Le théâtre a-t-il vocation à être une représentation de la vie ?

CHEUCLE                                                                                         1°S

Vanina

Dissertation de Français :

Le théâtre a-t-il vocation à être une représentation de la vie ?

[pic 1]

 [pic 2]

Le théâtre est un genre littéraire destiné à être joué par des comédiens. Il a été inventé sous l’Antiquité comme la poésie. Le théâtre  est un art du spectacle qui a la particularité de « représenter » c’est à dire de « rendre présent » par l’intermédiaire d’un spectacle et propose ainsi une vision de la vie. Il a pour but d’émouvoir le spectateur par la représentation sur la scène des passions humaines.  Il se définit par le fait de montrer un monde de conventions dans lequel des comédiens interprètent des personnages et prêtent leur voix et leurs gestes pour donner vie à un texte. La vocation signifie ici qui est destiné à quelque chose de précis. Une représentation est le fait d’offrir un spectacle, jouer une pièce et dans notre sujet elle est en lien avec la vie donc le réel. On peut alors se poser la question suivante : le théâtre a-t-il pour finalité d’être une transcription de la vie ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps en quoi le théâtre est le reflet de la vie, puis dans un second temps nous aborderons la question de la déformation de la réalité au théâtre.

Certes le théâtre s’attache à créer l’illusion de la réalité. La représentation fidèle du réel est un enjeu majeur dans le genre dramatique. Le public a besoin de croire en ce qui lui est montré. Les comédiens sont présents physiquement, ils jouent et s’expriment à voix haute. Ils évoluent dans un décor, ont des vêtements, tiennent des objets, s’assoient sur des sièges, habitent l’espace. Tout est mis en œuvre pour que le public adhère à ce qu’il voit et se plonge facilement dans le spectacle. Il peut ainsi se laisser prendre par l’action et ressentir de réelles émotions. La mise en scène, le choix des décors et costumes sont des choses que les dramaturges et les metteurs en scène ne négligent pas pour que les spectateurs se croient encore plus dans le réel. Ainsi Jean Genet dans le premier acte de Les Bonnes note avec précision la disposition des meubles, les costumes des acteurs, et les accessoires. Ainsi le public découvre une chambre classique.                                                                                                                                                  

De plus le théâtre a pour fonction de renvoyer au spectateur une image de lui-même : tout être est multiple. Plus particulièrement dans le genre de la comédie les acteurs représentent des personnes antihéros, ordinaires avec des défauts et des qualités, contrairement à la tragédie où les personnages sont idéalisés et surtout le héros qui est mis en avant. Donc dans la comédie et rarement dans la tragédie le spectateur peut s’identifier à l’un des personnages. Genet montre dans sa pièce Les Bonnes écrite en 1947, la multiplicité de l’être. Un même individu peut être fort ou faible, courageux ou lâche, tendre ou cruel… Dans cette pièce tragique et violente, Claire apparait plus forte que sa sœur ainée Solange, mais les deux personnages ont tendance à se confondre, elles sont les deux aspects d’un même personnage dédoublé.

Le public doit aussi bien comprendre la situation de la scène pour cela les dramaturges reprennent des situations réelles du quotidien. Les spectateurs comprennent de suite la situation qu’ils ont peut-être déjà vécue ou déjà entendue. Ils reconnaissent le réel de la scène, dès les premières minutes de la représentation. Ils peuvent profiter pleinement de la pièce de théâtre, se laisser prendre dans l’action et ressentir de réelles émotions. Marcel Pagnol écrit Marius en 1929 la première scène se passe dans le café de César sur le port de Marseille. Quatre amis jouent à la manille. On retrouve dans cette scène des personnages du quotidien, dans un lieu connu de tous avec une intrigue et un déroulement auquel le spectateur se projette aisément.

...