Le Héros Libertin

Cours de français 5è

Madame Lacroix

5H

Travail de recherche sur un héros :

Le héros libertin.

Emma Muller

Joséphine De Backer

Camille Somers

1. Introduction

Il y a eu, au cours des siècles, de nombreux héros. Ceux-ci sont considérés comme les miroirs de la société. Ils révèlent les thèmes forts de l’époque, les tensions, mais aussi les attentes et les espérances. Ils traduisent nos rêves d’excellence et nos valeurs collectives. Le héros que nous vous présentons est le héros libertin, mais plus précisément le héros libertin de mœurs, apparu au XVIIIe siècle.

2. La figure du héros

Le libertinage est à l’origine du siècle des Lumières et de la pensée affranchie de tout dogme. C’est un courant de pensée qui a traversé toute l’Europe, de la Renaissance à la Révolution Française.

Le mot « libertin » vient du latin « libertus » qui signifie « affranchi ». Celui-ci avait deux variantes:

Tout d’abord, notre héros, avant d’être un libertin des moeurs, fut d’abord libertin de pensée. Ce dernier est né au XVIIe siècle et revendique une plus grande liberté de pensée et d’expression. Il met en doute les dogmes du catholicisme et prône donc l’athéisme. Il ne respecte pas les conventions sociales ni les règles imposées par la société, mais respecte les règles morales.

Ensuite, vient le héros libertin des mœurs, que nous allons analyser. Il apparaît au XVIIIe siècle. Celui-ci ajoute au libertinage de pensée une transgression morale. L’Encyclopédie nous donne la définition suivante: « C'est l'habitude de céder à l'instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ». On parle alors du libertin des moeurs qui s’adonne au plaisir charnel, et qui ne cherche qu’à s’amuser. Le libertin des moeurs ne respecte aucune règle de la société. Il désire une liberté absolue et adore manipuler les gens, surtout ses proies. Il fait preuve d’éloquence, de galanterie et d’une fausse intégrité pour séduire ses victimes. Celles-ci sont le plus souvent des âmes pures qu’il cherche à corrompre.

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Plus pures ont leurs âmes, plus grande en est la fierté du libertin. Pour ce héros, la femme est considérée comme un objet, une récompense, un défi et une victime.

Le libertin porte aussi une grande importance au paraître dans le monde. Il fait partie de la haute société. Il ne travaille d’ailleurs pas seul, il a souvent recours à un réseau pour mettre ses pièges à jour. Le héros introduit ses victimes dans cette haute sphère de la société et parvient ainsi à les corrompre. Quand ses victimes potentielles ne cèdent pas à ses avances, il aime se venger auprès d’elles en mettant en place des plans machiavéliques. À l’époque de notre héros, la religion était très importante, à tel point que la monarchie se reposait sur celle-ci. Il exprime donc son refus des règles de la société en étant athée. Son refus de l’aspect religieux est contesté par les croyants, car ils pensent que la liberté venait de Dieu lui-même.

Pour toutes ces raisons, il semble évident que le libertin est en fait un anti-héros. Il ne présente aucune caractéristique du héros conventionnel. Il manipule, manigance, ment et est infidèle.

3. Analyse du roman Les liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos

Les Liaisons dangereuses est un roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782. Il est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature française et une œuvre littéraire majeure du XVIIIe siècle. Le genre épistolaire se développe fortement à la fin du XVIIe siècle et le héros libertin sera souvent présent dans ce nouveau genre de roman. L’utilisation des lettres n’est pas anodine, car elle permet d’exploiter la polyphonie, c’est-à-dire avoir un plus grand nombre de points de vue en multipliant le nombre d’épistoliers. Le lecteur, seul, a le pouvoir de surplomber l’action en ayant l’entièreté de la correspondance. Il peut donc avoir une vue d’ensemble sur les plans machiavéliques des libertins et voir les conséquences de ceux-ci sur les victimes… Les 175 lettres du roman sont pensées comme des actions elles-mêmes: chaque lettre fait avancer l’histoire et chaque lettre a un style particulier selon les personnages. Il y a également un très grand raffinement du

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dispositif narratif et les ressources savantes de l’architecture du roman épistolaire sont portées à leur limite. Les lettres semblent réellement rédigées par les différents personnages et non pour le lecteur qui n’est qu’un témoin.

Dans Les Liaisons dangereuses, les personnages sont répartis en deux camps : les naïfs ou les victimes et les initiés. Ces derniers sont incarnés par la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont. Ils se racontent leurs conquêtes amoureuses et perçoivent le libertinage comme un art, une stricte méthode et une véritable tactique en trois temps : l’attaque, la conquête et enfin la rupture. Ils manifestent une volonté sans faille et se contrôlent parfaitement. L’idéal est de garder une totale maîtrise de soi. Merteuil et Valmont sont des figures accomplies du libertin: ils gouvernent complètement leurs comportements de façon très calculée, manipulent et leur soif de puissance est immense. Ils forment à deux un réseau qui a pour but de séduire et piéger des victimes qui sont souvent pures et difficiles à corrompre. Leur piège s’abat sur deux adolescents:

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