Patrimoines partagés
Fiche de lecture : Patrimoines partagés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar samsamoun • 8 Février 2015 • Fiche de lecture • 391 Mots (2 Pages) • 699 Vues
« Patrimoines partagés » : un regard décentré et élargi sur l’architecture et la ville des XIXe et XXe siècle en Méditerranée
Le projet « Patrimoines partagés » : savoirs et savoir-faire appliqués au patrimoine architectural et urbain des XIXe-XXe siècles en Méditerranée est une action de recherche en coopération qui s’intéresse à la connaissance et à la reconnaissance du patrimoine dit récent dans cette région du monde, en s’appuyant sur un partenariat entre les deux rives. Elle porte ce faisant attention à l’architecture coloniale, mais aussi aux autres formes de production architecturale qui ont caractérisé la période considérée. Financée dans le cadre des programmes Euromed Heritage (Patrimoine euro-méditerranéen) de la Commission Européenne, l’action associe 15 équipes appartenant au monde de la recherche, de la formation, et de la pratique professionnelle dans neuf pays du pourtour méditerranéen .
Dynamiques d’acculturation à la modernité européenne
Considérer l’héritage architectural et urbanistique des deux siècles écoulés en Méditerranée revient nécessairement à rencontrer le legs colonial, dans la diversité de ses configurations, mais l’un n’est pas pour autant réductible à l’autre. L’expansion coloniale de l’Europe à partir des premières décennies du XIXe siècle a certes largement façonné les villes de l’arc sud-méditerranéen. Mais leurs paysages construits et architectures datant de la période contemporaine sont aussi redevables à des formes de domestication locale de la modernité européenne, à commencer par celles impulsées par les Tanzîmât, ces fameuses réformes ottomanes voulues par la Sublime Porte, qui ont bouleversé de l’intérieur les sociétés de la Méditerranée orientale à partir de 1839 et sont désormais auscultées dans l’ensemble de leurs formes et effets locaux (HANSSEN et al. 2002). De force ou de gré, ces processus ont produit dans le champs de l’architecture, de l’urbanisme ou du patrimoine des espaces de contact et d’interaction, plus ou moins contraints, plus ou moins intenses et dynamiques, entre des modèles, des techniques, des doctrines d’origine européenne et leurs lieux d’implantation.
L’architecture domestique à Damas au tournant du siècle, avant que la France n’y prenne pied au lendemain de la première guerre mondiale, offre un bel exemple de traduction plastique de ces phénomènes de domestication et d’hybridation. On y observe l’éclosion d’un genre décoratif spécifique : le paysage urbain pratiqué en fresque murale. En lieu et place des décors peints à motifs floraux ou géométriques qui ornaient auparavant les salles nobles des demeures bourgeoises, ces
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