Une dystopie qui dérange notre rapport à l’impure : La série T.V The Handmaid’s Tale
Analyse sectorielle : Une dystopie qui dérange notre rapport à l’impure : La série T.V The Handmaid’s Tale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marion Gozin • 3 Mai 2018 • Analyse sectorielle • 894 Mots (4 Pages) • 838 Vues
The Handmaid’s Tale est une série crée par Bruce Miller, réalisée par Reed Morano et adaptée
du roman éponyme de Margaret Atwood, publié en 1985. The Handmaid’s Tale évoque une
société américaine futuriste dystopique où s’exerce un impressionnant recul du droit des femmes
sous le développement d’un régime théocratique mis en place après un coup d’état. Les femmes
sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Martha, qui
l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. Dans cette société stérile, les
rares femmes fertiles deviennent ainsi des servantes au service des élites, dont la seule tâche est
d’assurer la reproduction. La série nous met dans la peau de l’une de ces servantes : June,
appelée sous le pseudonyme de « Offred », autour de qui se met en place un processus de
déshumanisation exploré avec une précision chirurgicale.
Dans cette société, la sexualité des femmes est surveillée, contrôlée, ainsi que la moindre de leurs
activités. De là, The Handmaid’s Tale nous entraîne dans un monde à glacer le sang, tout en
parlant subtilement du féminisme et en créant une atmosphère profondément dérangeante,
calfeutrée derrière les murs de la souffrance.
Il est important de souligner que la série est réalisée par Reed Morano qui est originellement
directrice de photographie et qui nous présente un univers très harmonieux et travaillé selon une
ligne artistique bien défini.
J’explorerai de quelle manière la série nous plonge dans des facettes obscènes, crues et
impudiques dans un univers paradoxalement stérile qui se veut sain, pur et vertueux renforcé par
une mise en scène et un esthétisme très controlé.
1/ Une pression psychologique terrifiante
1.1Un pouvoir religieux immoral
Les forces de pouvoir qui dirige cette société parallèle sont basées sur des préceptes religieux
et ultra conservateurs. Toute décision prise par les autorités est justifiée par un proverbe religieux
et toute entorse au règlement punie sous la menace du regard divin. C’est pourtant dans cette
société qui se veut pure et morale que s’exerce un régime dictatorial atroce et insupportable.
Le tour de force du réalisateur est de nous placer dans une position malsaine ou la justification
des horreurs commises fini par devenir intelligible et défendable par notre propre instinct de
survie. On commence, par exemple, alors au fil des épisodes par entendre envisageable la
nécessité du viol toléré des femmes pour la survie de l’humanité.
Nous sommes dans une situation d’urgence dans laquelle la survie de l’humanité est remise en
question car seul très peu de femmes sont encore en capacité d’enfanter. Ces femmes réduites
de force au statut de servante et mère porteuse sont victimes de viols mensuels orchestrés
méthodiquement par la famille chez qui elles logent.
Tout le monde participe à ce viol collectif : le chauffeur et la domestique
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