Caspar David Friedrich, Autour du Retable Tetschen

Exposé : Caspar David Friedrich, Autour du Retable Tetschen (1809)

• Introduction :

Je ne sais pas si vous savez ce qu’est un retable donc je vais vous donner la définition : Le retable est une construction verticale qui porte des décors sculptés et/ou peints en arrière de la table d'autel d'un édifice religieux (église, chapelle).

Je vais vous parler de….

Ce texte à écrit par Caspar David Friedrich, suite à la critique de Friedrich Wilhelm Basilius von Ramdohr sur son tableau « le retable de Tetschen » exposé en 1808. C’est une huile sur toilen qui mesure 115x110. Dans cet extrait, se trouve une lettre écrit 1 an après, adressée au professeur Johanne Karl Hartwig Schulz. Il avait rencontré le professeur Johannes Karl Hartwig Schulze au printemps 1807 à Dresde. Ils partageaient les positions ouvertement patriotiques défendues par F pendant les années d’occupation napoléonienne. Dans sa lettre, il commente son œuvre, fait la description du tableau, ainsi que du cadre. Friedrich parle de lui à la troisième personne du singulier. Cette lettre était de base privée, mais elle a été publié par la suite dans le Journal des Luxus und der Moden, c’est probablement le professeur qui a transmis la lettre pour la rendre public. Maintenant on retrouve cet extrait dans le livre « La forme poétique du monde. Anthologie du romantisme allemand. » écrit par Charles Le Blanc, Laurent Margantin, et Olivier Schefer.

Avant de commencer mon analyse je vais vous raconter rapidement l’histoire de cette œuvre.

En 1807, il avait présenté à l’exposition de l’Académie de Dresde une composition à la sépia similaire au tableau. Cette composition a disparu, mais elle aurait été reprise dans une version ébauchée, puis abandonnée en cours d’exécution, maintenant exposé à Berlin. La comtesse Maria Theresia Brühj désirait acheter le dessin exposé, Son mari, demanda alors à F de peindre un tableau d’autel d’après cette composition pour la chapelle privée de leur château de Tetschen.

Le cadre a été dessiné par F et sculpté par Karl Gottlob Kühn, de style néo-gothique, et est richement orné de motifs symboliques qui complètent la signification allégorique du retable. En 1808, durant les fêtes de Noël, F fit une exposition publique du tableau dans son atelier. Le critique d’art Ramdohr blâma sévèrement le peintre d’avoir « hissé un paysage sur l’autel », et défié ainsi la tradition.  

• Annonce du plan :

D’abord je vais vous parler du point de vue du spectateur et de la rupture des conventions de son temps. Par la suite on verra les idées et convictions théologiques qui ont pu aider la décision de F. . Et pour finir on étudiera les remarques interprétatives que le peintre a lui-même consacrées au Retable de Tetschen en réponse à la critique de Ramdohr.

• Description :

I. Point de vue du spectateur et rupture des conventions de son temps

• Dans le tableau on remarque au premier plan la nature et le christ en contrejour, la source lumineuse et le ciel sont au second plan.
• Le cadre marque une frontière esthétique qui sépare ce qui est représenté dans le tableau de l’espace du spectateur.
• Dans le tableau on ne trouve qu’un petit nombre de motifs susceptibles d’attirer l’attention, outre le sommet rocheux, les quelques sapins, on ne saurait nommer que la croix dressée sur la cime, des formations nuageuses et les rayons du soleil.
• Les quelques motifs qu’on peut apercevoir sont situés dans un plan de l’espace qui manque de profondeur.

→ Ramdohr en plus d’avoir fait remarqué qu’il s’était limité à des motifs restreint, il a également renoncé à la perspective et à la lumière. L’absence de perspective rend donc problématique le rapport du spectateur au paysage, vu que le tableau offre une vue impossible à une personne qui se promènerait en pleine nature.

• Ramdohr dit « Le peintre n’a choisi absolument aucun point de vue ou encore n’a pu en choisir aucun pour exprimer ce qu’il a voulu exprimer »

→ effet probablement désirer par F.

• Spectateur laissé dans l’incertitude quant à l’endroit où il se tient.
• Avant de penser à sa fonction de tableau d’autel, la toile se révèle être une protestation contre la conception contemporaine de la peinture de paysage.
• Le cadre est clairement mis en avant par F.
• L’oeuvre marque une rupture radicale avec la tradition d’une peinture de paysage qui s’efforce de nier son propre statut d’image.
• Il existe des liens du tableau à son cadre, comme la forme des nuages qui anticipe le couronnement en ogive du cadre, or le tableau et le cadre suscite des regards différents.

→ le tableau fait en premier penser à une vue de paysage où le spectateur cherche à se positionner.

→ le cadre requiert un regard entièrement voué à la lecture de signes artificiels : symboles significatifs comme l’oeil divin, la gerbe de blé, la branche de vigne, emblêmes de la Sainte Cène (je rappelle : La Sainte-Cène désigne le rite par lequel on prend un morceau de pain sans levain et une coupe de vin, en souvenir du dernier repas de Jésus-Christ) . Elle est encadrée de deux colonnes gothiques qui marque la limite du retable.

→ Les 5 angelots correspondent aux 5 rayons de lumière solaire derrière la croix.

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