Étude de la peinture Dos De Mayo de Goya
Dissertation : Étude de la peinture Dos De Mayo de Goya. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pascalpanier • 24 Mars 2013 • 1 516 Mots (7 Pages) • 2 417 Vues
I – Quelles furent les références de cette peinture et par qui fut-elle réalisée ?
Cette peinture, également connue sous le titre de « La charge des Mamelouks. », témoigne du soulèvement du peuple espagnol, face à l’occupant français, le 2 mai 1808. Elle est l’œuvre de Francisco Goya.
Qui était Francisco Goya ?
Il naquit le 30 mars 1746, dans un petit village, proche de Saragosse, dans le nord de l’Espagne. Fils d’un peintre et maître doreur, sa famille alla s’installer, quelques années plus tard, à Saragosse. A l’âge de 14 ans, Francisco devint l’apprenti du peintre José Luzan, au service duquel il restera 4 ans avant de partir pour Madrid. Il ne rencontra pas un grand succès dans la capitale espagnole et décida, donc, de rejoindre l’Italie afin d'y étudier les grands maîtres. De retour en Espagne, il revint dans sa ville natale où de nombreuses commandes lui furent confiées. Après son mariage, il retourna à Madrid en 1780 et devint académicien. Son talent fut pleinement reconnu lorsqu’il fut nommé peintre de la cour, en 1786. Hélas, en 1792, il fut atteint d’une grave maladie (méningite ?) qui le maintiendra désormais affaibli et le conduira vers la surdité. Cette infirmité le coupa en partie du monde et permet d’expliquer pourquoi ces toiles furent de plus en plus sombres. Ce qui n’empêcha pas Goya de peintre de magnifiques tableaux, tels « Le sommeil de la raison produit des monstres. » (1798), « La maya vêtue. » et « La maya nue. » (1800), « La famille de Charles VI. » (1800)… Fervents partisans des idées des lumières, il espérait que les conquêtes napoléoniennes allaient être l’occasion de diffuser les valeurs de liberté et d’égalité dans toute l’Europe. C’est sans doute pour cette raison que Goya accepta de rester peintre à la cour, après l’arrivée des Français. Très vite, la déception céda la place à l’espérance initiale : les horreurs perpétrées par l’armée d’occupation étant insoutenables. Aussi, une fois le pouvoir espagnol rétabli, et pour montrer sa bonne foi, Goya peignit « El dos de mayo. » et « El tres de mayo. » pour dénoncer les atrocités de la Grande Armée et revenir dans les bonne grâces du pouvoir. Cependant, la nouvelle monarchie mit en place un régime monarchique absolu, loin des idéaux de Goya. De plus, le peintre dut répondre de certaines de ses toiles devant l’Inquisition (« La maya nue »). Cette absence de liberté intellectuelle le conduisit à s’exiler en France, à Bordeaux, à partir de 1924. Finalement, il y décéda le 15 avril 1828.
II – Quel était le contexte politique de l’époque ?
Au début du 19ème siècle, l’Europe fut le théâtre des conquêtes napoléoniennes, censées apporter dans les pays, libérés de leur monarchie absolue, les valeurs de la Révolution Française. Ainsi, Napoléon dominait tout le vieux continent, exception faite de la perfide Albion. N’ayant pas la maîtrise des mers, l’Empereur voulut affaiblir et affamer l’Angleterre en mettant en place un blocus continental, afin d’empêcher tout ravitaillement. Maîtrisant tous les principaux ports allant de la Mer du Nord jusqu’à l’océan Atlantique, seules les côtes portugaises échappaient à son contrôle. Ainsi, en 1808, il décida d’envahir l’Espagne, bien que ce pays ait accepté d’appliquer le blocus, afin de s’emparer des ports portugais, derniers lieux de liaison entre le continent et la péninsule britannique. Napoléon fit abdiquer le roi d’Espagne. Le peuple de Madrid, apprenant que les 2 derniers enfants royaux espagnols sont forcés de quitter la capitale, décida de se soulever face à l’oppresseur. La bataille, totalement inégale, voyant s’affronter des soldats armés et de civils démunis de presque tout, se finit dans un bain de sang et des exécutions sommaires : on dénombra 31 morts chez les Français, alors que du côté espagnol, de 100 à 400 personnes moururent en combattant et 113 prisonniers furent fusillés. Toutefois, ce fut cet épisode meurtrier, qui servit de signal pour le début de la guerre d’indépendance. En 1814, après le retour sur le trône de Ferdinand VII Goya, bien que n’ayant pas assisté au massacre des 2 et 3 mai, peignit deux tableaux pour dénoncer la barbarie qui sévit pendant ces 2 jours, et ainsi, dirent certains, faire amende honorable auprès du nouveau pouvoir.
III – Que représentait cette peinture ?
Cette peinture représente une scène de guerre urbaine, opposant les Madrilènes aux soldats français, dont des Mamelouks, mercenaires égyptiens, faisant partis de l’armée de Napoléon. On peut noter que Goya a représenté sur sa toile plus de soldats d’origine égyptienne que d’origine française. L’œil du spectateur est tout de suite attiré par le centre de la toile où le rouge du pantalon d’un mamelouk désarçonné contraste avec le blanc de son cheval. La plupart des combattants espagnols sont à terre ou tués, alors que les soldats sont à cheval. Les armes des insurgés sont des armes blanches (couteaux) alors que les Français sont munis de fusils,
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