L'Afrique cas
Fiche de lecture : L'Afrique cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emile Gbodogbe • 31 Décembre 2015 • Fiche de lecture • 701 Mots (3 Pages) • 704 Vues
L'Afrique est une mosaïque de climats et de biomes32 ; deux de ses principales caractéristiques sont, d'une part, qu'il s’agit du continent le plus chaud33 etnotes 4 le plus sec de la planète34 et, d'autre part, d'un des endroits au monde les plus sensibles à la variabilité climatique35.
Les terres arides représentent 60 % de la surface du continent ; il est donc particulièrement sensible à la pluviométrie et à ses variations qui conditionnent fortement le niveau de production agricole et la biodiversité35. En effet, quoique l'eau souterraine soit abondante36,37, la difficulté à l'exploiter fait que l'Afrique est et restera encore longtemps dépendante de l'eau pluviale37,notes 5 et de l'eau de surface dont l'exploitation est peu rationalisée ; 20 % seulement du potentiel d'irrigation du Sahel est exploité39. La prévalence de l'onchocercose (cécité des rivières) explique sans doute l'absence d'une tradition d'irrigation (à la notable exception du Nil) sur le continent, malgré la présence de fleuves parmi les plus puissants du monde40.
La problématique de l’eau conditionne largement les conditions du développement humain. Le stress hydrique, défini par l'ONU comme « une insuffisance d’eau de qualité satisfaisante, pour pouvoir répondre aux besoins humains et environnementaux41 » concerne, par ses conséquences en termes de sécurité alimentaire et de santé, jusqu'à 300 millions de personnes42.
Des conflits, parfois armés, tels celui du Darfour en 2003, ont des causes au moins partiellement liées à l'accès à l'eau43 ou, plus largement, liées aux changements climatiques44,45,46,47.
Même lorsque l'eau n'est pas rare au sens strict, comme en Afrique de l'Ouest, laquelle, globalement, dépasse le volume de 1 700 m3 d'eau disponible par habitant et par annotes 6, seuil retenu pour caractériser le stress hydrique49, le contexte de la disponibilité de l'eau rend la région « soudano-sahélienne […] tributaire d’une forte variabilité des précipitations, tant au plan spatial que temporel48 ». Ce n'est pas l’abondance de la ressource qui est en cause, mais sa variabilité et, par conséquent, la possibilité de l'utiliser au bon endroit et au bon moment.
Autre caractéristique, l'Afrique abrite le second plus grand massif forestier continu du mondenotes 7, celui du bassin du Congo. Pour l'ensemble du continent, le couvert arboré représente 21,8 %notes 8 de sa surfacenotes 9 quoiqu'avec une répartion très inégale, de zéro pour les déserts à 85 % pour le pays ayant le couvert forestier le plus importantnotes 10,54. Mais la déforestation est considérée comme la plus grave menace environnementale55 car les forêts régressent ; l’Afrique a perdu 3,4 millions d’hectares de couvert boisé par an entre 2000 et 201056 même si l'attrition s'est ralentie (la perte était de 4,1 millions d'hectares par an dans les années 1990)57. L’exploitation commerciale du bois n'est pas nécessairement le plus important ni le plus négatif des facteurs anthropiques58, contrairement à certaines idées reçues. La pression démographique, l’extension des villes et l'agriculture itinérante, dont la culture sur brûlis59, participent largement à la
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