Pastiche de Voltaire: L'Affaire du Chevalier De La Barre

||PASTICHE VOLTAIRE: L'AFFAIRE DU CHEVALIER DE LA BARRE

Je vous invite à vous confronter à l'injustice de cet infanticide, soulevant une fois de plus la partialité meurtrière de notre système judiciaire et juridique.

C'est parce que les moeurs et les esprits restent inertes que je me dois de vous rappeler la présence d'esprit dont faisaient preuve les athéniens, qui étaient certes, déistes, mais qui ne se réclamaient que de la démocratie, à travers un système de vote. C'est dans le cadre de cette affaire que les grecs, sublime réminiscence, nous rappellent une fois de plus leur sagesse et leur vivacité d'esprit intemporelles.

Messieurs les juges, c'est bien vous qui avez condamné un enfant à la décapitation et à l'immolation, la mort pour un supposé acte, acte qui même s'il avait bien été commis par Jean-François, n'aurait pas mérité une telle sentence.

Voyons messieurs, n'avez-vous jamais été jeunes ? N'avez-vous jamais fait d'erreurs, excités par vos pairs, aussi irraisonnés que vous ? Pourquoi n'est-ce que Jean-François De La Barre qui paie le prix de votre prétendue justice ? Aussi, on rapporte qu'il n'a pas salué lors de la procession religieuse et qu'il a chanté des paroles blasphématoires, mais aurait-il pu, lui, jeune fêtard ne s'adonnant qu'à l'hédonisme et l'amusement, commettre un tel vandalisme ? N'est-ce pas sans preuves tangibles que vous l'avez jugé ? Exiger la peine capitale en toute piété n'est-il pas contraire à la religion à laquelle vous vous accrochez tant, tels des crucifiés de plein gré ?

Pauvres malheureux, conjurez votre dieu de vous absoudre de votre crime car c'est de votre propre main que vous avez fait de cet homme un martyr !

Ce meurtre a été perpétué au nom de la religion et non de la justice, Dieu s'il existe, est le seul juge suprême des Hommes qu'il guide d'une main implacable. Pourquoi devrions-nous entraver sa volonté providentielle ? Nous n'avons aucun droit d'atteinte sur la vie d'une créature divine.

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