La relation entre contexte et architecture

«  L’architecture a pour contexte la même attirance qu’un être vivant pour les éléments nutritifs qu’il tire de sa nourriture. De même que les éléments nutritifs forment le corps en se transformant, le contexte devient un élément de la composition architecturale ». En déclarant ceci, Tadao Ando met en évidence la corrélation qui existe entre architecture et contexte, le lien qui unit ces deux notions.

En effet, architecture et contexte sont deux notions indissociables, qui forment un tout, un projet final, tout comme des éléments nutritifs qui s’assemblent pour donner forme au corps. Comme un corps a besoin d’éléments nutritifs pour fonctionner, pour se développer, il en va de même pour l’acte de création architecturale , ainsi lié au contexte.
L’architecture se développe, se nourrit et s’enrichit du contexte dans lequel elle s’inscrit.
Cette idée se retrouve dans le logement social et collectif, conçu par Alejandro Aravena, dans le cadre du projet Elemental, au Chili. En effet, le contexte économique du pays, le manque de place ainsi que la nécessité de reloger une centaine de familles issues de bidonvilles a donné vie au projet Elemental mettant en avant des habitats évolutifs, et personnalisables. Sans ce contexte, l’architecture aurait sans doute été très différente et le projet n’aurait pas été le même. La question du contexte est la source de tout projet, et cette dernière est omniprésente dans le langage architectural.

De plus, comme le corps absorbe et assimile les éléments nutritifs qui le constituent pour se déployer, un projet architectural a besoin de ressources pour pouvoir être conçu. Le rapport au contexte peut être vu comme quelque chose qui alimente un projet afin que ce dernier se développe et qu’il tisse une série de relations entre les différents éléments.
Dans un contexte urbain et/ou naturel, la conception d’un bâtiment commence donc par l’étude du terrain et de son environnement: la topographie, l’accès à l’habitat,  la faune et la flore locales, l’ensoleillement, les vents dominants, l’orientation. Mais cette étude ne doit pas se limiter à cela et doit être élargie à l’analyse des ressources du territoire : les matériaux disponibles à proximité, les savoir-faire régionaux, la culture, les traditions locales. Tous ces éléments sont présents pour enrichir la démarche architecturale. Cette idée peut être illustrée par la Marika Alberton House, imaginée par Glenn Murcutt. Cette habitation a pu voir le jour grâce aux nombreuses recherches, durant trois années consécutives de l’architecte autour de la culture aborigène. Le contexte culturel a donc été le point de départ de la conception de cette architecture. Il était donc indispensable de se pencher sur les éléments qui composent cette entité, pour trouver les grandes lignes du projet. Toutes ces recherches ont été essentielles pour mener à bien le projet.

Enfin, construire un bâtiment nécessite de considérer l’espace dans son ensemble: de l’environnement extérieur à l’espace intérieur créé. Le contexte est déterminant quant à la relation que va entretenir le projet avec son environnement. Lorsque l’architecture s’intègre ou s’insère dans un contexte urbain, il est nécessaire d’étudier les bâtiments environnants pour conserver l’intégrité de ces derniers, pour ne pas être en totale rupture avec eux. C’est le cas de l’immeuble San Vicente Ferrer à Madrid, réalisé par l’agence James & Mau, qui est à la fois en rupture et en continuité avec le quartier dans lequel il s’inscrit. L’acte de création architecturale, dans cet exemple, est en lien direct avec le territoire.


Aucune architecture ne peut voir le jour sans une étude au préalable du contexte, qu’il soit historique, économique, politique, culturel ou encore religieux. Le contexte donne vie à la démarche architecturale , et inversement, l’architecture participe à enrichir le contexte, ces deux notions sont donc liées et ne peuvent être étudiées séparément.

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