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HDA : Étude comparée de Hopper "Conférence at night" et de L’Étranger

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Par   •  25 Février 2016  •  Dissertation  •  1 301 Mots (6 Pages)  •  8 880 Vues

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HDA : Étude comparée de Hopper  Conférence at night et de L’Étranger.[pic 1][pic 2]

Introduction :

Camus, auteur du roman L’Étranger, est un écrivain de l'absurde. Né d'une enfance pauvre dans les années 10, il devient un fervent militant et résistant. C'est un témoin engagé qui recevra le prix Nobel de littérature en 1957 pour l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière les problèmes qui se posent de nos jours, dont la conscience des hommes.

La littérature n'est pas écartée du monde de l’art, comme le montre la 1ere de couverture du livre L’Étranger de  l’édition Folio. Elle se nomme, Conférence at night, (1949)  et a été peinte par l’artiste, Edward Hopper, On peut traduire «  Conference » par conférence ou réunion et « at nignt » par soir ou nuit.

Edouard Hopper est né à Nyack (New-York). Il suit des cours à la New-York School of Art. Après ses études, pendant près de vingt ans, il donnera des cours de peinture et illustrera des magazines. Il rencontre enfin le succès en 1923. Dans ses œuvres, il dresse un portrait de la classe moyenne à travers des paysages et des scènes banales.

On peut penser que rien ne relie ces deux œuvres. Notre problématique s’oriente donc vers : En quoi le tableau de Hopper : Conference at Night, permet d'illustrer le livre L'Étranger d’Albert Camus ?

Nous aborderons cette problématique en 3 parties.

Sommaire :

  1. Le vide
  2. L’espace
  3. Les couleurs et la lumière

  1. Le vide

Meursault est un banal employé de bureau à Alger et on peut faire le parallèle avec les 3 personnages du tableau, étant des employés de bureau ordinaires, amenant tour à tour à l’univers inflexible et mécanisé de la bureaucratie. La vie de l’ensemble de ces individus est monotone, uniforme et terne. Cette notion de terne s’exprime dans le tableau par des couleurs pâles.

De plus, Meursault raconte avec une invraisemblable indifférence ses vécus les plus graves. Par exemple la mort de sa mère est vécue comme un évènement anodin. Chez Camus ce vide est émotionnel et le détachement de Meursault est déconcertant. Il ne comprend rien à ce qui l’entoure, et ne semble pas en comprendre les conséquences. Quant aux personnages du peintre, Hopper, ils semblent étrangers au monde et indifférents à ce qui les entoure.

Pour apporter cette sensation,  l’artiste utilise des scènes banales et contemporaines. Ils paraissent comme immobilisés dans le temps et l’espace. Dans le tableau, Conference at night, il ne se passe rien, et ce vide est très inquiétant. Le décor, un bureau, avec quatre longues tables de travail sur lesquelles se trouvent de grands livres posés dans un certain désordre accentue se sentiment de vide. Les colonnes sur la gauche rythment le vide noir de l’entrée.

Sur la droite du tableau, on peut observer une fenêtre qui met les spectateurs en position de voyeur tout comme Meursault qui lors de son procès assiste en tant qu’étranger et également en tant que spectateur, il est totalement isolé de la situation qu’il vit. L’isolement du tableau figé se voit grâce aux portes et fenêtres fermées sans vues sur l’extérieur. Et elle se lit dans un jeu de regards perdus qui ne se croisent jamais et on ne saisit  pas la situation qui a rassemblé ces trois bureaucrates. Il en découle une grande absence de communication réelle.

  1. L’espace

Dans le tableau de Hopper, il existe une confusion spatiale qui est accentué par l’absence de limite entre l’intérieur et l’extérieur. La fenêtre à droite, le lien vers le monde extérieur, ainsi que la porte et les poutres en bois au fond à gauche ouvrent vers un extérieur indéterminé. Le bureau qui est un lieu habituellement clos n’a plus de limite dans le tableau de Hopper, ouvert d’un coté sur une obscurité angoissante et de l’autre sur une nuit d’une blancheur, toute aussi mystérieuse.

Dans  L'Étranger les lieux fermés ne manquent pas, celui de l’appartement, de la salle d’audience, de la prison, ou encore de l’asile mais les lieux extérieurs, la plage, la ville, la mer deviennent un moment de meurtre, d’enfermement et d’achèvement. (p.61)  « […] comme si tout s’était refermé autour de nous » et inversement lors du procès de Meursault, il se sent menacé par l’extérieur (p.84) « j’ai aperçu une rangé de visage devant moi. Tous me regardaient » et comme s’il montait dans les transports en commun (p.84) « j’étais devant une banquette de tramway et tous ces voyageurs anonymes épiaient le nouvel arrivant […]». Il compare ici, le tribunal a une ville.

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