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Analyse de séquence - Le Tempestaire, Jean EPSTEIN

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Par   •  3 Février 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 203 Mots (5 Pages)  •  734 Vues

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Analyse de séquence :

Le Tempestaire, Jean EPSTEIN

Le Tempestaire est un film réalisé par Jean EPSTEIN en 1947. Il raconte l’histoire d’une fille, inquiète pour son mari parti en mer lors d’une tempête, qui va aller voir le tempestaire pour qu’il calme la mer grâce à ses pouvoirs. Nous allons étudier le passage du réel au merveilleux à travers le son en passant par trois axes principaux ; la parole, la musique et les bruits. Bien sûr, nous étudierons également l’image car comme le dit Michel Chion dans L’audio-vision. Son et image au cinéma, le son filmique est accompagné d’une perception visuelle ; la perception filmique est donc audio-(verbo-)visuelle et fait intervenir de très nombreuses combinaisons entre sons et images.

I. La parole

La parole n’est pas énormément présente dans l’extrait, Epstein a voulu faire ressentir les émotions et l’aspect dramatique de la scène notamment par l’utilisation de bruits et de musique. Cependant, la parole est tout de même présente même si elle n’est pas forcement toujours exprimé par la parole-théâtre. En effet, celle ci est utilisée pour faire comprendre aux spectateurs le drame que vit la jeune fille ainsi que pour dramatiser cette action et faire en sorte de l’intensifier. Les dialogues entre les personnages accentuent le réalisme de l’histoire et le fait qu’il n’y ai pas de dialogues pendant que le Tempestaire regarde dans sa boule magique, accentue le coté merveilleux ; comme si l’homme ne pouvait rien faire contre cette tempête et que seule la magie pouvait arranger les choses. En plus de la parole-théâtre, un emploi original de la voix off fait résonner de façons déconnectée des paroles énoncées par les personnages, telle que la jeune fille, tout en se mêlant aux sons de la tempête et du vent, ce qui accentue la dimension merveilleuse. C’est comme si c’était une voix plus puissante que celle d’un homme qui évoquait la seule solution pour mettre fin à cette tempête ; le tempestaire.

II. Les bruits

Loin de nous offrir d'emblée un espace ayant la consistance de la réalité du monde, comme c'est le cas dans un film de fiction classique, Epstein nous fait assister à la genèse de cet espace à partir d'un ensemble d'images et de sons dont le degré de réalité va croissant, et dont l'articulation aboutit progressivement à l'illusion de réalité. Le merveilleux prend à un moment le dessus sur une réalité que l’on pourrait juger trop réelle ou au contraire pas assez. En effet, cette réalité peut être jugée trop réelle grâce aux procédés qu’Epstein utilise comme le ralenti du son et de l’image, par exemple dans la scène où le tempestaire analyse sa boule magique. Cet élément surnaturel apparait dans la scène mais donne cependant une force de réalisme grâce au ralenti notamment qui révèle la variété et la multiplicité des mouvements des vagues qui constituent le mouvement apparemment le plus simple et le plus uniforme. Selon Epstein, cette mobilité ne s’étend pas qu’au niveau de la vision mais aussi du son. Ces effets permettent de décomposer les plans cinématographiques et surtout sonores en les rendant plus réels et en faisant entendre aux spectateurs des choses auxquelles ils ne feraient pas attention en temps normal. Epstein voit également dans le ralenti sonore une possibilité de décrypter les sons, d'aller au-delà de la perception humaine et donc de frôler, en quelque sorte, une forme de merveillosité. En effet, dans ses écrits théoriques il explique que « L’oreille a besoin d’une loupe à grossir le son dans le temps, c’est à dire du ralenti sonore, pour découvrir que, par exemple, le hurlement monotone et confus d’une

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