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Le musée juif de Berlin

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Par   •  4 Juin 2013  •  2 273 Mots (10 Pages)  •  1 490 Vues

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C'est en participant à un concours en 1988 que Daniel Libeskind realise son premier projet architectural le Musée Juif de Berlin. L'architecte est d'abord connu pour ses travaux théoriques comme les Micromegas en 1979 et les Chamber Works en 1983. Les travaux du musée durent 5ans de 1993 à 1998. Alors qu'il n' y a aucune collection, le musée est visité. L'inauguration officielle du bâtiment a lieu en 2001, l'édifice abrite désormais 2000 ans de culture juive sur 3000 m² d'exposition. Le projet de Daniel Libeskind affiche différent niveau de conceptualité ; le bâtiment aborde le thème de l'Histoire et de la Mémoire par son programme d'exposition mais aussi en l'intégrant à l'architecture.

Il faut noter que le musée Juif s'inscrit dans un projet individuel intitulé Between the lines qui renvois au portée des partitions de musique, pour Libeskind ce musée constitue le 3ème acte de l'opéra inachevé Moïse et Aaron d'Arnold Schoenberg ; un acte de silence. Ce même musée est également inspiré de Sens unique de Walter Benjamin, cet artiste développe à travers ses œuvres une problématique autour de l'urbanisme, du savoir-vivre ou comme il l'a nommé le « savoir-habiter ». Enfin, il y à la notion d'invisible : lire entre les lignes, nous verrons que me musée arbore trois grand axe (lignes) dans son architecture porteuses d'un sens profond. A propos de l'invisible, Libeskind explique que : « Le musée juif est conçu comme un emblème dans lequel l'invisible et le visible sont des éléments structurels qui ont été assemblés dans cet espace de Berlin et révélés dans une architecture où l'innommable rappelle le nom de ceux qui ont disparu ». Ce musée renvois donc à une problematique historique, memoriel de par son sujet; mais aussi musicale par son lien au projet Between the lines, urbaine avec l'inspiration sur les oeuvres et sur le lien invisible/visible.

L'édifice s'organise en une forme d'éclair, ce qui lui vaut le surnom de Blitz de la part des Berlinois, symbolisant une sorte de cicatrice, les juifs allemand victime de la Shoah restent un sujet douloureux pour les Allemands.

Le musée juif est réparti dans 2 édifices ; le Kollegienhaus, ancienne cour de justice Prusse, où on lieu les expositions temporaires, et abritant les autres structures qu'un musée traditionnel possède. Et le musée lui-même, le Blitz. Daniel Libeskind aborde le thème de l'aléatoire car son bâtiment est construit en fonction de la présence des arbres préexistants du site. On peut imaginer qu'avec une autre disposition naturelle, le musée aurait pris une autre forme. Puis, le bâtiment se met en place sur le site comme un objet sculpture. Ce qui rend le musée non pas comme monument mais comme objet/sculpture d'art, aspect renforcé par la forme des fenêtres du musée, ces sortes de failles, qui n'évoquent pas des fenêtres traditionnelles mais des fissure, des cicatrices, mais aussi par l'utilisation –à outrance parfois- du l'inox. Libeskind explique que le musée répond à une symbolique religieuse en effet cette ligne brisée évoque une étoile de David éclatée, de cette manière, l'architecte a conceptualisé la forme de la ligne brisée en traçant sur le plan de Berlin une étoile de David. Celle-ci correspond à la liaison des adresses juifs victimes de la déportation ainsi que de berlinois célèbres. Ce trait se poursuit également dans le dessin des murs et de sol autour et dans du musée.

Dans son approche urbaine, le musée respecte la ligne former par la Lindenstrasse (l'axe routier qui borde le musée). Un parc est aménagé autour du musée permettant aux spectateur/passants de traverser le lieu. On peut côtoyer les habitants qui ont apprivoisé le musée et sa forme si particulière ce qui ramène à la problématique soulevé par le travail de Walter Benjamin le « savoir-habiter » qui explique qu'ont ne peut découvrir un lieu qu'en s'y promenant et en côtoyant ses habitants. Il y a deux flux qui ce rencontre en permanence, celui des les habitants accoutumés et celui des visiteurs du musée qui s'aventurent aux alentours du bâtiment pour « exploré ». Notons que les fenêtres ne laissent transparaître l'intérieur du bâtiment, il faut donc rentré pour en savoir plus.

On entre dans l'édifice en descendant dans un puits de béton. Ce passage dans les souterrains du musée met mal à l'aise le visiteur, Libeskind conditionne le corps afin d'essayer de faire ressentir et méditer les expériences du peuple juif. Des plafonds bas, des parois non verticales, la lumière artificielle...Le visiteur subit les lois dictées par cette architecture qui impose un parcours difficile pour suggérer les douleurs endurées, les émotions produites par l'édifice touchent beaucoup plus le public par cette architecture fait elle-même sens, elle bouscule le visiteur dans son quotidien et impose physiquement un choc, qui fait prendre conscience au spectateur toute la tragédie des expériences vécues. Le rez-de-chaussée est constitué essentiellement d'un vide symbolisant la Mémoire et d'une partie de la collection.

Le 2ème étage contient la majeure partie de la collection du musée. Le sens de la visite commence au 2ème étage pour redescendre au 1er étage. Des vides, s'étendent sur toute la hauteur de l'édifice, autour desquels la visite s'effectue sans pouvoir y accéder. Le parcours sinueux est troublant voire même éreintant pour les visiteurs. Les vides que l'on rencontre successivement se ressemblent et cela donne une sensation de distorsion du temps et de l'espace. Lorsqu'on accède au sous sol on rejoint l'axe de la Continuité. Celui-ci est coupé par l'axe de l'Exil qui mène au jardin de l'Exil et l'axe de l'Holocauste qui mène à la tour de l'Holocauste. Les axes sont bas de plafond, éclairés artificiellement et en pente La profondeur est ainsi accentuée les parois ne sont pas d'aplomb. En évoquant les axes, l'architecte explique que :

« Le musée juif est basé sur les figures invisibles dont les tracés constituent la géométrie du bâtiment. Le sol sur lequel le musée est bâti n'est pas seulement celui qui est visible dans le quartier du Kreuzberg, mais également celui qui est à la fois au-dessus et en dessous. »

Le musée contient des puits de béton sur toute la hauteur de l'édifice

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