The Tree - Paul mc Carthy, analyse méthodologique de la controverse
Dissertation : The Tree - Paul mc Carthy, analyse méthodologique de la controverse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar damla_sy • 6 Mai 2019 • Dissertation • 1 001 Mots (5 Pages) • 908 Vues
Arbre opportun
Quelles sont les limites du jugement de valeur d’une oeuvre? La controverse.
L’oeuvre « Tree » de Paul McCarthy, exposée place Vendôme à Paris en octobre 2014 avait fait controverse pour ses apparences de plug anal. L’artiste, le symbole ainsi que le lieu, étaient alors des aspects qui avaient fait parler de cette oeuvre dans la presse et les réseaux sociaux.
Paul McCarthy - connu pour ses provocations, ses controverses ou encore ses oeuvres subversives - est un artiste d’art contemporain suivi depuis les années 90 pour ses sculptures aux sujets souvent tabou tel que la sexualité, le corps et les rituels initiatiques. Il a érigé en octobre 2014 sur la place Vendôme une sculpture gonflable appelée « Tree », un sapin vert à la forme de plug anal.
L’arbre avait finalement divisé le public en deux groupes; ceux qui défendaient l’oeuvre et ceux qui la condamnaient. D’un côté les défenseurs de l’art et de la liberté de création, de l’autre les traditionalistes de l’art classique, les conservateurs et religieux.
L’artiste, dont le but est de faire réagir celui qui observe ses oeuvres, est aujourd’hui très célèbre dans le monde de l’art contemporain et vend ses oeuvres pour de très grosses sommes.
Le symbole du sapin de noël représenté en une forme de plug anal a offensé la partie conservatrice des religieux. Le symbole de la fête de la naissance de Jesus transformé en un jouet sexuel (connoté à des valeurs sexuelles contraires à la vision traditionnelle de la religion) en avait scandalisé beaucoup.
La place Vendôme - connue pour être une des plus luxueuses du monde, centre des joailleries, classée pour ses façades d’architecture classique comme monument historique - regorge de symboles d’art classique dont les fervents amateurs n’apprécient que rarement l’art contemporain. C’est un lieu public de passage où chacun se sent concerné par la présence d’une oeuvre d’art « imposée » à eux.
La directrice artistique de la FIAC, Jennifer Flay s’interrogeait dans un article du monde; « A quoi sert l’art si ce n’est de troubler, de poser des questions, de révéler des failles dans la société ? » on a le droit de ne pas aimer, même détester, mais n’est-ce pas le but même de l’art?
Les points de vu dit « conservateur » ou « extrémiste » ont tendance à réfuter tout message allant à leur encontre, ce principe n’est-il pas justement aux antipodes de la logique artistique, celle de la remise en question des valeurs et des points de vues? Ne doit-on pas accepter l’art de tout type tant qu’il n’est à l’encontre d’aucune loi (type droits humains (discriminations,…))?
Comme l’intention et surtout le message de l’artiste ne sont que peux clair, on observe que si l’art ne critique plus un sujet politique, social, tabou, alors il n’est plus apte à nous questionner, ce type d’art pousse finalement à une forme de conformisme qu’on essayerait de rendre nouveau et révolutionnaire.
Les jugements de valeur face à cette oeuvre se réfèrent donc finalement aux aspects cités plus haut (l’artiste et son message, le lieu, les symboles,…) mais sommes nous sûr de vouloir partager ces avis ?
Outre la possibilité d’une variété d’interprétations, de goûts personnels (esthétique, …), jugements de valeur, de compréhension du message véhiculé (par l’oeuvre et/ou l’artiste), d’interêt personnels (est-ce « intéressant »?), concernant une oeuvre n’est-il pas justement contradictoire pour ceux qui ne la considérerait pas comme « art » d’en faire la propagande et le succès en en faisant parler?
La critique conservatrice n’étant finalement pas tant liée au message de l’oeuvre mais uniquement à sa forme (lieu et symbole) nous fait finalement simplement questionner la légitimité de ce scandal.
A qui bénéficie ce scandal?
Les collectionneurs et acheteurs d’art de McCarthy, l’artiste lui-même dont les oeuvres prennent de la valeur et le monde restreint du marché de l’art (qui finalement est probablement en partie le même que celui du monde de la joaillerie et de l’art classique) sont les uniques bénéficiaires de cette controverse, soit ceux qui la créent, ou l’artiste grâce à ses bruyants opposants. Ces artistes jouent-ils donc de la controverse pour leur succès ou y a-t’il réellement une recherche de fond, de sens, de critique? C’est peut-être finalement cet aspect qui dissocie une oeuvre d’art d’un objet.
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