Eschyle - Les Perses, sur le thème de la guerre.

Chapitre 1 : Eschyle, Les Perses

La guerre est-elle une injustice ?

Introduction : La tragédie de la guerre, folie humaine ou justice divine.

Comment Eschyle répond à la question de justification de la guerre ?

→ Il faut se demander comment elle se trouve mise en scène, comment elle est représentée.

3 questions :

• quels rapports entre la violence et le genre tragique, c'est à dire quels rapports entre la guerre historique et Les Perses ?
• Mais cela revient encore à s'interroger sur le rapport entre fiction et réalité, pourquoi la tragédie serait la représentation idéale de la guerre plutôt que la comédie ?
• Pourquoi le choix de la tragédie : pour dénoncer la guerre comme une injustice ou bien pour la justifiée (intention d'Eschyle)

=> En somme quels sont les effets attendus de la pièce : jubilation patriotique (suite à la victoire) ou bien consternation devant les désastres de la guerre ?

        a. La violence et le tragique

Pourquoi y aurait-il un lien privilégié entre la tragédie et la violence ?

René Girard, La violence et le sacré :

toute société humaine est hantée par la violence à cause de la dimension mimétique du désir : chacun désir ce que l'autre possède ou désir.

Le désir est toujours hanté par la jalousie, la rivalité, la haine, il est supérieur à l'autre.

Le désir est à la fois le désir de l'autre mais aussi le désir de la destruction de l'autre.

Il faut canaliser la violence sur le bouc-émissaire qui permet de celer cette violence, substitution d'une victime.

La tragédie a une dimension politique car elle conjure les méfaits de la violence. Mais le sujet des Perses est-il mythologique ?

• Quel est l'objet de la pièce ?

C'est la seconde guerre médique (Salamine) gagnée par les grecs qui sauvent alors leur indépendance.

Eschyle a participé à la bataille de Marathon (-490) et à celle de Salamine (-480), car il est née en -525 et est mort en -456. Il est considéré comme le fondateur de la tragédie grecque, car il a eu l'ide de placer un 2ème acteur sur scène pour créer un dialogue. Il aurait composé environ 90 pièces mais seules 7 nous sont parvenues.

• Quel est l'enjeu de la pièce ?

Il n'est pas mythologique mais historique. La pièce est représentée 8 ans après les faits (-472). Xerxès a régné jusqu'en -465 et Darios annonce la défaite de Platée (-479).

Il y a un lien entre le passé immédiat et le présent par la mise en scène de la violence.

La pièce a une portée politique, elle est portée à la gloire des grecs :

→ démocratie athénienne

→ « bourrage de crâne, propagande »

→ célébrer la grandeur des grecs face à la tyrannie.

→ célébrer la liberté des grecs contre la tyrannie, se sont des libres soldats et non          des esclaves dans les armées grecques.

→ éloge de la phalange hoplitique. Guerre menée par des égaux, il n'y a pas de héros (ruse des grecs, guerre d'hommes libres pour leurs libertés).

→ gloire d'Athènes qui impose son empire sur les autres cités et impose son         hégémonie, c'est une sorte de patriotisme immédiat.

=> Est-ce un témoignage historique ? (ça n'aurait pas d'intérêt)

voire une forme de propagande ? Ou bien une geste démocratique ? Ou bien une portée universelle ?

        b. La tragédie, une juste représentation de la guerre ?

Est-ce une forme de propagande ?

• comment la bataille est-elle décrite ?

→ Elle est écrite du point de vue des Perses, l'action se déroule à Suse où réside la cour du roi Xerxès auprès de la tombe de son père Darios (-480), donc on présente la scène du point de vue des vaincus.

→ le cœur est composé de vieillards qui sont trop âgés pour combattre (cœur des fidèles) mais restés à Suse pour garder le trône en l'absence du roi.

• Pourquoi adopter le point de vue de l'ennemi ?

Ce choix est pour écrire une tragédie plutôt qu'une ode patriotique (épopée), dont le risque serait de succomber à l'hubris (l'excès, la démesure), d'être sous le coup de la justice divine.

Thémistocle ( général des armées grecques) n'est jamais nommé et Athènes que peut de fois et elle se confond à la masse grecque. Seuls restent les Perses et les Dieux.

La défaite de Salamine n'est pas un simple élément historique, elle prend une signification universelle de la justice : l'illustration de la puissance des Dieux et de leurs justices.

• Comment la guerre est-elle représentée ?

C'est la second paradoxe de la pièce, c'est une pièce sur la guerre mais il n'y a pas un seul combat, aucune action militaire, seul le messager rappel la bataille et les désastres qu'elle suscite.

• Qu'elle est la dimension tragique de la pièce ?

C'est la dimension de ceux qui restent (les mères, les veuves, les enfants, …). Le point de vue adopté est celui de la famine, de l’errance d'une armée et de la souffrance es familles. Mais s'il n'y a pas d'actions qu'est-ce qui fait le ressort tragique ?

• Le ressort de l'intrigue est l'attente au cours d'une journée de l'annonce du combat, jusqu'aux lamentations finale.

Il y a beaucoup d'inquiétude due au désespoir en passant par la révélation.

Dans le récit, il y a donc une progression dans la compréhension du mal : on va de l'effet visible du malheur jusqu'aux causes du malheur c'est à dire le châtiment est immanente (reste de la faute) à la faute. La faute porte avec elle la punition.

En effet, l'argument de la pièce est le retour de Xerxès après son retour de Grèce, vaincu à Salamine en passant par la Thessalie.

L'immensité du désastre est en rapport avec l'immensité de l'armée qu'il avait levé (orgueil). Il est lui-même anéanti par la guerre.

• La catharsis est la purgation des émotions.

Quels sont les effets attendus ?

D'après Aristote, il y a 2 émotions tragiques, la crainte et la pitié. La tragédie n'est pas la comédie. Les émotions tragiques sont faites pour élever l'âme. Il faut prendre de la distance, c'est ce que fait la tragédie (processus de connaissance, avec de l'attente et de l'incompréhension).

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