Le convent de la tourette, Le Corbusier
Fiche : Le convent de la tourette, Le Corbusier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar myriamefashion • 27 Avril 2017 • Fiche • 750 Mots (3 Pages) • 617 Vues
Le couvent Sainte Marie de La Tourette situé à Éveux, dans la région Rhône-Alpes fut construit en 1959 pour être un couvent d’études destiné à la formation des Frères de l’Ordre prêcheur. Le Corbusier fut l’architecte choisi par la maîtrise d’ouvrage dominicaine pour faire de ce couvent une œuvre exprimant « l’admiration de l’Ordre pour l’art d’aujourd’hui ». La construction achevée, l’usage religieux habite le bâtiment tandis que les regards portés sur l’œuvre architecturale font exister la monumentalité à l’extérieur. Cette monumentalité sera renforcée vingt ans plus tard par le classement monument historique de cette architecture. Le Père Couturier a sans doute eu moins de difficultés à convaincre Le Corbusier, bien qu’athée, de se consacrer à une architecture religieuse, qu’à faire accepter au Conseil Provincial des Dominicains la personnalité de cet architecte controversé. La Tourette est au croisement de deux histoires, celle de Le Corbusier et celle de l’architecture religieuse. Le Corbusier accepte en 1952 la demande qui lui est faite : donner une résidence de silence aux gens qui prient et étudient et de leur construire une église. Lorsqu’on découvre le site, l’impression première est que le couvent a été placé sur le seul terrain qui parait inaccessible, la seule parcelle à laquelle aucun autre architecte n’aurait osé s’attaquer. Pourtant, la volonté première de Le Corbusier étant de respecter le site mais aussi et surtout de composer avec l’horizon, le seul emplacement adapté a été celui qu’il a choisi.
Le couvent de la Tourette est situé sur un terrain possédant une forte pente, il est monté sur pilotis afin que son toit terrasse s’aligne avec l’horizon. Ce bâtiment est constitué de trois ailes (Nord, Est et Ouest), la partie Sud de l’édifice étant réservée à l’église et à la crypte. Conçus à partir de « l’horizontale au sommet » du toit-terrasse, les bâtiments « rejoignent » le sol de manière différenciée. Si l’église et la crypte ancrent la masse imposante de leur mur dans la roche, les trois ailes d’habitation comme les conduits s’appuient sur de légers pilotis aux tailles et aux formes les plus variées. De ce fait, le vide central du « cloître », fermé dans son plan, est ainsi réouvert par les espacements créés par le jeu des pilotis verticaux. De plus, lorsqu’on s’approche, on découvre que la structure rectangulaire est en fait composée d’un bâtiment principal en forme de U et de l’église sur le quatrième côté. La référence au cloître traditionnel disparaît alors au profit d’une promenade intérieure. Le U possède une ossature en béton armé. Les deux derniers étages contiennent les cellules des Frères et des pères : les espaces de vie individuelle. Au-dessous se trouvent les espaces de vie collective qui occupent de 1 à 3 étages, suivant leur situation sur la pente de la colline. Sous l’étage inférieur apparaît l’ossature en pilotis. L’église, en masse, monte du sol avec ses murs porteurs. L’église et le U sont liés par un cloître, en forme de croix. Dans la cour intérieure se trouvent la sacristie et l’oratoire en forme de pigeonnier en béton. Puisque la ligne du ciel est horizontale et que la pente est abrupte, la hauteur de l’édifice du côté de la colline est égale à la moitié de la hauteur du côté vallée. Par ailleurs, à l’entrée du couvent côté colline, les masses sont réduites de moitié : l’étage inférieur est supprimé et remplacé par les cinq parloirs qui dépassent à peine la taille de l’homme (2,26 m). La grande échelle est divisée et réduite à l’échelle humaine, rendue maniable. Deux points forts sont à souligner sur le site de la Tourette : la mise en valeur du béton et les jeux de lumière.
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