Analyse du tableau La Flagellation De Della Francesca
Note de Recherches : Analyse du tableau La Flagellation De Della Francesca. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Octobre 2013 • 420 Mots (2 Pages) • 1 231 Vues
Cette musique des proportions qui règle en partie la composition des plan et des façades à la Renaissance fut-elle aussi pratiquée en peinture? La présence du Titien parmi les experts chargés de valider les propositions de Giorgi pour San Francesco Della Vigna à Venise indique déjà que cet usage des proportions pourrait bien concerner tous les arts plastiques.
Pour nous en convaincre examinons une œuvre le Baptême du Christ du "souverain incontesté de la peinture et de l'architecture" : Piero Della Francesca. Cette composition, à la frontalité affirmée, apparaît de prime abord assez simple. Elle comporte peu de lignes soumises aux contraintes d'une perspective rigoureuse imposée par des éléments architecturaux comme dans La Flagellation. De tels éléments, en effet, peuvent importer dans l'œuvre picturale leur propre jeu de proportions et présenter une difficulté certaine pour la libre organisation et la perception des tracés régulateurs dans l'espace en deux dimensions du tableau (1).
Matériellement, le Baptême, peint à la détrempe à l'oeuf sur un enduit lisse, est constitué de deux larges planches de peuplier au veinage vertical. Compte-tenu de la grande taille du panneau (167*116) et sachant que le bois en séchant se rétracte surtout dans le sens transversal du fil, le rapport hauteur/largeur à l'origine était certainement très proche de V¯2 (167*118) comme dans La Flagellation . Piero, à une date que nous ignorons, ne peignit que ce panneau, partie centrale d'un grand retable terminé, probablement, vers 1465, par Matteo di Giovanni. Au XIXème siècle, on pouvait encore voir au-dessus du panneau une représentation de Dieu le Père, disparue aujourd'hui.
L' impression de paix et de puissance, l'harmonie colorée et l'équilibre des formes, le temps suspendu, tout ici converge vers cette " fatalité de la mesure" (2) au service du caractère sacré de la scène. Le corps du Christ, dans l'axe vertical du tableau est le lien entre les trois anges à sa droite et Saint-Jean Baptiste à sa gauche, le catéchumène à l'arrière-plan et les dignitaires aux costumes byzantins assimilés à l'époque aux costumes de l'antiquité (3). L'un d'entre eux montre, de la main, l'Esprit-Saint descendant sur le Christ sous l'aspect d'une colombe déployant ses ailes (préfiguration de la croix ?).
Piero n'ignorait pas qu' un rectangle V¯2 par subdivision engendre deux autres rectangles V¯2. Cette particularité (V¯2/2=1/V¯2) permet de vérifier, si elle est exploitée dans la composition, que le format initial était bien de type V¯2 et de prévoir la suite logique de la démarche dans la mise en proportion
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