Dissertation Philosophie Sur L'Art

I A quoi reconnaître une perception artistique ?

Quel est l’objet de l’art ? Avec cette question Bergson nous invite à nous interroger sur l’essence de l’art. Pour lui l’art serait inutile s’il n’existait pas un intermédiaire entre nous-mêmes et les choses. Nous serions tous artistes. Tout le monde serait capable de voir dans les choses qui nous entourent des œuvres d’art. Or ce ne serait pas possible de s’émerveiller sur le moindre objet. Ainsi une simple table deviendrait une œuvre d’art. Mais si nous étions tous des artistes l’art ne serviraient à rien. Nous distinguerons immédiatement la beauté dans notre environnement. Nous serions capables de dévoiler notre vie intérieure. « Notre âmes vibrerait alors continuellement à l’unisson de la nature, Nos yeux, aidés de notre mémoire découperait dans l’espace et fixerait dans le temps des tableaux inimitables »

Mêmes les œuvres les plus complexes nous seraient accessibles. Mais est-ce utile ? Dans la musique contemporaine complétement subjective il est difficile en étant pas mélomane de comprendre ce que l’artiste veux dire. Ce qui fait l’attrait avec ce style d’œuvre c’est la découverte progressive du morceau. Si nous atteindrions immédiatement cette sensation de parfaite harmonie nous perdrions la finalité de l’art.

Par exemple Les visions fugitives de Prokofiev on ne peut pas accéder dès la première écoute à la signification du morceau , il faut répéter les écoutes,

Ainsi pour Bergson, l’art n’est pas accessible qu’avec un intermédiaire c’est à dire les artistes.

Les artistes seraient une passerelle entre l’art et notre âme. Cézanne disait sur l’art  « Tout se résume en ceci, avoir des sensations et lire la nature ».

Cette proximité idéal avec la nature se retrouve dans la peinture des impressionnistes en osmose avec le monde qui nous entoure et sublime notre environnement,

Avec son tableau « Le bassin aux nymphéas Harmonie verte » Monet on peut voir un jardin fleurit , il fait beau il y a de la couleur. C'est un cadre idyllique,

Bergson conclut cette partie : Nous sommes entourés par la nature, par la beauté et nous pouvons voir cela.

Seulement, notre conscience réfléchie fait barrage à cette perception.

Ainsi nous percevons les choses de façon rationnelle et non artistique, ce que nous verrons dans la seconde partie.

II. Pourquoi nous fait-elle en général défaut ?

Dans un premier temps ,Bergson nous montre l'idée de la perception artistique caractérisé par un voile. Ce dernier serait un filtre entre nous et les choses.

A l'inverse, l'aspect psychique est l'affaire de notre conscience qui est formatée d'un point de vue culturel. Lorsque que l'on regarde quelque chose , on voit le physique donc l'utilité de l'objet et non sa beauté . « La perception est influencé par des critères d'utilité » ,

Nous pourrons en conclure que le voile serait épais pour le commun des mortels et pratiquement invisible pour l'artiste et le poète.

Certains artistes dépasse la simple représentation physique de l'objet en l’attribuant à quelque chose d'artistique. Marcel Duchamp illustre cette tendance, ainsi un porte bouteilles devient une œuvre d'art.

Notre perception contrairement à celui de l'artiste, nous conduit à chercher un sens ou une utilité à un objet, Nous sommes des êtres de raison : l'Homme a besoin de sens Alors que l'artiste voit au delà de sa simple représentation.

Notre perception dépend de notre environnement et de notre culture.

Nous sommes un peu en contradiction avec l'artiste.

Les cultures se différencient par la mise en valeur des objets qui leur semblent utile :comme nous le dit Bergson lignes 39 à 40 « les choses ont été classées en vue du parti que j'en pourrai tirer ».

De plus, notre perception dépend de l'utilité qui nous est donné par la culture dont nous sommes imprégnés. C'est alors un frein à notre

perception artistique. Ainsi, selon notre savoir, il peut arriver que nous percevions un même objet différemment.

Par exemple la main de fatma :

La main de Fatma est un symbole utilisé comme amulette , talisman et bijou par les habitants du Moyen-Orient pour se protéger contre le mauvais œil.

Il y a donc une perception utilitaire : La main de Fatima est un porte bonheur,

A l'inverse chez nous en Occident , Elle n'a pas de valeur spirituelle. C'est un bijoux que l'on peut porter en pendentif ou en boucle d'oreilles.

D'après Bergson, le sujet doit attribuer un mot à un objet pour lui trouver un sens. De fait, Bergson affirme que « Nous ne voyons pas les choses même » (lignes 58 à 59). Nous associons un mot avec un objet.

La parole est indispensable chez nous car l'échange est primordial.. La culture a opéré une sélection à laquelle nous avons dû nous formater et c'est pour cela que nous préférons certaines œuvres plutôt que d'autres car elles ont été reconnu comme œuvre d'art,

Il est préférable d'avoir un œuvre de Berthe Morisot que celle d' illustre inconnu.

