Profil de l'entrepreneur et choix des modes de financement

Introduction

Dans le contexte actuel de l'économie Camerounaise, les entreprises individuelles et les très petites entreprises (TPE) occupent de plus en plus une place significative dans le processus de création de richesse, avec un nombre qui ne cesse de croitre chaque année. Entre 2010 et 2015, près de 37.000 entreprises ont été créées au Cameroun et en 2017, le ministère des petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat (MINPEESA), avait annoncé la création de plus de 8 000 entreprises sur l’étendue du territoire, dont essentiellement les TPE et les PME (petite et moyenne entreprise).

Le développement des TPE est un atout incontestable pour la croissance économique de tout pays, cependant de nombreux problèmes ralentissent encore ce processus au Cameroun, malgré les nombreux efforts qui sont en train d’être fait pour les résoudre. On peut par exemple citer l’environnement des affaires, l’accès au financement, les charges sociales et fiscales trop élevées, etc.

Les conditions dans lesquelles opèrent les entrepreneurs de TPE sont telles, que ces derniers ont généralement du mal à se procurer le financement dont ils ont besoin pour mener à bien leurs différents projets, car si les grandes entreprises peuvent aisément se financer auprès des banques ou autres institutions financières, les entités de plus petite taille rencontrent souvent de sérieuses difficultés à trouver les capitaux nécessaires à leur fonctionnement et à leur développement. Cela s’expliquerait, en grande partie, par l’opacité informationnelle qui les caractérise et par leur gestion qui ne répond pas le plus souvent, aux pratiques du management moderne.

L’une des principales caractéristiques propres à la TPE est la position vitale de l’entrepreneur au sein de l’entreprise, qui joue un rôle multiple et indispensable à sa survie. L’analyse du profil managérial des TPE fait ressortir que la plupart des promoteurs d’entreprises sont en même temps principaux dirigeants de leur structure. De même, dans les TPE, le propriétaire est très visible, il est présent sur les lieux de travail et entretien un dialogue constant avec les employés ; il est dans la plupart des cas un propriétaire-exploitant, un entrepreneur qui consacre beaucoup de temps à l'exploitation de son entreprise (CQRHT, 2005).

 Dans le but d’améliorer les performances de l’entreprise et assurer sa pérennité, ce dernier est emmené à prendre continuellement des décisions portant sur la gestion de son entreprise en général et sur les choix des modes de financement en particulier. En ce qui concerne les choix des modes de financement, la littérature regorge de plusieurs éléments (taille de l’entreprise, cout du financement, potentiel de croissance, tangibilité de l’actif, structure de propriété…) qui sont considérés comme des déterminants de ces derniers. Etant donné le rôle prépondérant de l’entrepreneur de la TPE et la concentration du pouvoir de gestion entre ses mains, le profil de l’entrepreneur, comme la personne maitrisant le mieux l’activité et de qui dépend quasiment le succès de cette dernière, pourrait aussi avoir une incidence sur les décisions prise par ce dernier, en l’occurrence les décisions de financement, et par conséquent être considéré comme un déterminant des choix des modes de financement chez les TPE, d’où notre thème : « profil de l’entrepreneur et choix des modes de financement ».

L’entrepreneur est un individu hétérogène, ses aptitudes dépendent de sa personnalité, de ses ambitions, motivations, formations, compétences, profil psychologique et enfin un entourage ou un environnement socioculturel. Il convient ici de souligner le fait que l’entrepreneur de TPE est rarement isolé et abandonné à lui-même face aux besoins de son entreprise. Très souvent, ce dernier bénéficie de l’appui de son entourage amical et/ou familial pour avoir du financement ou pour avoir un meilleur accès au financement, grâce à une sorte de sentiment de succès collectif qu’ils partagent entre eux. Le capital social (ou les liens sociaux) de l’entrepreneur nous parait dès lors indissociable du profil de l’entrepreneur, essentiellement quand nous nous intéressons à ses choix des modes de financement, car il est peu probable que ces derniers resteraient invariables ou intacts avec ou sans le capital social de l’entrepreneur, propre à l’entrepreneur.

Après notre enquête sur la TPE organisée par la FSEGA (Faculté de sciences économiques et de gestion appliquée), nous nous sommes aperçus que les sources de financement des entrepreneurs interrogés, variaient d’une personne à une autre, nous nous sommes dès lors posé un certain nombre de question.

Question principale: Quel est l’incidence du profil de l’entrepreneur sur les choix des modes de financement ?

Question secondaire 1: Quel est l’incidence du niveau scolaire de l’entrepreneur sur l’appréciation des modes de financement ?

Question secondaire 2: quel est l’influence de l’expérience personnelle de l’entrepreneur sur ses choix des modes de financement

Notre objectif principal, est donc d’analyser le lien entre le profil de l’entrepreneur et les choix des modes de financement, ce dernier sera appuyer  par deux objectifs secondaires. Premièrement, identifier l’incidence du niveau scolaire de l’entrepreneur sur les choix des modes de financement, deuxièmement  appréhender l’effet de l’expérience de l’entrepreneur sur ses préférences de modes de financement.

        A partir de ces interrogations et des objectifs que nous nous sommes fixés, nous avons émis des propositions de recherches, dont nous souhaitons tester la pertinence en traitant les données recueillies sur le terrain et tirer des conclusions à la fin de notre rapport.

Proposition principale: Le profil de l’entrepreneur des TPE influence les choix des modes de financement

Proposition secondaire 1: Le niveau scolaire de l’entrepreneur influence ses choix des modes de financement

Proposition secondaire 2: l’expérience personnelle de l’entrepreneur influence ses choix des modes de financement

Méthodologie

        Nous avons mené une étude qualitative, avec des propositions de recherche dont nous souhaitons tester. Notre étude a porté sur un échantillon de cinq entrepreneurs de TPE, plus précisément des brocantes de la ville de Douala, choisi de façon aléatoire lors de notre enquête, organisée par la FSEGA (Faculté de sciences économiques et de gestion appliquée). La stratégie mise en place consistait à s’entretenir avec les entrepreneurs de TPE grâce à des entretiens exploratoires menés par le biais d’entretiens semi-directifs  orientés par un guide d’entretien.

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