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La Montagne

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Par   •  6 Novembre 2014  •  1 817 Mots (8 Pages)  •  867 Vues

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L'approche géotechnique n'exclut pas les trois sens que lègue la tradition indo-européenne au mot montaigne, apparu vers 1020 en ancien français, par altération du latin vulgaire montanea, adjectif substantivé au féminin et à son évolution, le terme montagne qui n'apparaît finalement qu'au xiie siècle écrit dans le Voyage de Charlemagne :

le sens descriptif suppose la vision d'une forme topographique immobile, donc d'un lieu élevé pour un voyageur. Le latin mons, montem ou sa forme dérivée mont en ancien français dès le xe siècle est resté un rival. Les formations toponymiques conservent cette dernière forme. Il faut attendre 1265 pour que Jean de Meung utilise en ce sens le qualificatif montagneux ;

le sens de mouvement et d'activité (en début ou fin de période) est sans doute influencé par le verbe latin populaire montare qui a engendré en ancien français le verbe (re)monter ou la montée au xiie siècle, éliminant au passage la forme plus noble issue de ascendere, laissant seulement le substantif français ascension. Les montagnes sont définies ici comme un espace géographique de migration. La montagne est le lieu où l'on monte, de manière saisonnière par exemple pour l'estive des éleveurs ou un hivernage de bûcheron, ou occasionnellement sur le chemin d'une fuite ou d'un voyage. Au xiie siècle, montain et montanier qualifient la faune qui vit sur un mont ou des monts selon le fauconnier. Les verbes enmontagner ou démontagner' sont employés pour décrire l'activité de déménagement des montignons ou montagnards au xvie siècle ;

le sens figuré indique un amoncellement, selon le point de vue subjectif, une montagne d'objet, de richesse, de difficultés. C'est un des sens du mot ancien-français monte en 1180, il désigne selon le lieu ou la relation engagée, la valeur, le prix, le nombre, la valeur morale, l'intérêt, le taux d'emprunt. En ce sens, les formes verbales se sont mieux préservées en français, à l'instar du verbe surmonter attesté par Philippe de Thaun au xiie siècle, dans l'expression « le montant d'une somme » ou « monter un budget » lorsque cela paraît délicat.

Oronymes[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Oronyme.

En onomastique, un oronyme est un toponyme de montagne. Les oronymes sont parfois utilisés pour de simples hauteurs (escarpements, collines, etc.)4.

Les vocables de la montagne se caractérisent par l'importance des variantes et synonymes ; cette richesse est issue des observations nombreuses des hommes qui vivent dans la montagne avec la nature et de la variété linguistique. Outre les couches successives de populations à travers les âges qui ont colonisé le domaine montagnard, dont on retrouve les traces et les racines linguistiques dans les cartes anciennes et les cadastres, il y a les déformations successives des noms en particulier à une époque où l’orthographe n’était pas fixée et lors de transcriptions dans un mouvement général de francisation. Certains toponymes de la carte d'État-Major (1818-1881) ont été collectés par des officiers cartographes plus préoccupés par les formes et accidents de terrain que par les questions linguistiques5.

L’occitan serre correspond à un mamelon, une croupe, un relief allongée, une pointe rocheuse voire un contrefort et viendrait d'un terme pré-indo-européen ou prélatin serra : montagne allongée ou crête en dos d'âne. L’usage en géographie du mot désigne une forme de relief : crêtes étroites et allongées, dénudées, gazonnées ou boisées. La moitié méridionale de la France est très riche en toponymes formés sur serre6. Tête et soubeyran avec ses variantes, comme barre et chaux (chau, chalp, chaup, chaume) ou encore cime et berg se réfèrent à des hauteurs ou des sommets7. Puy est fréquent en toponymie, pour désigner des lieux-dits situés en hauteur (du latin podium : hauteur, lieu élevé) en particulier dans le Massif central. Le terme mendi, montagne en basque, constitutif de nombreux toponymes, s'applique à toute hauteur, même peu élevée. Hegi correspond à une crête, monho à la colline, gain aux hauteurs8. Par-delà les mots qui indiquent la montagne précisément, il existe un ensemble de termes relatifs aux détails du paysage montagnard comme adret et ubac ou encore moraine pour ne prendre que des exemples alpins. Les termes évoquant la végétation, naturelle ou aménagée, sont particulièrement fréquents tant en montagne qu’en plaine et renseignent sur les qualités du milieu ou leur histoire.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Définitions[modifier | modifier le code]

Le relief peut se définir comme l’ensemble des formes, de volumes saillants ou en creux (« une famille de formes topographiques » selon l’expression d’E. de Martonne). L’altitude, cette troisième dimension de l’espace géographique, est évidente et on ne s’attarde guère à définir les montagnes autrement que par une mesure, par rapport au niveau de la mer, et éventuellement un volume. En fait, les tentatives pour donner une définition générale et universelle de la montagne sont très vite confrontées à l’imprécision (une masse au-dessus des terres environnantes) et aux exceptions (hauts plateaux, volcanisme insulaire, etc.). Ainsi, selon Raoul Blanchard, « une définition même de la montagne, qui soit claire et compréhensible, est à elle seule à peu près impossible à fournir »9. La pente et l’altitude (énergie) définissent la topographie mais la montagne est aussi un cortège de spécificités où certains phénomènes sont amplifiés et où des limites aux facteurs altitudinaux peuvent essayer d'être définies.

Les définitions administratives et législatives insistent sur :

des seuils (pente, énergie) : plus de 700 mètres d’altitude moyenne communale et une pente supérieure à 20 % pour la Loi montagne française (1985)10 ;

les difficultés face à la réduction de la saison végétative (production et mécanisation agricoles, Cf. fonds structurels européens). La perception des conditions locales de développement nécessite des mesures compensatrices (Cf. la politique de la « zone montagne » (1961) et l'Indemnité spéciale Montagne des années 1970)11.

10 % de l'humanité[réf. souhaitée] vit dans

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