Farley-Ganger et associés
Guide pratique : Farley-Ganger et associés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar moss-2020 • 11 Juin 2017 • Guide pratique • 4 305 Mots (18 Pages) • 1 199 Vues
Chapitre 26
FARLEY, GRANGER ET ASSOCIÉS
Marc Cardinal
En 1998, deux anciens étudiants de l'Université de la Colombie- Britannique à Vancouver et comptables agréés s'associent pour acheter un petit cabinet d'experts-comptables situé dans la ville de Kamloops. Ils se consacrent, durant les premières années, à l'expansion de l'entreprise par une réorganisation complète des dossiers et des procédures administratives ainsi que par une recherche active de nouveaux clients. Pour ce faire, ils s'impliquent activement dans leur région, entre autres en tant que membres de comités exécutifs, l'un, Richard Farley, à l'Organisation des gens d'af- faires de Kamloops et l'autre, Peter Granger, au Club Optimiste. Sans s'intéresser uniquement aux grosses entreprises, ils cherchent à développer une clientèle stable, qui veuille progresser avec la firme, et qui, comme le dit Richard Farley, «ne regarde pas seulement le prix».
En 1999, un troisième comptable agréé, Charles Borden, s'associe à la firme. Davantage homme d'affaires que comptable, il veut profiter des compétences techniques des deux fondateurs. Ces derniers, quant à eux, espèrent trouver en lui une source potentielle de développement des af- faires et d'expansion. Cette expérience s'avère toutefois un échec. Un an plus tard, les deux fondateurs se retrouvent à nouveau seuls à la tête de l'entreprise. Selon Richard Farley: «C’est triste que notre association avec Charles Borden n’ait pas donné les résultats escomptés. Peter et moi fon- dions tellement d’espoir sur ce partenariat. En fait, Charles devait donner une nouvelle dimension à l’entreprise, une dimension entrepreneuriale. Au fil des années, notre cabinet s’est construit une solide expertise, un savoir- faire de premier plan qu’il était grandement temps de mettre en valeur pour prendre de l’expansion. Bien sûr, Peter et moi avons beaucoup développé notre entreprise, mais pas autant que nous l’aurions voulu et certainement pas autant que son potentiel le permet. Il faut dire qu’il est très difficile, pour les associés d’une boîte comme la nôtre, de ne pas mettre la main à la
Les perspectives de management
pâte, de ne pas se laisser prendre au jeu de l’expertise. De toute façon, nous n’avons pas vraiment d’autre choix que de plonger dans l’expertise, puisqu’au fil du temps, nos clients sont devenus des amis que nous ne pou- vons pas délaisser.»
L'EXPANSION
En 2003, deux nouveaux associés viennent se joindre à la firme, y appor- tant un complément d'expertise respectivement en fiscalité et en évaluation d’entreprise. L’année suivante, l'équipe accueille un cinquième associé possédant plus de quinze années d'expérience en redressement d'entreprise. Le bureau devient le seul, à l'extérieur des grands centres de Vancouver et Victoria, à offrir ce service. En 2005, Farley, Granger et associés absorbe un second bureau situé à Vernon. Cette association fera passer l'effectif à une soixantaine de personnes, dont sept associés. Selon Richard Farley, l’expansion de l’entreprise était une nécessité: «Après l’échec de notre association avec Charles Borden, nous avons pris le temps de repenser à notre stratégie d’expansion. Il ne s’agissait plus de vouloir grossir pour le simple plaisir d’occuper davantage d’espace sur le marché. Croître, nous le savions, était devenu une nécessité, une exigence du marché. En effet, avec la dérèglementation de l’industrie financière, nous assistions alors à la nais- sance de grands groupes financiers qui offraient à leurs clients un éventail complet de services. Dans un tel contexte, les petits cabinets comme le nôtre étaient de plus en plus convoités par les gros joueurs et ils devaient soit se laisser absorber par les gros joueurs, soit croître rapidement. Nous avons alors opté pour une croissance en misant sur ce qui avait fait notre réussite, à savoir l’expertise. C’est ainsi que nos associés étaient retenus sur la base de l’expertise nouvelle qu’ils apportaient au cabinet et sur la syner- gie que leur venue engendrait.»
LA FUSION
Un événement marquant survient au début de l'année 2006: M. Granger décide d'abandonner la profession. Ce départ aura des répercussions consi- dérables sur l'entreprise: «Le départ de Peter a laissé un très grand vide dans le cabinet. Non seulement je perdais un associé et un ami, mais l’entreprise perdait l’un de ses piliers. Dans le monde de l’expertise, la valeur ajoutée d’une entreprise est toujours incarnée par des personnes. Ce sont les personnes qui font la différence qui, à terme, fait toute la diffé- rence. Dans le cas de Peter, c’était particulièrement notable. À lui seul, il s’occupait de près de 50% de la clientèle et ses clients tenaient toujours à ce que Peter jette un œil sur leurs affaires et leur donne ses précieux con- seils.»
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Les perspectives de management
Tout au long de son association avec Peter Granger, Richard Farley avait toujours refusé les offres de fusion avec d’autres firmes comptables. En 2007, il accepte finalement de s'intégrer au Groupe Walker. Les raisons invoquées se résument à trois principales:
- Certains des clients de Farley, Granger et associés ont connu une expansion considérable ces dernières années et ont maintenant des points de service à l'extérieur de la région de Kamloops et de Ver- non. D'autres proviennent de l'extérieur.
- La décision de confier des mandats de redressement d'entreprises est prise par les banques, généralement de Vancouver ou de Toronto.
- La carrière de monsieur Farley a atteint un plafond avec les seuls bu- reaux de Kamloops et de Vernon.
Selon nous étions courtisés de toute part, et, cela, depuis plusieurs années. L’idée n’était toutefois pas de fusionner à tout prix. Je devais faire le bon choix, celui qui convenait à l’entreprise. Vous savez, lorsqu’on investit son âme dans une entreprise, une fusion ce n’est jamais un simple contrat financier. Cela dit, le Groupe Walker était vraiment le choix à faire. Leur offre tom- bait à point nommé et la refuser aurait été une erreur. Puis, le Groupe Wal- ker a toujours été renommé pour l’autonomie consentie à ses succursales, ce qui nous permettait de conserver une partie de notre identité. Enfin, j’étais rassuré par le fait que les décisions du Groupe Walker étaient toutes prises en Colombie-Britannique et, donc, qu’elles tenaient compte de notre réalité.»
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