inconstantes et coupables une profonde aversion. Elle est d’ailleurs souvent représenter comme une déesse rancunière et même méchante. Certains auteurs latins complètent la légende de Junon. Ovide raconte certaines histoires de Junon dans Les métamorphoses  et Les Fastes. Virgile, lui aussi accorde une certaine importance à Junon dans l’Enéide.

Ses attributs sont le paon, un sceptre surmonté d'un coucou et une grenade, symbole de l'amour conjugal, le lys et la vache. Elle est assimilée à l'Héra des Grecs.

Son nom évoque l'idée de jeunesse et de force vitale. Au regard de la signification de son nom, Junon est originellement une déesse de la jeunesse.

  Louis XIV fit venir un vaste ensemble de statues de l'Antiquité romaine et de copies d'après l'Antique, rassemblées à Versailles, dans la première moitié de son règne.

 Espace d'idéation du pouvoir absolu, instrument de représentation voulu comme tel et pensé comme tel, Versailles présente un décor répondant à un programme politique autant qu'esthétique. La collection d'antiques réunie sur ordre du roi, dans le château et les jardins, fait partie de ce programme : elle est destinée à relier l'image du souverain à celle des empereurs de la Rome antique.

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