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"Poésie Djihadiste" / "Timbuktu" - Abderrahmane Sissako

Commentaire d'oeuvre : "Poésie Djihadiste" / "Timbuktu" - Abderrahmane Sissako. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2016  •  Commentaire d'oeuvre  •  427 Mots (2 Pages)  •  1 631 Vues

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« Poésie Djihadiste » ou « Timbuktu »

Abderrahhmane Sissako est né le 13 Octobre 1961 à Kiffa (Mauritanie). Après avoir passé son enfance au Mali, il part à Moscou (Russie) pour étudier à l’Institut Fédérale du Cinéma. Là-bas, il tourne « Octobre », un long-métrage grâce auxquelles il aura sa première nomination au Festival de Cannes. Il a notamment reçu 7 Césars pour le film « Timbuktu ».

Au Mali, des extrémistes religieux envahissent la ville de Tombouctou et exigent des habitants de se plier à leur charia. Fini la musique, les rires, le football ou encore la cigarette. Les femmes sont désormais des ombres, obligées de se marier avec les soldats islamistes. Ces mêmes soldats qui improvisent des tribunaux et énoncent leurs sentences absurdes, tragiques et injustes.

Kidane (Ibrahim Ahmed), éleveur touareg, mène une vie simple et paisible dans les dunes du désert avec sa femme Satima (Toulou Kiki), sa fille Toya (Layla Walet Mohamed) et son berger (Mehdi Ag Mohamed). On les croit d’abord exempter du chaos qui se déroule en ville jusqu’au jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur (Omar Haidara). Le père de famille se retrouve alors face aux lois islamiques …

L’esthétique de ce film est très belle, mais ne l’est-elle pas trop par rapport au sujet qu’il traite ? La vraie vie des touaregs toujours à la recherche de leur bétail, dans la poussière, le vent et sous la chaleur torride n’est-elle pas passée sous silence ? Ici le climat est agréable, les voiles qui habillent les gens sont arachnéens et scintillant, les cheveux et vêtements sont impeccables. Personne ne sue, aucune trace de crasse, les vaches sont immaculées.

Le touareg et sa petite famille incarnent, trop parfaitement, la béatitude et la paix, certes autours d’eux le voisinages a fait place nette à cause de la terreur qu’exerce les djihadistes, ce qui fait d’eux une image de résistance.

Cette esthétique exagérée, ces plans fixes sans fin raboutés de manière fumeuse, cet amphigouri d’images sans originalité, le faible jeu des acteurs et l’insignifiance des dialogues sont décourageant.

Les djihadistes ont beau être fourbes et hypocrites, ils restent d’une politesse et d’une affabilité extrême, or dans la vraie vie ce sont de véritables brutes.

Il faut quand même relever la beauté des paysages et certaines scènes, comme la partie de foot imaginaire faute de ballon ou encore la gazelle que l’on voit galoper poursuivie par des djihadistes dans une jeep qui crient « Ne la tuez pas. Fatiguez là ! », la gazelle étant le symbole de la population sous l’emprise islamiste.

Au final, si on retire à ce film toutes ses belles images, que lui reste-t-il ?

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