La ville Chicago
Mémoire : La ville Chicago. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Avril 2014 • 6 087 Mots (25 Pages) • 1 229 Vues
Située au sud-ouest du lac Michigan, Chicago est la troisième agglomération des États-Unis, derrière New York et Los Angeles, avec, en 2009, 9 580 567 habitants. Profitant d'un passage entre le Mississippi et les Grands Lacs, la ville, qui n'était encore qu'un village en 1850, a pleinement exploité cette situation stratégique et n'a cessé de grandir au rythme d'une industrie et d'un commerce florissants. Le chemin de fer vers la côte atlantique, dès 1852, est à l'origine de la première expansion de la ville, qui compte 4 100 habitants en 1837 et déjà 110 000 en 1860, 300 000 en 1870 et 1,1 million en 1890. L'architecture de Chicago a influencé et reflète l'histoire de l'architecture américaine . La ville de Chicago comprend des bâtiments de premier plan avec de nombreuses variétés de styles construits par les plus grands architectes . Comme la plupart des bâtiments dans le centre-ville ont été détruits (l'exception la plus célèbre étant le Water Tower) par le grand incendie de Chicago en 1871, les bâtiments de Chicago sont connus pour leur originalité plutôt que leur antiquité. Nous allons tout d’abord étudier l’école de Chicago en expliquant ces principes et en citant ses fondateurs. Nous présenterons ensuite l’un de ses pères fondateurs les plus influents, Louis H. Sullivan et étudierons quelques-unes de ses œuvres.
Grâce à la transformation du secteur agraire artisanal en production industrielle, Chicago, grand marché des produits agricoles de la région, se développe rapidement après le grand incendie dévastateur qui sévit du 08 au 10 octobre 1871 et qui réduisit la ville en cendre. Au moment du désastre la population s'entassait dans des maisons de bois. Une crise économique éclate deux ans plus tard. Ces catastrophes aux conséquences terribles donnèrent l’élan nécessaire à la reconstruction d’une ville nouvelle où les étages se succédaient les uns aux autres pour finalement, faire des gratte-ciel la composante essentielle de l’image urbaine. C'est la chambre de commerce de la ville qui prend l'initiative de la reconstruction. Il n'est pas surprenant que la première condition imposée aux architectes candidats soit de n'utiliser que des matériaux résistants au feu. Mais l'enjeu n'est pas seulement de répondre à un besoin de logements. La spéculation accompagne un dynamisme industriel et commercial sans précédent. La demande de bureaux et d'entrepôts devient énorme et les terrains à bâtir coûtent cher. En vingt-cinq ans, une ville neuve renaît de ses cendres, toute de pierre, de fer, de verre et de béton. Les bâtiments poussent comme des champignons, et comme les terrains sont rares et chers, ils poussent en hauteur. C’est la substitution de la fonte par l’acier qui permettra d’aller plus haut. Les immeubles n’ont plus besoin d’être soutenu par la pierre. Des immeubles plus légers et plus hauts voient le jour. De grands bâtiments à plusieurs étages avaient déjà été construits auparavant aux États-Unis.
Le laminage de l'acier, permettant la réalisation de poutres rivetées, fut le point de départ : l'acier, résistant aussi bien à la traction qu'à la compression, devint l'ossature de la construction, dépouillée des murs d'enveloppe qui en assuraient précédemment la stabilité, mais, le tassement de la maçonnerie, en limitaient également la hauteur. La mise au point du chauffage central et des ascenseurs (les premiers apparaissent à New York et Boston en 1853, à Chicago en 1864) fut le complément indispensable de cette première invention. De même, l'utilisation de fondations sur radier de béton qui, dans les terrains marécageux de Chicago, assurait une assiette et une souplesse suffisante aux lourdes masses des nouveaux édifices. De tout cela est née la « Chicago-Construction », innovation technique encore plus qu'architecturale dans le maniement des matériaux industriels.
Depuis les pyramides, et peut-être même avant, le transport vertical n’a cessé de stimuler l’imagination. L’ancêtre de l’ascenseur à proprement parler est un moyen de levage muni d’un parachute. L’inventeur de ce mode de transport est Elisha Graves Otis (1811-1861), mécanicien dans une usine de lits ; pour monter ceux-ci au premier étage, il imagine une plate-forme munie d’un dispositif de sécurité la bloquant sur les guides au cas où la corde viendrait à casser. Cela se passe au début des années 1850, à Yonkers, non loin de New York. A l’exposition universelle de 1853 à New York, Otis présente son invention de façon spectaculaire : s’installant lui-même sur la plate-forme, il donne l’ordre de couper la corde pendant la descente ; devant un public alarmé, les cliqués bloquent alors la plate-forme, sur les crémaillères. Quelques années plus tard, il construira son premier ascenseur à vapeur. Arrive ensuite l’élévateur statique, propulsé au moyen d’un piston. De nombreuses améliorations techniques seront apportées aux systèmes développés par Otis, à commencer par la motorisation et avec elle le passage de la vapeur à l’électricité. C’est donc grâce à ce développement de l’ascenseur par Otis qu’a pu être possible le fait de penser construire en hauteur. Le premier ascenseur électrique installé par Otis, le fut à New York en 1889.
Jusque-là, la mise en œuvre de l'acier restait artisanale : quelques hommes et un échaudage suffisaient au maniement et à la pose de ces éléments légers, plus ou moins façonnables ou adaptables. Il en sera désormais tout autrement : les grandes constructions exigent l'industrialisation du chantier proprement dit. Aucun serrurier ne saurait à lui tout seul, monter un gratte-ciel parce que les machines lui manqueraient pour le levage et l'assemblage des pièces et parce que ses moyens financiers personnels apparaîtraient comme dérisoires face aux investissements nécessaires. Cette double modification, économique et technique, des méthodes de construction impose la concentration industrielle des entreprises ; elle aura d'importantes répercussions sur l'ensemble des intervenants dans l'acte de bâtir. A terme, elle mettra fin à cette indépendance libérale qui avait marqué la profession d'architecte durant tout le XIXe.
La révolution de l'acier correspond avec la seconde révolution industrielle (dont elle est le reflet) à l'épopée technique qui a pour conséquence l'aliénation grandissante des individus. L'art est pris dans un conflit entre l'homme et la société, entre la glorification de l'industrie que sont les grands monuments et la condamnation implicite que constituent le retour à l'artisanat,
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