Lili Marleen - une double propagande
Commentaire d'oeuvre : Lili Marleen - une double propagande. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jessayedeuspi • 19 Décembre 2017 • Commentaire d'oeuvre • 770 Mots (4 Pages) • 761 Vues
Dans quelle mesure le régime nazi puis les démocraties occidentales ont-ils pu utiliser à des fins de propagande la chanson Lili Marleen alors que cette dernière n’a à priori aucun rapport avec eux ? [pic 1][pic 2]
Une chanson d’amour, beaucoup d’émotion et de la mélancolie c’est tout ce que Lili Marleen représentait ou devait représenter. Mais c’était sans compter sur le contexte de l’époque. Dois-je le rappeler ? Très bien, alors asseyez-vous confortablement dans votre siège et soyez prêt à affronter l’étonnant destin de Lili Marleen.
Ecrite par Hans Leip, la chanson relate d’une histoire d’amour entre un soldat et sa bien-aimée. Chantée par la chanteuse allemande Lale Anderson elle connait un succès après la reprise de radio Belgrade par les allemands. Bien que Goebbels, 1er ministre de l’époque n’approuve pas cette chanson qu’il qualifie de « melo macabre » il se rend très vite compte de l’influence qu’elle peut avoir sur les soldats et le peuple. Le succès de la chanson est lancé dans le IIIème Reich, les allemands se l’approprient et Hitler en est fan. Le ministre de la propagande Goebbels, traduit la chanson Lili Marleen en anglais afin de déstabiliser les soldats ennemis. De nouvelles paroles sont créer afin de les pousser à abandonner le front pour retourner auprès de leurs familles et de leurs bien-aimées.
Le succès de la chanson ne cesse de s’agrandir, un peu comme les territoires occupés par l’Allemagne. C’est malgré son gré que Lili Marleen devient un symbole nazi grâce au ministre de la culture et de la propagande, Joseph Goebbels.
Faire d’une chanson romantique une propagande, quelle est le secret ?
Il faut savoir que la chanson Lili Marleen a été enregistrée sous deux versions : L’une avec une mélodie romantique qui a longtemps été fredonnée dans les cabarets. Et une autre avec une mélodie beaucoup plus martiale utilisée également pour une publicité radiophonique pour du dentifrice. C’est grâce à cette version plus militaire qu’elle connaitra le succès de la guerre. Et c’est le premier attribut d’une musique de propagande, le rythme. L’effectif aussi rentre en jeu, il faut réussir à toucher un maximum de personnes afin d’ancrer les esprits. Défit réussis pour la chanson Lili Marleen, la propagande prend de l’ampleur. Reprenons les paroles de la chanson ; à chaque strophe nous retrouvons la répétition du Lili Marleen. La chanson rentre facilement dans la tête, le public est poussé à la chanter. Propagande réussie.
N’oublions pas de préciser que l’Allemagne du IIIème Reich pratique le soft power, c’est-à-dire l’art de faire accepter les idées par les cultures et non par les armes dans son pays, c’est ainsi qu’Hitler et le gouvernement nazi justifie ses crimes de guerre. Ces paroles d’Adolf Hitler en sont la preuve : « La propagande de GOEBBELS est une des armes de guerre les plus efficaces. »
De plus que la chanson est accompagnée d’étonnantes rumeurs, apparemment elle aurait été utilisée dans l’extermination des juifs par les Einsatzgruppen. La chanteuse qui interprétait Lili Marleen à l’époque se voit désemparée de sa chanson puisque Lale Anderson se considérait comme une femme libérale et pas du tout nazi. C’est d’ailleurs sa désapprobation du nazisme qui interdira à Lale l’interprétation de ses œuvres, mais les allemands l’aiment et réclament son retour. Elle reviendra sur scène mais interdite de chanter sa chanson phare, Lili Marleen.
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