Selon Bergson, « nos propres états d'âmes qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originellement vécu » (lignes 68 à 70). Nos sentiments, notre passé, notre personnalité influencent aussi nos goûts. ceux-ci évoluent avec le temps. On peut aimer Une œuvre d'art à un instant pour finalement la détester un autre jour

Mais nous ne nous laissons pas entièrement guider par nos ressentis. Nous sommes aussi influencés, par le langage. Alors, lorsqu'on apprécie une œuvre d'art, nous nous laissons saisir par nos états d'âme qui correspondent au langage.

Tout cela nous mène à dire que : « Nous nous mouvons parmi des généralités, des symboles » (lignes 83-84) et que nous sommes conditionnés selon l'épaisseur du voile. Néanmoins, le sujet perçoit ce qui lui est bénéfique.

III Que faut-il pour qu'une perception artistique soit possible ?

Tout d’abord, tout le monde n’est pas sensible à l’art. Cela engendre l’exclusion d’un public à cette forme d’expression. L’artiste arrive à se détacher des perceptions ordinaires du monde actuel, emprisonné dans ses représentations, et ainsi capter l’origine des choses, leurs fondements.

Cette interprétation n’est pas innée,  elle doit être réfléchie, et analysée. L’artiste aura une perception qu’il lui est propre. Celle-ci ne sera pas forcément commune à celle du monde. Il transcrira à travers son œuvre, ce qu’il verra ressortir de l’objet. Grâce à cette perception qui lui est propre, il nous exposera une face de l’objet qui ne nous est pas habituelle. On percevra alors l’objet différemment.

D’autres artistes se concentreront sur les sentiments que dégagent leurs œuvres. Ils mettront différents moyens en œuvre pour nous faire voir la façon dont ils ont ressenti une situation que les mots ne peuvent décrire. Ces artistes trouveront alors un public qui leur est sensible.

D’autres encore, en utilisant des alternatives à l’évidence de la parole, arriveront à convaincre un autre public. L’expression corporelle ou auditive leur permet alors de retranscrire leurs émotions par le biais de la poésie et de la subtilité. Le public sera alors pris dans la spirale de la compréhension du sentiment, de l’émotion de l’artiste, et ne pourra donc pas s’en détacher. L’artiste aura alors réussi transgresser les barrières que le public s’était mis. L’art aura servi à faire adopter, au public y étant sensible, une nouvelle vision du monde. La réalité aura alors un tout autre visage.

La danse est un moyen d’extérioriser ainsi que de partager ses sentiments, ses émotions ressenti. Cette retranscription permet à l’auteur de communiquer son opinion des choses.

En choisissant la subtilité, il s’octroie un moment de partage entre son public et lui. Il fait voir au public une facette de sa réalité. Cette dernière peut alors être perçue de façon poétique ou explicite. La danse touche un large public : quelle soit de salon, classique, modern jazz, hip hop, contemporaine ou encore orientale et bien d’autres, la danse est universelle et est présente dans beaucoup de culture : elle devient donc un effet culturel universel. Danser est un échange de vision, d’opinion entre les différents horizons. Elle devient un moyen de communication entre les différents peuples.

Les œuvres d'art touchent chacun très différemment,mais toujours sur un même principe : tout d'abord la perception au niveau des sens l'esthétique de l’œuvre mais aussi au niveau du contexte de création, le sens du tableau , l'originalité. Le plus souvent on juge l’œuvre sur le plan esthétique. Qui dit esthétique dit « beauté », Pour Kant la beauté consiste en un sentiment : celui du plaisir qu'on à observer une œuvre. Dans se cas chacun de nous est apte à éprouver du plaisir devant un œuvre. L'art est un moyen utile pour exprimer ses émotions.

De plus , la vision de la beauté varie beaucoup d'un sujet à un autre,

selon Kant, il y aurait un sens commun à tous de la beauté : « Est beau ce qui plait universellement sans concept » Cela remet en question les fait que des chefs d’œuvres sont reconnus par le monde entier en tout temps. Par exemple les toiles d 'Edward Hopper, sont connus partout et avec succès.

Ainsi pour que la perception artistique nous touche il faut juste lever « ce voile » Chacun peut interpréter le sens de l’œuvre de sa façon.

Certains artiste ont réussi a sublimer des scène de violence extême Par exemple « La liberté guidant le peuple »de Delacroix  nous montre un scène reprise par Victor Hugo dans Notre Dame de Paris où Gavroche qui est ici représenté à côté de la liberté meurt.

Au premier regard paraît désespéré . Mais, en allant au-delà de l’apparence, il y a un sens à cette forme d’art :la liberté guidant le peuple.

Ou alors certains artistes vont a contre courant de la définition de l’œuvre d'art en général beau. C'est le cas du peintre Jérôme Bosch,

A travers le faciès grotesque de ses personnages montrent en partie la nature des hommes, leurs vices . Il faut dépasser l'esthétique pour accéder à une vérité car l’âme humaine (sa créativité) s’avère être assez souvent prisonnière de son corps.

Donc, l’art permet de dépasser les limites qui bornent la perception du sujet.

Bergson dit que les arts « nous amèneront à ébranler aussi au fond de nous, quelque chose qui attendait le moment de vibrer », il veut dire que Chacun de nous est prédisposé à manifester un intérêt pour l’art. Grâce à l’art, notre perception serait plus développé.

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