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Les Suppliantes d’ Eschyle

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Par   •  2 Février 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  433 Mots (2 Pages)  •  1 035 Vues

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Les Suppliantes d’ Eschyle

1) On peut dire que Les Danaides utilisent les quatre moments du discours avant même l’invention de la rhétorique. En effet, il s’agit d’une tragédie grecque écrite par Eschyle (il est le plus ancien auteur grec, on lui attribue l’invention du masque dans la tragédie).

On voit donc combien la rhétorique latine définie par Quintilien (voir manuel page 45) s’est inspirée de l’art de l’argumentation grec.

2) Les Danaides, assemblée en choeur, parviennent à donner à leur parole collective une force et une autorité.

Elles commencent par une péroraison : « Zeus, dieu des demandeurs d’asile, Zeus, regarde nous ».

Dans cette introduction, elles en appelent à la bienveillance (captatio benevolentiae) de Zeus qu’elles nomment par une périphrase (« dieu des demandeurs d’asile) propice à leur requête.

Elles continuent ensuite par la narration des étapes de leur périple : « Notre périple a commencé aux sables fins du Nil, si loin/Dans cette Egypte qui touche à la Syrie ». Elles proposent ainsi une version favorable des faits qui prépare à l’argumentation : elles ont accompli un long voyage harassant et sont donc dignes de compassion comme le sont tous les errants.

Elles enchaînent avec l’argumentation.

Tout d’abord, elles redéfinissent le point à débattre : « Exilées, non pour avoir commis un crime,/ mais pour avoir refusé un mariage sacrilège ». Elles utilisent une constuction en parallèle (infinitif passé + nom commun) pour débouter l’idée de leur culpabilité. Elles ne sont pas responsables de cet exil : elles ont fui pour échapper au désonheur d’être épousées de force par leurs cousins.

Ensuite, elles exposent leurs arguments en faveur de leur thèse : Argos est la terre d’origine de leurs ancêtres, leur demande d’asile est donc légitime. Elles exposent aussi leur respect des rituels sacrés (« Nous tenons dans nos mains, le signe des suppliantes,/ Ce rameau vert, décoré de rubans sacrés, »). Enfin, elles rappellent leur statut : elles sont des « femmes » dont il faut avoir « pitié » car on veut leur faire violence (« l’armée des Egyptiens » les poursuit). Elles blâment cette armée en les accusant de faire preuve d’hybris : « leur folie inhumaine ». Elles espèrent ainsi déclencher la colère des Dieux qui condamnent la démesure.

La péroraison finale ressemble à une incantation :

«  Qu’ils meurent dans les tempêtes et les naufrages,

Qu’ils meurent dans l’impitoyable furie de la mer,

Qu’ils meurent avant d’avoir commis le sacrilège et le viol ! »

L’anaphore crée le couronnement de l’appel à la pitié des Dieux et des hommes d’Argos.

Cette parodos (entrée en scène du choeur) est donc très forte et persuasive.

Fontaine des Danaïdes à Marseille.[pic 1]

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