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Musée Juif De BERLIN

Mémoires Gratuits : Musée Juif De BERLIN. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2013  •  868 Mots (4 Pages)  •  1 245 Vues

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Le Berlin d'après le mur est devenu un terrain d'expérimentation pour les plus célèbres des architectes du monde entier. Des tours futuristes de la Potsdamer Platz jusqu'à la coupole du Reichstag, partout verre, béton, métal se combinent en des formes qui rivalisent d'audace.

Dans la débauche de créativité de cet univers architectural berlinois où décidément tout peut arriver, le Musée Juif, inauguré en 1999, mérite une attention particulière. En raison bien sûr de la qualité de l'exposition présentée dans les étages supérieurs : l'intérêt des documents retraçant l'histoire des Juifs allemands, joint à une scénographie très soignée, justifie largement une visite approfondie. Mais l'essentiel est ailleurs : il est dans le renouvellement de la notion même de musée, dans le fait que c'est dans sa conception architecturale que le Musée Juif est musée. Le bâtiment n'est pas seulement un contenant, il interpelle physiquement le visiteur, il dit lui-même, sans mots et sans image, l'histoire des Juifs allemands, leur angoisse, leur détresse, leur souffrance. L'architecte Daniel Libeskind, américain d'origine juive polonaise, a intitulé son œuvre « Between The Lines » (« Entre les lignes »), et c'est en effet en jouant sur les lignes aiguës, brisées, enchevêtrées, enserrant des espaces vides, qu'il suscite chez le visiteur l'émotion qui, mieux que les discours, lui fait ressentir ce qu'a été l'histoire torturée des Juifs allemands. Tout l'édifice apparaît comme une vaste métaphore de cette histoire.

C'est d'abord la structure extérieure qui retient l'attention : une ligne brisée couverte de zinc qui évoque une étoile de David désarticulée, quelque chose comme un éclair (les Berlinois l'appellent « Blitz »), des ouvertures minimales aux formes chaotiques qui zèbrent les façades comme des entailles ne laissant pénétrer à l'intérieur qu'une chiche lumière grise et froide. À cet étrange monument pas d'entrée : c'est l'ancien musée de Berlin, édifice du XVIIIe siècle qui abritait l'ancien palais de justice prussien, qui sert d'antichambre à ce qui s'apparente à une descente aux enfers : un escalier conduit directement le visiteur au fond d'un vaste puits de béton de près de trente mètres de haut où s'ouvrent devant lui de longues galeries nues et sombres, au plafond bas, au sol en pente, dessinant en angles vifs trois cheminements qui s'entrecroisent. Enchâssées dans les murs, des vitrines exposent des lettres ou documents témoignant de la vie de familles juives victimes des persécutions nazies. Le premier cheminement, l'axe de l'holocauste se termine en impasse d'où on croit pouvoir sortir par une lourde porte métallique qu'actionne un employé du musée et qui en réalité ne donne accès qu'à la tour de l'Holocauste, lieu totalement clos et sans issue où le visiteur est inévitablement pris par l'angoisse de l'enfermement, évoquant irrésistiblement l'angoisse qui devait être celle des camps. C'est avec soulagement que l'on fait marche arrière, franchissant dans l'autre sens la porte métallique en pensant à tous ceux pour qui ce retour a été à jamais impossible.

On croise alors l'axe

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