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Monologue théâtral entre tradition et modernité

Étude de cas : Monologue théâtral entre tradition et modernité. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Juin 2013  •  Étude de cas  •  1 407 Mots (6 Pages)  •  1 463 Vues

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Première piste : un monologue théâtral entre classicisme et modernité

Recherchez ce qui, dans la scène, relève de la tradition théâtrale (forme et fond).

Relevez et analysez ce qui donne sa modernité au monologue.

Deuxième piste : la lutte de l'individu contre le groupe

Analysez comment apparaît le combat entre l'individu et le groupe.

Quelles en sont les conséquences sur l'être humain ?

Troisième piste : le tragique d'une crise d'identité

Comment la délibération passionnée de Bérenger se traduit-elle ?

D'où vient le tragique du texte ?

Quelle conception de la vie Ionesco expose-t-il ? Le dénouement est-il optimiste ou pessimiste ?

Pour bien réussir l'oral : voir guide méthodologique.

Les genres de l'argumentation : voir lexique des notions.

Présentation

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Introduction

Amorce et présentation du texte : Au xxe siècle, le théâtre de l'absurde se lance dans la recherche de la nouveauté. Ainsi, Ionesco cultive la volonté de témoigner, de dénoncer et de contester. En réaction à l'invasion de la Roumanie par l'idéologie nazie, dans Rhinocéros, en 1959, il met en scène le processus du totalitarisme sous forme métaphorique : les habitants d'une petite ville se sont tous transformés en rhinocéros ; seul Bérenger, incarnation symbolique du « résistant », refuse cette situation. À la fin de la pièce il prononce un ultime monologue...

Lecture et annonce des axes : Dans ce monologue à cheval entre tradition et modernité théâtrales, Ionesco met en scène la lutte tragique de l'individu contre le groupe et l'absurde de la condition humaine, et révèle sa vision de l'homme et du monde.

I. Un monologue théâtral entre tradition et modernité

1. La reprise de la tradition du monologue délibératif

Ionesco reprend la tradition théâtrale du monologue, forme d'expression de la solitude, qui illustre une situation tragique traditionnelle : celle d'un personnage confronté à une crise d'identité (« c'est moi, c'est moi ») et à une décision vitale.

Bérenger s'exprime comme un héros tragique traditionnel : nombreuses phrases exclamatives, interjections tragiques (« hélas ! »), rythme heurté et répétitions, et même quelques alexandrins (« les hurlements ne sont pas des barrissements », avec rimes intérieures ; « Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? » ; « J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc et poilu ! ») avec un jeu sur les sonorités (comme dans la tragédie classique : « Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un charme certain »).

2. Mais le refus de la tradition théâtrale

Mais Ionesco modernise la situation : le tragique et le destin prennent la forme métaphorique du rhinocéros, qui donne lieu à une irruption du fantastique à travers l'évocation des transformations en rhinocéros (« corne » qui « pousse », « (mains) rugueuses », « peau flasque »/« dure », « couleur d'un vert sombre »...).

La théâtralité de la scène repose sur l'importance du jeu et des éléments visuels, que signalent les nombreuses didascalies : le décor est précis ; les accessoires (la « carabine », le miroir), les jeux de scène, les gestes sont aussi significatifs que la parole.

Le langage aussi est modernisé : on note des onomatopées inattendues (barrissements), des références à des éléments modernes (« carabine »).

La structure et le rythme du monologue (crise d'identité, renversements des valeurs, tentative pour abjurer et échec, mais surtout sursaut final et refus de capituler) composent un dénouement ouvert, inhabituel dans la tragédie.

II. L'image de l'individu face au totalitarisme

1. L'individualisme contre l'instinct grégaire

L'opposition est dramatisée par les mots et les éléments de mise en scène.

La lutte de l'individu contre la pression du groupe est matérialisée par le jeu des pronoms personnels : « eux », « tout le monde » (pluriel indivisible) contre le « je », marque de l'identité et de la singularité.

Bérenger insiste sur le risque de déshumanisation s'il se joint au mouvement : en effet les rhinocéros ont tous la même tête.

C'est la lutte de la laideur contre la beauté (relever les mots en opposition).

2. La dénonciation du conditionnement social

Le poids du groupe conduit à l'inversion et à la perversion des valeurs esthétiques et morales : tous les éléments inesthétiques dans notre système de valeurs (désignés par des termes péjoratifs : « peau rugueuse, dure », « couleur vert sombre, nudité [...] sans poils », « chants [au charme] âpre », « barrissements

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